Oui, en 1900-1901, Jean-Baptiste Charcot avait fait des voyages privés vers les îles du Nord : Shetland, Hébrides, Féroé, Islande et même Jan Mayen ...
Il avait fait des études de médecine, mais il était fasciné par la mer et l'exploration polaire. C'est au cours de ces premiers voyages qu'est née sa vocation : il a décidé alors de naviguer non plus pour le plaisir mais pour découvrir des terres nouvelles, pour faire oeuvre utile en explorant les territoires du bout du monde.
De 1903 à 1910, c'est la période de ses expéditions Antarctiques qui l'ont rendu mondialement célèbre.
Les premières campagnes nordiques ont eu lieu à partir de 1920 et surtout de 1925. Charcot avait déjà 58 ans. Campagnes au Groenland notamment, où il a installé (à Angmagssalik) la mission ethnographique dirigée par Paul-Émile Victor.
Charcot était célèbre et estimé en Islande. L'arrivée du "Pourquoi pas" était à chaque fois un grand évènement à Reykjavík. Charcot donnait des conférences à l'Alliance Française et à l'Université d'Islande. Comme la Sterne arctique dont la migration va d'un pôle à l'autre, l'étendue des ses voyages fascinait les islandais.
Le "Pourquoi pas" était connu également à Akureyri et à Isafjörður, où il faisait escale pour se ravitailler en charbon.
C'est d'ailleurs ce charbon qui est en cause dans l'une des hypothèses sur les causes du naufrage du 16 septembre 1936. Quelques jours plus tôt, un charbon de trés mauvaise qualité avait été chargé à Isafjörður. Il avait entraîné une détérioration trés importante de la chaudière et la remise en état en urgence, à Reykjavík, n'avait sans doute pas pu être parfaite. Dans la tempête du 16 septembre, la puissance n'a pas été suffisante pour se dégager de la côte et de la zone d'écueils d'Alftanes, où la catastrophe a eu lieu.
Devant la faculté de sciences naturelles de Reykjavík, on peut voir une stèle avec ce bas-relief à la mémoire de Charcot :
avec cette inscription :
"Il aimait l'Islande et c'est ici que sa mémoire va rester vivante".
Il y a aussi un cairn à la mémoire de Charcot à Alftanes (Borgarfjörður), près du lieu du naufrage, et à Reykjavík au cimetière de Fossvogur, on peut voir les tombes de quelques marins dont les corps ont été retrouvés.
Chris.
