www.france-Islande.fr

Lu un ouvrage très intéressant sur les relations morts/vivants en Islande:

Le spectre et le voyant. Les échanges entre morts et vivants en Islande, Paris, Presses de l?université de Paris-Sorbonne, coll. « Les Voix germaniques » 2002, de Christophe PONS, chercheur à l'Institut d?ethnologie méditerranéenne et comparative d' Aix-en-Provence.

C'est l'ouvrage qui a été édité à la suite de sa thèse, pour laquelle il a "enquêté" à Isafjörður pendant plusieurs mois. Un résumé de la thèse:
http://www.anrtheses.com.fr/asp/fen.asp ... m=1&type=r

Un article reprenant le sujet du livre: http://terrain.revues.org/document1963.html

On y apprend des choses assez surprenantes, l'enquête est bien menée, c'est clair, bien écrit.

Les français ont l'air d'avoir choisi l'ouest comme terrain de recherche puisque Emilie Mariat, doctorante à l'EHESS, a enquêté à Bolungarvík et prépare une thèse sur :

Les populations littorales islandaises face au système des quotas de pêche : conséquences économiques, politiques et sociales locales des directives nationales de gestion des ressources halieutiques depuis 1991.

Merci Steph, trés trés intéressant !

Je conseille à tous ceux que le sujet intéresse de lire l'article de Christophe Pons dans la revue d'ethnologie "Terrain" (que cite Steph) : "Réseaux de vivants, solidarités de morts" :
C'est ici : http://terrain.revues.org/document1963.html

Entre autres informations, on peut y faire le lien avec notre discussion dans ce forum sur "les Islandais et la généalogie" :
http://www.france-islande.fr/forum/viewtopic.php?t=61

Chris.

Je vous signale que l'auteur est un membre de France-Islande. Nous avons suivi ses travaux il y a plusieurs années et il avait écrit un article dans notre Courrier d'Islande.

Deux articles intéressants de l'anthropologue Vanessa Doutreleau, parus dans "Ethnologie Française":

Elfes et rapports à la nature en Islande, dans le numéro 4 de l'année 2003.
Résumé: "En Islande, pays industrialisé, matérialiste et respirant la prospérité, une place importante est faite à ce que nous appelons communément le "surnaturel". C?est d?elfes dont il est question ici, êtres de la nature que l?on s?attachera à identifier à travers le regard de ceux qui les "voient" ou se les imaginent. Comprendre leur rôle dans la société islandaise d?aujourd?hui est une façon d?analyser le rapport d?une société à son environnement, et d?avantage encore, au monde." ( http://www.mae.u-paris10.fr/ethnofrance ... te=2005-01 )

Surtsey, naissances d?une île, dans le numéro 3 de l'année 2006.

Résumé: "Surtsey est une île située dans l?archipel des Vestmann au sud de l?Islande. Née il y a une quarantaine d?années, elle est l?une des terres les plus jeunes au monde. Ce qui lui doit d?être observée, depuis sa naissance, par la communauté scientifique internationale, et tout particulièrement islandaise. Véritable "laboratoire de la création" , l?île est interdite à l?homme, en dehors de quelques expéditions menées chaque année par des scientifiques, sans l?autorisation desquels on ne peut se rendre sur place. L?auteure - qui n?a pas encore accédé à son terrain -, s?interroge sur les formes d?appropriation d?un territoire inhabité, accessible quelquefois par an à une communauté restreinte de chercheurs. A travers cet exemple de sanctuarisation à l?extrême d?un lieu naturel, c?est la notion de patrimonialisation de la nature qui est soulevée, au regard du rapport que les Islandais entretiennent avec la nature." ( http://www.mae.u-paris10.fr/ethnofrance ... te=2006-01 )

On y apprend notamment la mésaventure de trois journalistes de Paris-Match bien décidés à y mettre le drapeau français... Je n'ai pas retrouvé les archives sur internet, mais il semblerait qu'ils aient fait la couverture du magazine en décembre 1963...

Quelques références de son travail : Paganisme en milieu urbain ou Reykjavik et ses croyances, 1998, Mémoire de maîtrise d'ethnologie, Paris X-Nanterre.
De Grýla aux Jólasveinar: analyse de la tradition de Noël en Islande, 1999; article de DEA, Paris X-Nanterre.
Les huldufólk: une interprétation de la nature en Islande, 1999, DEA d'ethnologie, Paris X-Nanterre.

steph a écrit :On y apprend notamment la mésaventure de trois journalistes de Paris-Match bien décidés à y mettre le drapeau français... Je n'ai pas retrouvé les archives sur internet, mais il semblerait qu'ils aient fait la couverture du magazine en décembre 1963...

Sauf erreur, il s'agit du numéro 767 de la revue (21.12.1963) mais ils ne sont pas en couverture. Par contre, l'article qui leur est consacré comporte plusieurs pages en couleurs.

Ah bon, je croyais que la découverte de Surtsey faisait la une....

Tu as peut-être ça quelque part? (J'ignore si on a le droit de reprendre totalement ou partiellement l'article sur le forum, mais ça serait intéressant!)

steph a écrit :(J'ignore si on a le droit de reprendre totalement ou partiellement l'artcile sur le forum, mais ça serait intéressant!)

Oui, on peut reprendre ici totalement ou partiellement un article d'une revue publiée, à condition d'en citer la source.

Chris.

Voilà la couverture...

L'article sur Surtsey fait 10 pages, je crois. Malheureusement, je ne possède pas ce numéro mais il doit être "dénichable" sur le web.

Le rapport de la Mission du patrimoine ethnologique a été mis en ligne concernant les "objets en dérive" , issu de l'exposition de Vanessa Doutreleau sur les objets islandais issus d'échouages pendant la Grande pêche (Qu'appelle t-on"la Grande pêche"? Je n'ai pas encore lu l'article..): http://www.culture.gouv.fr/mpe/recherche/pdf/AFR_1.pdf

Merci Steph pour ce lien, c'est trés intéressant !

J'ai lu le rapport ... et j'ai découvert que j'étais depuis toujours un "pinseyeur" sans le savoir ! J'adore en effet chercher et glaner toutes sortes d'objets échoués (en hiver) sur nos côtes azuréennes. Quelle que soit l'approche qu'on choisisse, ces objets hétéroclites racontent une histoire (des histoires), où les laissent deviner, ou imaginer ... (ce qui est aussi intéressant !).

Bravo à Vanessa Doutreleau pour ses recherches sur ce thème particulièrement original, et universel ... partout où il y a des côtes.

En Islande, si pauvre aux temps anciens, on évaluait (entre autres critères) la richesse et le potentiel d'une ferme côtière par rapport aux échouages qui pouvaient se produire sur "sa" portion de côte. Le bois flotté, pour commencer, mais aussi les épaves et les cargaisons de navires !
Sur la côte, il y avait un peu partout des bornes appelées "rekamark" (= marques d'échouage) qui signalaient au glaneur "sauvage" qu'il entrait sur une portion de littoral appartenant à une ferme, ou à une paroisse (dont le nom était gravé dessus), et que par conséquent, il ne pouvait rien ramasser. Les abus étaient considérés comme un vol (le crime le plus grave dans l'Islande ancienne, conduisant au bannissement).

Dans le rapport, on n'évoque pratiquement pas l'intérêt "alimentaire" de certains échouages (mais par rapport au sujet de l'étude, c'est vrai que ce qui se mange ne finit pas au musée !). Pourtant, en Islande, aux temps anciens, les échouages de baleines mortes ou moribondes constituaient un véritable trésor alimentaire dont la propriété revenait à celui qui possédait la portion de côte en question. L'enjeu était d'importance et donnait lieu parfois à de sanglantes disputes. On en avait parlé il y a quelques temps ici dans le forum : http://www.france-islande.fr/forum/viewtopic.php?t=701

Sinon, par rapport aux épaves de navires, ce qu'on appelle (en France) "La Grande Pêche", c'est la pêche à la morue que pratiquaient les goélettes françaises de Bretagne (de Paimpol notamment) et du Nord (Gravelines) sur les côtes Islandaises, aux 18 et 19ème siècles et jusqu'au début du 20ème. Cette pêche "à Islande", comme on disait alors, a été terriblement meutrière : une centaine de goélettes ont fait naufrage là-bas (environ 2000 morts en tout). Le musée des pêcheurs français de Fáskruðsfjörður est particulièrement intéressant à visiter à ce sujet. Et puis bien sûr sur ce sujet il faut lire "Pêcheur d'Islande", de Pierre Loti, un des plus beaux romans de la littérature française (à mon humble avis).

Chris.

L'article est en effet très intéressant...
L'anecdote des canards en plastique est particulièrement amusante (pages 13-14).
Qui se lance pour un sujet sur les naufrages pour "Courrier d'Islande"? C'est la partie de l'article qui m'a le plus intéressée.
Dans "Pêcheur d'Islande", j'aime la façon dont on parle de l'Islande. Cette terre lointaine fascine et terrifie. Sa mer, surtout, qui emporte tellement de nos marins....

merci à steph de m'avoir fait découvrir l'existence des travaux de Vanessa Doutreleau je travaille également sur les thèmes de la nature en Islande , il faut que je les consulte d'urgence.

quelqu'un sait-il ce que signifie huldufolk? je ne sais pas mettre les accents désolée.

Bonjour Junia,

Si ma mémoire est bonne, huldufólk signifie : petit peuple caché.

Myriaðe

Junia a écrit : Quelqu'un sait-il ce que signifie huldufolk? je ne sais pas mettre les accents désolée.

Bonjour Junia,

Je t'invite à voir la page sur le huldufólk dans mon site :
http://pagesperso-orange.fr/saga.gilabe ... rolls.html

Chris.

D'accord!! le huldufolk est donc le fameux "peuple caché " et Chris l'auteur du fameux site on en apprend tous les jours ! merci bien !
Qu'ils sont mignons