Bonjour,
Pierre a écrit :Chris a écrit :Sinon, bien que d'obédience fondamentalement littéraire, je subodore une perle (de culture) au passage dans le texte :
"la réflexion est lancée pour capter ces grosses quantités de gaz carboniques [ des usines d'aluminium ] et les transformer en méthanol, carburant possible pour les voitures à hydrogène".

? ... le méthanol carburant possible pour les voitures à hydrogène ? ... et l'hydrogène, alors ?
Je n'avais pas tout lu mais effectivement elle est grandiose cette phrase

Une ânerie par proposition !
Oooh... les mauvaises langues que voilà (

). Et bien non, ce n?est même pas une erreur. Une pile à combustible à hydrogène peut être alimentée en H2 soit directement à partir d?un réservoir de H2, soit par une réaction préalable (de « reformage ») où du méthanol (et de l?eau) donne H2 (et CO2) : le dihydrogène est créé au fur et à mesure des besoins de la pile, il n?y a donc pas besoin de le stocker.
La façon d?obtenir le méthanol la plus courante en industrie est de partir de méthane (gaz naturel) mais on peut aussi, comme évoqué, l?obtenir à partir de CO2 et de H2? ce qui nécessite de disposer déjà de H2, envisageable en Islande grâce à l?électricité bon marché.
Sinon ça me fait sourire d?entendre le journaliste dire que les Islandais veulent mettre un terme à leur dépendance au pétrole. Il n?a pas encore dû arriver au chapitre récent où l?Islande convoite la région marine dite « du dragon » pour ses ressources probables en hydrocarbures? Le discours des journalistes au sujet des énergies « propres » ou « renouvelables » (sic) est très souvent incomplet voire réducteur. On n?y échappe pas ici, par exemple il est écrit dans la présentation de leur expédition ? ils n?ont pas peur des mots à RTL ? que le parc automobile islandais, producteur bien connu de C02, est un point noir pour l?environnement, tandis que sa visite d?une centrale électrique géothermique nous la montre comme une solution modèle. Pourtant, dans les
rapports de l?agence internationale pour l'Énergie concernant la géothermie (PDF 3,4 Mo), on trouve assez vite la quantité de CO2 que dégazent ensemble dans l?atmosphère les centrales géothermiques d?Islande : 156 000 t par an (tableau p. 134), soit autant que la moitié du parc automobile du pays (à la louche)? La donnée est de 2006, la centrale de Hellisheiði tourne maintenant à plein régime et en produit 50 000 t/an de plus. Du CO2 est aussi renvoyé sous terre à proximité de la centrale, dissout dans l?eau (voir cet
exemple à Hellisheiði p. 6, PDF 5,6 Mo), mais il y a encore du travail pour en faire des sources idéales d?énergie ; cela dit c?est évidemment une voie à suivre !
Yann