Quand nous étions sorcières (visible jusqu’au 30/04/23) Lettre d’info N°074

Film de 1989 avec Björk

Sur fond de landes islandaises battues par le vent, un conte empreint de mystère et de poésie, avec Björk, encore adolescente et déjà experte en sortilèges. En noir et blanc, une pépite fantastique à la saisissante beauté

À la fin du Moyen Âge en Islande, Margit et sa sœur aînée abandonnent leur masure pour se cacher dans les montagnes, après la mort de leur mère, lapidée et brûlée pour sorcellerie. Les fugitives trouvent refuge chez Johann, un paysan veuf qui élève seul son fils, Jonas, aux confins de landes inhabitées. Katla s’emploie à séduire le père en usant de ses pouvoirs magiques, au grand dam du fils, qui la rejette avec véhémence. Se liant d’amitié avec lui, Margit, de son côté, voit surgir sa mère défunte au détour de ses escapades solitaires, s’enfonçant dans un monde mystique.

Bal(l)ade islandaise
Adapté d’un conte de Grimm et tourné en noir et blanc sur fond de landes battues par le vent à la beauté sauvage, Quand nous étions sorcières ensorcelle dès les premiers plans. Ange blond, Jonas dresse une couronne de fleurs sur la tombe de sa mère, alors qu’en voix off, Katla susurre à sa sœur que l’âme de la leur vole à jamais, attachée par un fil au cœur d’un oiseau. Dans cette atmosphère empreinte de mystère, où l’austérité des paysages le dispute à la féroce intensité des sentiments, la réalisatrice Nietzchka Keene, disparue en 2004, compose un puissant poème visuel aux allures de bal(l)ade islandaise. Encore adolescente mais déjà experte en sortilèges, l’hypnotique Björk, frimousse de faune constellée de taches de rousseur emportant le spectateur dans ses visions, crève l’écran, une décennie avant son tournage avec Lars von Trier pour Dancer In the Dark. Dans le sillage d’attachantes sorcières, premières victimes de leurs pouvoirs et condamnées à l’errance, une pépite fantastique au romantisme noir.

 

https://www.arte.tv/fr/videos/110711-000-A/quand-nous-etions-sorcieres/