Clicky

panama Papers et la crise politique islandaise 6 avril

6 avril

Et là on ne comprend plus rien. Rassurez-vous, les Islandais non plus.

Lors de son entretien avec le président de la république on ne sait plus si le premier ministre a réellement présenté la dissolution de l’assemblée ou pas, on ne sait même plus si le premier ministre a démissionné ou pas.

Selon une note envoyée à la presse étrangère le premier ministre annonce qu’il n’a jamais démissionné, qu’il reste le chef de son parti et qu’il se met juste en retrait pour une durée indéterminée (et le ministre de l’agriculture et des pêches ne serait qu’un intérimaire au poste de premier ministre).

Les Islandais se retrouvent donc maintenant avec un homme qui traite le président de la république de menteur, le genre de chose qui ne passe pas, et un démissionnaire qui en fait n’a pas démissionné, reste à la tête de son parti et se contente de dresser une liste longue comme le bras de toutes ses réalisations, juste comme si rien ne s’était passé…

La crise politique islandaise n’est certainement pas terminée.

http://icelandmag.visir.is/article/and-plot-thickens-prime-minister-claims-he-did-not-resign

****************

Dernières nouvelles de la crise politique islandaise :

– Oui le premier ministre aurait bien l’intention de démissionner. Son annonce dans la presse étrangère hier soir n’aurait été faite que pour signifier que techniquement ce n’est pas encore acté puisque sa démission n’a pas encore été présentée officiellement au président de la république et donc que ce dernier ne l’a pas encore acceptée.

– Non sa femme n’aurait pas l’intention de voyager dans l’espace contrairement à ce qu’en dit Richard Branson, le propriétaire de la société Virgin Galactic qui propose des voyages dans l’espace.

http://icelandmag.visir.is/article/icelands-prime-minister-says-his-wife-not-planning-a-space-trip-accuses-richard-branson

**********************************

Bjarni Benediktsson a une drôle de conception de la démocratie

https://www.youtube.com/watch?v=O52p4HfSwL8&app=desktop

Panama Papers et la crise politique islandaise 5 avril

5 avril

Résumé des faits :

Un séisme de forte magnitude frappe l’Islande. Il s’agit d’un séisme politique.

Depuis des mois la coalition au pouvoir est au plus bas dans les sondages, alors que le parti d’opposition des Pirates finit par atteindre les 40% d’opinions favorables. Mais tout cela n’était rien.

La vraie secousse s’est produite le 21 mars quand on a appris que le premier ministre islandais disposait de fonds dans un paradis fiscal, les iles Tortola, via un compte au nom de sa femme.

Les choses se sont ensuite précisées au cours des jours suivants. Le compte était à l’origine partagé à parts égales entre le ministre et sa femme. Mais il lui a cédé toutes ses parts pour 1 dollar symbolique la veille du jour, en 2009, où tous les islandais se sont vus contraints de déclarer leurs avoirs étrangers…

Et puis, le 30 mars, on apprenait que les ministres de l’Intérieur et des Finances avaient aussi des comptes dans des paradis fiscaux.

Une manifestation devant le parlement islandais a donc été programmée par l’opposition le lundi 4 avril afin de réclamer de nouvelles élections.

Le dimanche 3 avril l’affaire « Panama Papers » s’étale dans tous les journaux du monde entier. De nombreuses personnalités, dans tous les pays du monde, sont concernés par l’évasion fiscale.

La manifestation du 4 avril, dopée par les révélations de la veille, rassemble 8% de la population islandaise. Les manifestants réclament la fin de la république bananière islandaise et le départ du premier ministre.

Aujourd’hui, 5 avril, le ministre islandais vient de démissionner. L’actuel ministre de l’agriculture et des pêches prendrait sa place.

Le président de la république refuse pour le moment d’accepter la dissolution du parlement. Il consulte encore les dirigeants de la coalition au pouvoir.

Ce soir les islandais vont à nouveau se retrouver sur la place du parlement et vont très certainement demander à ce que les choses aillent jusqu’au bout. La dissolution du parlement ne semble plus être qu’une question de temps.
http://icelandreview.com/news/2016/04/05/icelandic-pm-resigns

Le Premier ministre a menacé de dissoudre le Parlement. Plusieurs milliers de manifestants avaient réclamé sa démission lundi soir.

1

Le Premier ministre islandais Sigmundur Davíð Gunnlaugsson, pris dans la tourmente des Panama Papers, a menacé mardi de dissoudre le Parlement s’il était lâché par le Parti de l’indépendance, son allié au sein de la coalition gouvernementale. Le président à immédiatement réagi en refusant.

Preuve, s’il en fallait encore une, que la crise politique provoquée par ces révélations s’aggrave en Islande.

«  J’ai dit au président du Parti de l’indépendance que si les parlementaires du parti estiment qu’ils ne peuvent plus soutenir le gouvernement pour finir ensemble le travail, je dissoudrai le Parlement et convoquerai des élections législatives  », a-t-il écrit sur sa page Facebook.

************************************************

Sigmundur Davíð Gunnlaugsson a cédé. En colère, les Islandais avaient pris les rues de Reykjavik d’assaut ce lundi en fin d’après-midi pour réclamer sa démission.

1

Premier haut dirigeant emporté par le scandale des Panama Papers, le Premier ministre islandais Sigmundur Davíð Gunnlaugsson va démissionner après des révélations sur ses placements offshore qui ont jeté dans la rue des milliers de manifestants en colère.

« Le Premier ministre a informé le groupe parlementaire du (Parti du progrès) qu’il allait démissionner de ses fonctions de Premier ministre », a déclaré en direct mardi à la télévision Sigurður Ingi Jóhannsson, vice-président du parti et ministre de l’Agriculture. M. Jóhansson devrait lui succéder.

 

Actualités islandaises – Mars 2016

Actualités islandaises Mars 2016 (par Michel Sallé) (Posté aux abonnés le 2 avril…)
(l’actualité du mois de mars ne parle bien sûr pas encore des évènements en cours mais on peut en découvrir les prémices)
Wintris
Dans la chronique de février j’ai consacré un long développement aux Pirates, manifestement embarrassés par un succès inattendu, au point de laisser entendre quelques craquements… Mais tout se passe comme si les dirigeants des autres partis, surtout mais pas seulement ceux au pouvoir, voulaient les aider !
Mars 2016 tient entièrement en un mot « Wintris » qui n’a pas plus de sens en islandais qu’en toute autre langue, sauf celle des banquiers. Il s’agit d’un fond de 1.2 milliards d’Ikr (8.35 millions d’euros) domicilié dans l’une des Îles Vierges, et appartenant à Anna Sigurlaug Pálsdóttir, épouse de Sigmundur Davíð Gunnlaugsson, Premier Ministre .
Que l’épouse du Premier Ministre soit une riche héritière, fille de l’ancien propriétaire de la concession Toyota en Islande, est bien connu en Islande puisqu‘elle apparaît régulièrement au palmarès annuel des principaux contribuables, comme on sait que la famille du Premier Ministre est elle-même très aisée. Personne n’y trouve à redire ; en Islande il n’est pas malséant d’être riche…
Pourtant deux questions sont posées :
  • pourquoi Sigmundur Davíð n’a-t-il pas fait état de ce fond dans la déclaration de ressources qu’il devait faire lorsqu’il a été élu à l’Alþingi en 2009 ?
  • comment ce pourfendeur de l’euro a-t-il pu laisser son épouse déposer ses économies dans un fond en euros ?
De plus, s’agissant d’un fond géré avant la crise par Landsbanki, certains évoquent un possible conflit d’intérêt au moment où sont en cours les négociations entre l’Etat et les liquidateurs des anciennes banques pour aboutir à la levée du contrôle des changes.
Pendant un temps, Sigmundur Davíð reste impavide face à des attaques de plus en plus violentes. Le sommet est atteint dans une longue lettre ouverte de Kári Stefánsson, le créateur de Decode et promoteur de la pétition en faveur de l’accroissement des dépenses de santé (voir chronique de janvier 2016). Mesquinerie du propos et ton « leçons à un jeune ambitieux » en gênent beaucoup dans un pays pourtant habitué aux polémiques.
Le couple fait ensuite feu de tous bois, ensemble ou séparément :
  • rien n’obligeait Sigmundur Davíð à déclarer une ressource qui n’est pas la sienne, d’autant qu’en 2009 Anna Sigurlaug et lui étaient concubins,
  • les gains de Anna Sigurlaug sont régulièrement imposés en Islande,
  • l’euro ? « Anna Sigurlaug et moi avons pensé qu’il n’était pas heureux que la femme du Premier Ministre fasse des investissements en Islande ou profite du dispositif mis en place par la Banque Centrale pour le rapatriement de fonds investis à l’étranger ».
Rien d’illégal apparemment, mais une grosse faute politique. L’opposition évoque l’idée d’un vote de défiance à l’égard du Premier Ministre, voire une dissolution du parlement. Les dirigeants de la majorité sont partagés, même au sein du Parti du Progrès que Sigmundur Davíð préside. A ce jour aucune décision n’a été prise. Il y a deux freins :
  • à qui profiterait une crise politique ? Hormis les Pirates, les partis de l’opposition sont au plus bas comme l’est le Parti du Progrès,
  • plusieurs dirigeants du Parti de l’Indépendance et de l’Alliance Social-démocrate sont mal à l’aise car la liste HSBC des comptes en Suisse que détient l’administration fiscale (voir chronique de février 2015) commence à « fuiter ». Vilhjálmur Þorsteinsson, Trésorier de l’Alliance, démissionne ; Bjarni Benediktsson et Ólöf Nordal, respectivement Président et Vice-Présidente du Parti de l’Indépendance et les plus importants ministres du gouvernement, doivent prendre les devants. Bjarni a certes acheté voici plus de 10 ans des parts dans un fond luxembourgeois mais il ignorait que ce fond avait ensuite été transféré aux Seychelles ; « peut-être aurais je du être plus vigilant » convient-il. Pour sa part Ólöf explique qu’il s’agit d’investissements de son mari, un des plus importants dirigeants d’Alcoa.
Bryndís Kristjánsdóttir, chef du service des contrôles fiscaux, demande la levée du secret sur les listes HSBC afin de pouvoir lancer des enquêtes. A suivre…
Il n’y a pas à ce jour de sondages pouvant donner des indications sur l’impact de ce qui précède, mais ce déballage – ne craignons pas le mot !- tombe à un moment où les partis au pouvoir semblaient reprendre un peu du terrain perdu depuis les dernières élections, peut-être à la suite des débats au sein du parti Pirates.
Élection présidentielle
Mettons un peu de sourires dans cette actualité : ceux des 10 candidats, devenus 12, à l’élection présidentielle, tous quasi-inconnus, ce qui commence à faire réfléchir à la nature de cette fonction… Quel sens cela aura-t-il si l’un d’eux est élu, et avec moins de 20% des suffrages ?
Après la défection de Katrín Jakobsdóttir, on attend maintenant Össur et Þorgerður Katrín, tous deux anciens ministres (voir chronique de février 2016), et peut-être Davíð Oddsson, ancien Premier Ministre !
Situation économique
Résultats et perspectives restent toujours aussi enviables. Ainsi le PNB aura progressé de 4% en 2015, tiré par la consommation des ménages (+4.58%) et l’investissement (+18.6%). Il est maintenant à 5% au-dessus de son niveau de 2008.
Commerce extérieur
Le solde négatif des échanges de biens est confirmé (voir chronique de février 2016), soit 35.5 milliards d’Ikr. Il est comme prévu plus que compensé par les services : +190.7 milliards d’Ikr (130.4 en 2014).
La place du tourisme
Le tourisme a incontestablement une part importante dans ces résultats. Íslandsbanki publie fin février une étude (texte en anglais sur https://www.islandsbanki.is/english…) dont j’extrais quelques statistiques :
  • 1.6 millions de visiteurs attendus en 2016, soit une progression de 29%,
  • et une contribution de 428 milliards Ikr aux exportations ( 34% de celles-ci),
  • 1 emploi sur 5 créés entre 2010 et 2015 l’a été dans le tourisme,
  • il y aura 290 nouvelles chambres (+5.8%) en 2016, soit beaucoup moins que ce qui serait nécessaire,
  • la flotte des voitures de location est passée de 2.8% en 2006 à 6.8% du parc automobile
  • 22000 nuits ont été vendues par Airbnb en octobre 2015, soit 225% de plus qu’en octobre 2014,
  • l’éruption de Eyjafjallajökull (mars/avril 2010) a fait tomber de 17.6% le nombre de touristes…
Impressionnant, même si une étude conduite par des spécialistes hollandais a montré une très nette surestimation des apports de l’activité : difficultés à distinguer les touristes locaux, à apprécier la durée des séjours, la consommation sur place, etc…
Ces statistiques en montrent aussi la vulnérabilité. Une éruption volcanique un peu plus « dramatique » que les dernières fera oublier à beaucoup la posture « aventurier » volontiers adoptée par eux. De plus faute d’une offre en ligne avec la demande les prix augmentent très vite, faisant de Reykjavík une des villes les plus chères d’Europe, après Stockholm mais avant Oslo, où Paris est à la 12ème place. Un frein pour le tourisme, mais surtout des effets pervers pour les habitants de la ville, notamment les étudiants, qui doivent subir la concurrence de Airbnb.
L’étalement sur l’année, qui permet de mieux rentabiliser les investissements, paraît, grâce aux aurores boréales, réussi. Par contre l’étalement dans l’espace l’est moins ; faute de temps – les séjours dépassent rarement 8 jours – et de curiosité, les visiteurs font tous le même circuit sur la côte sud, alors que des retombées en termes d’aménagement du territoire seraient très bénéfiques pour l’île.
Certains s’inquiètent, comparant l’emballement actuel à celui précédant la crise de 2008. La situation actuelle est très différente mais appelle une réflexion sur le long terme qui manque cruellement, comme elle a manqué dès 2006.
L’élevage
Un accord très important a été signé entre le Ministère de l’Agriculture et le syndicat des éleveurs, qui apporte à ces derniers des subventions complémentaires significatives. Mais il est très critiqué, tant du Parti de l’Indépendance qui y voit un objectif électoraliste du Parti du Progrès, longtemps parti agrarien, que de la Fédération des Employés (ASÍ), aussi contribuables. Les éleveurs eux-mêmes sont partagés sur ce texte. Avant d’être mis en application, il doit être approuvé par l’Alþingi, ce qui n’est pas assuré. J’y reviendrai à cette occasion.
Relations internationales
Le 17 mars Gunnar Bragi Sveinsson, Ministre des Affaires Etrangères, a présenté à l’Alþingi son rapport annuel (voir texte en anglais sur https://www.mfa.is/media/gunnar-bra…). Principaux thèmes :
  • la défense de l’île et la coopération avec les Etats-Unis,
  • l’importance des relations au sein de l’AELE pour ce quI concerne la négociation d’accords commerciaux avec notamment l’Asie et l’Amérique du Sud. Où l’on doit comprendre que pour être crédible l’Islande doit très vite rattraper le retard accumulé pour ce qui concerne la transcription des règlements européens qui s’imposent à elle,
  • la COP 21, à laquelle l’Islande a pris une part active.
Actualité culturelle
Enfants pour adultes : « Made in Children » est un spectacle joué par dix enfants de 8 à 12 ans, eux-mêmes largement associés à sa conception. Présenté à partir du 1er avril au Borgarleikhús il répond à la volonté de présenter à des adultes un travail pluridisciplinaire (danse et théâtre) mettant en scène l’avenir tel qu’ils l’imaginent. Volonté de Ásrún Magnúdóttir et deux amis qu’elle a su faire partager par ces enfants à tous les stades de la préparation du spectacle jusqu’à sa présentation au grand public : « un spectacle pour des adultes qui s’intéressent au monde que nous allons laisser à nos enfants, et qui nous rappelle que nous sommes seulement locataires d’une terre qui nous est prêtée par la génération à venir ».
Adultes pour enfants : Mama Mia, comédie musicale rendue célèbre par le groupe ABBA, est présentée dans ce même Borgarleikhús, sous la direction de Unnur Ösp Stefánsdóttir. Pour enfants ?
Pendant ce temps la vie continue…
14.03 : selon une enquête réalisée auprès de 220000 enfants du monde entier les petits Islandais sont les plus satisfaits de leur père,
18.03 : Geysir – le vrai – a jailli deux fois en un mois (combien de touristes en plus ?),
19.03 : sous prétexte que l’eau du robinet ne serait pas potable, l’Hotel Adam (Reykjavík) vend pour 400 Ikr des bouteilles pleines d’eau… du robinet,
24.03 : 3 familles islandaises sont composées d’enfants vivants ayant atteint 1000 années en une génération. L’une, de Hallgeirstaðir, est actuellement à 1030 années, l’autre, de Kjóastaðir, à 1027. Voici la dernière, composée de 15 sœurs et frères de 76 à 57 ans, de Breiðuvíkurhreppur (Snæfellsnes)… Le record est de 2035 années,
26.03 : « Lóan er komin »… et avec elle le printemps ?

La femme islandaise

A l’occasion de la journée internationale des femmes, le magazine The Economist a réalisé un index international du plafond de verre pour montrer où les femmes sont traitées de la façon la plus égalitaire dans le travail. L’Islande arrive en première position, suivie par la Norvège, la Suède et la Finlande. La France quant à elle se trouve en 7ème position.

http://www.economist.com/blogs/graphicdetail/2016/03/daily-chart-0?fsrc=scn%2Ftw_ec%2Fthe_best_and_worst_places_to_be_a_working_woman

Découvrir l’islande authentique avec un « copain » d’Icelandair

Icelandair enrichit son offre de stop over afin de permettre aux passagers de découvrir de façon encore plus poussée une Islande authentique le temps d’une escale.

Cela fait longtemps que Icelandair met en avant les possibilités de stop over entre l’Europe et l’Amérique du Nord. Avec son nouveau service – « Stopover Buddy » – la compagnie va encore plus loin. Stopover Buddy est destiné à immerger les visiteurs dans la culture islandaise en leur recommandant les meilleures adresses et les bons plans des locaux.

De fait, Icelandair propose déjà à tous ses passagers voyageant entre l’Europe et l’Amérique du Nord de faire une escale en Islande à l’aller et/ou retour jusqu’à 7 nuits sans supplément sur le prix du billet d’avion. Mais avec ce service, des membres de la compagnie se proposent d’accompagner les passagers le temps d’une journée pendant leur séjour pour faire découvrir leur Islande telle qu’ils la vivent au quotidien. Un pilote, une hôtesse de l’air et même Birkir Hólm Guðnason, le PDG de la compagnie, deviennent les « buddies », c’est-à-dire les copains, et emmèneront les clients pour une expérience qualifiée d’unique dès leur sortie de l’avion. A titre d’exemple, les passagers pourront rencontrer Margret, 64 ans, hôtesse de l’air experte des sources chaudes naturelles ou participer à un cours de cuisine islandaise avec Inga, 45 ans, agent de voyages. Ils pourront même passer une journée en compagnie du PDG, Birkir, 41 ans, adepte du ski hors-piste. Les amateurs de sport pourront aussi faire un tour de VTT ou de la course à pied dans la nature islandaise avec un passionné de fitness, Dagur, 51 ans, qui a travaillé pendant 20 ans au service informatique. Le service  » Stopover Buddy  » sera disponible à la réservation du 02 février 2016 au 30 avril 2016. Pour plus d’informations : http://www.icelandair.fr/stopover-buddy/

Þorrablót

111Un repas où les mets sont tous plus laids les uns que les autres

Le mois de Þorri commence avec le Jour des Maris, le Bóndadagur, autrefois le Jour des agriculteurs, fin Janvier et se termine par le Jour des Femmes, le Konudagur. Le moment fort de ce mois est marqué par un évènement spécial appelé le Þorrablót. Les Islandais se rassemblent à cette occasion et se régalent d´aliments peu ragoutants. « Blot » signifie « festival », ainsi Þorrablót est un festival en l’honneur de Þor, un des principaux dieux nordiques.
Les mets servis sont appelés Þorramatur (matur = nourriture). Ils se composent de plusieurs plats comprenant de la tête de mouton bouillie, des testicules de bélier marinées, du boudin, du boudin de foie, de l´agneau fumé et le « pire » de tous, le requin faisandé. (les petits cubes pâles sur la photo ci-dessus). Si vous êtes invité au festival Þorrablót, il y aura certainement d’autres plats, disons, … plus normaux offerts aux personnes sensibles, comme par exemple, du saumon fumé servi sur du pain de seigne (Rúgbrauð) et des « flatkökur », version islandaise du pain sans levain qui remonte à la colonisation de l´Islande vers 874AD.

Le premier Þorrablót a été organisé par l’association des étudiants islandais à Copenhague en 1873, mais a connu une recrudescence à partir des années 60, après qu´un restaurant de Reykjavik décida de mettre au menu ces mets traditionnels alors principalement consommés dans les villages. Coïncidant parfaitement avec le regain de sentiment nationaliste du milieu du 20ème siècle, la tradition du Þorrablót s´est renforcée et est aujourd’hui un événement important du milieu de l’hiver.

Bien sûr, si vous avez grandi avec cette tradition, vous êtes et resterez attachée au Þorrablót. Mais pour le reste d’entre nous ….

Essayez-donc, à vos risques et périls!

L’Islande accueille ses premiers réfugiés syriens

Les six familles, représentant 35 personnes en tout, étaient attendues à l’aéroport par le Premier ministre.
L’Islande a reçu mardi ses premiers réfugiés syriens, six familles arrivées d’un camp de la Croix-Rouge au Liban, et qui ont été accueillies à l’aéroport par le Premier ministre en personne. Le chef du gouvernement leur a dit «espérer qu’elles se plairaient en Islande», ont déclaré ses services dans un communiqué.

Ces 35 personnes ont bénéficié de la volonté de trois municipalités, Akureyri (nord), et Kópavogur et Hafnarfjörður près de la capitale Reykjavik, d’accueillir des familles ayant dû fuir le conflit qui a dévasté leur pays. «Merci l’Islande, voilà un grand pays», a déclaré un père de famille syrien cité par le quotidien Morgunblaðið. Des logements et des programmes d’insertion sociale spécifiques les attendent.

«Tous les efforts seront faits pour aider les réfugiés à bâtir une vie nouvelle en Islande et à s’adapter aux conditions de vie ici, afin de participer activement à la société islandaise», a expliqué le gouvernement. Quatre autres familles doivent arriver ultérieurement. Certaines autres auxquelles il a été proposé de se rendre sur cette île ont décliné l’offre, d’après le ministère des Affaires sociales. Selon les statistiques nationales, 21 Syriens ont immigré en Islande entre 2011, l’année où a commencé le conflit, et 2014.

http://www.liberation.fr/planete/2016/01/19/l-islande-accueille-ses-premiers-refugies-syriens_1427606

Euro 2016

1016Dans le cadre de la préparation pour l’EURO 2016, l’ambassadeur s’est entretenu hier avec le maire d’Annecy, Monsieur Jean-Luc Rigaut, Monsieur Bernard Accoyer, Député Maire d’Annecy le vieux et Monsieur Lionel Tardy, Député de la Haute-Savoie et Président du Groupe d’amitié France-Islande à l’Assemblée nationale. Qualifiée pour la première fois à l’Euro, l’équipe nationale d’Islande établira son camp de base à Annecy-le-Vieux.

Actualités (décembre 2015)

Séra Valdimar Briem l’a écrit dès 1886 et les Islandais le chantent à l’église à minuit le 31 décembre sur une musique de Andreas Peter Berggreen : « nú árið er liðið í aldanna skaut / og aldrei það kemur til baka » (le lectorat de ces chroniques comprend des traducteurs de qualité ; j’ose néanmoins : « l’année a maintenant rejoint l’étreinte des siècles, / et jamais ne reviendra »). Le texte ne craint pas l’emphase, mais la musique est agréable, que vous pouvez écouter dans sa version classique (https://www.youtube.com/watch?v=DGd…) et une très jolie version moderne (https://www.youtube.com/watch?v=Rog…). Toutes deux nous invitent à la sérénité après une année 2015 de bruits et de fureurs, notamment en France.
En Islande, 2015 a été marquée par des conflits sociaux nombreux et durs ; il a fallu d’importantes concessions des employeurs publics et privés pour les éteindre ( ?), mais pouvait on à la fois se féliciter d’une exceptionnelle conjoncture économique et refuser à ses acteurs la part qu’ils jugeaient légitime ? Ces mêmes acteurs ont à leur tour su se montrer généreux en contraignant leur gouvernement à recevoir beaucoup plus d’immigrants que ce qu’il prévoyait.
Décembre n’a pas dérogé à la règle : mois de lumières et de fêtes. Pour confirmer cette tradition je citerai ici ma chronique de décembre 2010, la première à propos de Noël :
Car le mois de décembre est en Islande celui de la nuit, qu’il faut éclairer de toutes les manières possibles. Les aurores boréales peuvent apporter le plus bel éclairage qui soit, mais elles exigent bien des conditions pour se laisser voir et sont le plus souvent discrètes. La lune ? Parfois, bien sur, mais voici que décembre 2010 a été marqué par une éclipse totale de notre satellite !
Restent les maisons, et c’est pourquoi Noël commence début décembre et ne finira qu’en janvier ! Un seul Père Noël ne saurait suffire… il y en aura donc 13 (treize !), dont tout ami de l’Islande doit connaître la liste par cœur, et qui font leur visite à raison d’un par jour jusqu’au 24 décembre. Heureux les petits Islandais ? Pas sûr : ces Pères Noël ne sont pas toujours sympathiques tant ils adorent faire des farces. Stekkjarstaur arrive le premier, droit comme un piquet, et se précipite dans la bergerie pour boire le lait des brebis. Le second est Giljagaur friand de la mousse du lait de vache… Et ainsi jusqu’à Ketkrókur, le douzième, qui essaie d’attraper par la cheminée la viande fumée bouillant dans une marmite. Quant à Kertasníkir, le dernier, il vole aux enfants ces bougies qui dans le passé étaient leurs seuls cadeaux !
Grýla leur mère, Leppalúði, son troisième mari, et Jólakötturinn (le chat de Noël) ne valent pas mieux. Car Grýla est une ogresse qui entend les enfants peu sages où qu’ils soient, les attrape, les met dans sa hotte, pour, au motif qu’elle est toujours affamée, les consommer une fois revenue dans son repère ! Et Jólakötturinn emporte les enfants qui n’ont pas reçu de cadeaux…
En dépit de ces menaces les faibles humains préparent la fête, nettoient leur maison de la cave au grenier, composent toutes sortes de gâteaux, et évidemment (98% selon une étude récente !) achètent des cadeaux. A la table du réveillon, il y aura du porc fumé ou du renne ou peut être des perdrix blanches. Le lendemain sera servi le « hangikjöt » (gigot d’agneau fumé) qui est à lui seul une raison de prendre l’avion pour l’île…
La continuité est aussi dans le menu des repas. Comme les années passées, la moitié des Islandais ont mangé du « hamborgarhryggur » (carré de porc fumé) au réveillon et 75% du « hangikjöt » au repas de Noël (sondage MMR).
Malgré les chapardages de 13 Pères Noël, il reste aux enfants islandais et à leurs parents de nombreux cadeaux, à base de Star Wars pour les garçons et de Reine des Neiges pour les filles, et de smartphones pour tous.
Le choix de Ólafur Ragnar Grímsson
Pour faire place à Noël et ses festivités, l’actualité politique est mise en sourdine après le vote du budget. Au lieu des intentions de vote, MMR sonde les projets gastronomiques des électeurs. Même les vœux du Premier Ministre passent inaperçus. Il est vrai qu’il ne surprend personne en redisant combien les Islandais doivent être fiers de si bien vivre sur leur île. Ce que confirme le Bureau des Statistiques.
Mais la trêve est terminée dès le 1er janvier lorsque, à l’occasion de son allocution de vœux le Président Ólafur Ragnar Grímsson lève le suspense sur ses intentions : il ne se présentera pas pour un sixième mandat.
Pourquoi ? (voir http://english.forseti.is/media/PDF…) : « Oui, beaucoup d’années sont passées, à une vitesse étonnante : temps de défis difficiles, de joies et aussi de chagrins ; beaucoup de choses ont pris un autre aspect depuis que Guðrún Katrín (Guðrún Katrín Þorbergsdóttir, décédée le 12 octobre 1998) et moi sommes arrivés ici. [… ] Les nombreuses incertitudes (ORG cite Icesave, les débats autour de l’adhésion à l’UE, la levée du contrôle des changes, les projets de développement du référendum…) qui, voici quatre ans, avaient provoqué des appels à prolonger mon mandat, ont aujourd’hui heureusement disparu. […] A la lumière de cette description, et en référence à cette démocratie qui est le fondement de notre vie nationale, je crois le moment venu de transférer les responsabilités de président sur d’autres épaules, et ai donc décidé de ne pas me représenter. »
Faut-il croire ORG ? Il a tenu le même discours voici quatre ans, pour ensuite revenir sur sa décision après avoir été sollicité par une pétition opportune. Celui-ci est scrupuleusement examiné par des exégètes ; la plupart penchent vers le « oui »…
Qui va s’y risquer ? Des candidats se sont déjà manifestés, peu crédibles. D’autres ? Par la durée (20 ans !), ses décisions concernant Icesave, ses transgressions par rapport au rôle traditionnel des présidents islandais, et aussi la stature internationale qu’il a su acquérir, Ólafur Ragnar a profondément transformé la réalité de la fonction, et volontairement ou non, montré combien elle est déséquilibrée. Malheureusement les projets de réforme constitutionnelle semblent l’ignorer, peut-être parce qu’il faudrait alors revoir complètement l’équilibre des pouvoirs. J’y reviendrai.
Actualité économique
Comme prévu le PNB a progressé de 4.5% au cours des 9 premiers mois de 2015. Ce résultat est d’autant plus intéressant qu’il repose à la fois sur la progression de la consommation (4.4%), de l’investissement (15.8), et celle du commerce extérieur.
J’ai déjà relevé que l’importation de produits augmente plus vite que l’exportation ; on voit sur le graphique ci-contre que ce déséquilibre est largement compensé par le solde positif de la balance des services.
Le chômage est stabilisé autour de 3,5% et les prix restent étonnamment sages, en partie à cause de la bonne tenue de la couronne : il faut 141.7 Ikr pour 1 euro contre 154.7 voici un an.
Alors, bien sur, le Français jaloux cherche des ombres :
  • les généreuses augmentations de salaire consenties au début de l’été n’ont pas encore produit tous leurs effets sur la consommation interne et le niveau des prix,
  • la chute des cours de l’aluminium conduit à s’interroger sur la pertinence de certains projets industriels, et les producteurs à exercer une intense pression sur leurs fournisseurs d’énergie, qui ont pourtant consenti des conditions très avantageuses,
  • le succès des négociations avec les « anciennes » banques, préalables à la levée du contrôle des changes, n’est pas encore assuré.
Et, aux confins de l’économique et du politique, reste bien sur le problème de la monnaie.
Relations internationales : l’Islande et l’UE
Le coût de la couronne
Publiée début décembre, une étude réalisée par le périodique économique « Vísbending » estime que l’utilisation de la couronne coûte 1 million Ikr (7000€) par an à chaque foyer. Ce calcul repose sur une évaluation du montant des intérêts payés pour les emprunts publics et privés contractés en monnaie locale, comparés à ce qu’ils seraient pour des emprunts en devises. Une telle évaluation peut certainement être discutée, mais il est clair que la monnaie est le talon d’Achille de l’économie islandaise, tant celle-ci repose sur le commerce.
Le boycott russe
C’est précisément cette caractéristique qui conduit les exportateurs de poisson à critiquer à nouveau (voir chronique de août 2015) la décision islandaise de soutenir la boycott européen des produits russes. Curieusement (ou non ?) ni Sigmundur Davíð ni Bjarni, présidents des deux partis au gouvernement, ne viennent soutenir Gunnar Bragi Sveinsson, Ministre des Affaires Etrangères, pour une décision qu’il n’a certainement pas prise seul !
Actualité sociale
Les grèves
2015 a été marqué par un nombre exceptionnel de grèves ou menaces de grève. Au printemps/été 2015 54 syndicats avaient menacé de lancer une grève. Le Médiateur national est intervenu dans 57 cas et a pu ainsi limiter le nombre de grèves ou en raccourcir la durée. Il est vrai que les concessions ont été importantes, de l’ordre de 30 à 40% en 3 ans selon les niveaux de rémunération.
Accueil des réfugiés
J’ai dit ici comment l’accueil de réfugiés avait été considéré comme un devoir national par la plupart des Islandais, contraignant ainsi le gouvernement à se montrer beaucoup plus généreux que ce qu’il avait prévu (voir chronique d’août 2015). De nombreuses familles à travers toute l’île ont proposé de leur ouvrir leurs portes, et aussi :
  • 12000 Islandais suivent la page Facebook « Sýrland kallar ! » (la Syrie nous appelle !) ouverte par Bryndis Björgvinsdóttir,
  • des concerts sont organisés pour leur venir en aide,
  • les salariés du laboratoire Actavis viennent à leur rencontre lors d’une fête de Noël organisée à leur intention en liaison avec la Croix-Rouge,
  • IKEA annonce qu’il fera un don de 100000 Ikr à chaque réfugié, quelque soit son âge, pour l’équipement de son logement, et contribuera au maximum à leur insertion professionnelle.
Tout n’est pas si simple : deux familles albanaises, installées en Islande depuis deux ans se voient refuser un permis de séjour par le Bureau de l’Immigration au motif qu’il s’agit d’immigrés « économiques », et sont immédiatement expulsées avec d’autres alors qu’elles ont chacune un enfant atteint d’une très grave maladie. La fin est un conte de Noël : à l’initiative de l’employeur de l’un d’eux, une pétition est lancée qui recueille 6000 signatures en quelques heures, et l’Alþingi ajoute immédiatement les familles à la loi qu’il vote en fin d’année pour accorder la nationalité islandaise. Les voici de retour en Islande.
Actualité Culturelle
Où les Islandais se tournent à la fois vers leur passé et vers la mode :
La mode est celle des séries télévisées, dans lesquelles les cousins scandinaves ont acquis un savoir-faire reconnu. L’Islande de se joint au mouvement avec « Ófærð », première série islandaise à vocation internationale, produite par Baltasar Kormákur, et qui devrait atteindre la France dans le courant 2016. Le 27 décembre 128000 Islandais (50% de la population de l’île, alors que la série est interdite aux moins de 16 ans !) étaient devant leur récepteur TV pour assister à la découverte d’un cadavre dans un village côtier !
Le passé est revisité par Mickaël Torfason et þorleifur Arnar Arnarsson pour produire un spectacle sur le thème de la Saga de Njáll le Brûlé présenté en première le 30 décembre au Borgarleikhús. La chorégraphie est de Erna Ómarsdóttir. Pour elle la musique et la dance peuvent mieux encore que l’écrit mettre en évidence certains passages de la saga ; elle cite notamment le célèbre passage où Hallgerður refuse de donner un cheveu à Gunnar, son mari, pour qu’il bande son arc, précipitant ainsi sa mort !
Et la vie continue…
… presque chaque jour…
… le 28 décembre, à Eskifjörður (est) après le passage d’une tempête…