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Le gouvernement provisoire mis en place dimanche 1er février sur la base d'une nouvelle coalition Socio-démocrate / Gauche Verte s'est aussitôt mis au travail et a présenté un programme d'actions immédiates en sept points.

Tous ces points devraient être mis en oeuvre dans les prochains 80 jours, c'est à dire avant les élections législatives anticipées, prévues pour le 25 avril.

Au demeurant, certaines de ces actions engageront le moyen terme et même le long terme. A ce titre, elles peuvent être considérées comme des éléments du programme du futur gouvernement. Un gouvernement que les premiers sondages donnent déjà gagnant dans sa composition politique provisoire actuelle ...

1. Plus de démocratie, d'égalité, et de transparence de l'information.
Plusieurs évolutions constitutionnelles seront mises en place. Les ressources naturelles de l'Islande seront déclarées "propriété de la Nation Islandaise", plusieurs textes relatifs au recours à la procédure du référendum seront intégrés à la Constitution. La loi électorale sera modifiée, permettant de voter pour des individus et pas seulement pour des partis. La responsabilité des ministres devant la Nation sera régie par la loi.

2. Reconstruction de l'économie.
La politique économique du nouveau gouvernement reposera sur un plan de reconstruction national, bâti en accord avec le programme du FMI pour l'Islande. Ce plan sera présenté aux citoyens en toute transparence.
La présentation du budget de l'Etat se fera aussi en totale transparence, revenus et dépenses.

3. Reorganisation de l'administration.
Le comité des gouverneurs de la Banque Centrale sera révoqué dans les prochains jours. Un conseil monétaire sera désigné pour gérer la politique monétaire islandaise, sous le contrôle d'une autorité de supervision financière spéciale. La possibilité de saisir certains avoirs individuels dans l'intérêt de la Nation, sera examinée.

4. Actions de soutien des ménages.
Un comité sera mis en place pour analyser et suivre les conséquences de l'effondrement de l'économie et du système bancaire, et proposer des solutions concrètes d'aide aux ménages en difficulté.
Dès ce mois-ci, des textes seront adoptés pour aider les ménages en défaut de paiement de leurs dettes et de remboursement de leurs emprunts. Un moratoire de six mois sur les saisies-ventes sera imposé.
Les emprunts auprès des banques disparues seront transférés à un Fonds de Financement de l'Immobilier géré par l'Etat. Des textes permettant le remboursement partiel des emprunts à partir des comptes individuels de retraites complémentaires seront adoptés trés prochainement (ces fonds sont normalement "bloqués" jusqu'à la retraite).

5. Actions pour l'emploi.
Une politique de grands projets, fortement créateurs d'emplois, sera mise en place par l'Etat dans les prochaines semaines (mais pas de projets basés sur l'aluminium).
Plusieurs initiatives fiscales visant à favoriser l'investissement et la création d'emplois seront adoptées.
Un Fonds Spécial pour la Formation sera mis en place par l'Etat, aussi bien pour favoriser les prêts aux étudiants que pour fournir des formations aux demandeurs d'emplois.
L'accès des collectivités territoriales à des emprunts d'Etat sera facilité.
L'égalité hommes / femmes par rapport aux salaires et à l'emploi sera placée sous le contrôle de la loi.

6. Actions visant à reconstruire le système financier et à soutenir les entreprises en difficulté.
Des aides fiscales, des transferts de charges pour les entreprises et un accès facilité au financement des investissements seront mis en place. L'ensemble de ces mesures sera soutenu par le système bancaire étatique.

7. Accords internationaux et coopération européenne.
Une transparence totale sera faite sur les engagements et la dette de l'économie nationale.
Un panel d'experts internationaux sera consulté sur l'ensemble des questions relatives aux accords commerciaux internationaux, incluant la question européenne. Un Comité pour les questions européennes sera chargé d'établir pour le mois d'avril prochain un rapport sur la question de la candidature de l'Islande à l'Union Européenne. Ce rapport sera rendu public et la décision finale fera l'objet d'un référendum.

Voici un texte, signé de Jacques Mer qui complète les informations de Chris.

Après la démission - le 26 janvier- du gouvernement formé en mai 2007 par M. Geir Haarde et associant le Parti de l'Indépendance (droite conservatrice) et l"Alliance" sociale-démocrate (gauche modérée), des négociations ont eu lieu entre les dirigeants de l'"Alliance" (et notamment sa Présidente, Mme Ingibjörg Solrun Gisladottir) et ceux du parti de la "Gauche Verte" (gauche radicale), en vue de la formation d'un nouveau gouvernement.

Elles viennent d'aboutir à la constitution d'une équipe ministérielle restreinte, conduite par Mme Johanna Sigurdardottir, ministre des Affaires sociales dans le précédent cabinet, et personnalité bénéficiant d'une grande popularité. Selon un communiqué du Premier Ministre, elle comporte 10 personnes, dont 4 représentants de l'"Alliance", 4 de la "Gauche Verte" et 2 ministres non parlementaires.

Cette équipe bénéficiera du soutien du Parti du Progrès (parti centriste, dans l'opposition depuis mai 2007) et ainsi disposera d'une majorité au Parlement. Elle restera en place jusqu'à l'organisation, le 25 avril, d'élections législatives "anticipées".

À ceux qui voudraient en savoir plus cet évènement -et, plus généralement, sur l'actualité politique, économique et sociale islandaise, je conseille de lire les informations (puisées aux meilleures sources) et les "brèves" régulièrement publiées sur le Site internet de l'Association "France-Islande" (http://www.france-islande.fr/v2/) par mon ami, M. Michel Sallé.

Davíd Oddsson fait de la résistance.

Deux des trois gouverneurs de la Banque Centrale (Davíd Oddsson et Eiríkur Gudnason) viennent de faire part de leur refus de démissionner, malgré la lettre de la nouvelle Premier Ministre, Jóhanna Sigurdardóttir, les enjoignant de le faire.
Le troisième gouverneur, Ingimundur Fridriksson, vient quant à lui de s'exécuter.

Davíd Oddsson accuse la nouvelle Premier Ministre d'avoir violé, par sa demande de démission, les textes législatifs garantissant l'indépendance de la Banque Centrale.

D'après la presse islandaise, il semble que Jóhanna Sigurdardóttir ait décidé de temporiser en attendant que les amendements nécessaires soient mis en place pour limoger Oddsson et Gudnason.
En attendant, les deux récalcitrants doivent se dire que c'est toujours ça de gagné ... Et même lorsque les amendements permettant de les licencier auront pris effet, il semble bien que leurs salaires leurs soient encore dus pendant un an ...

En attendant, à mon avis, ces deux-là n'ont pas trop intérêt à se promener sur l'Austurvöllur le samedi après-midi !
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D'après un récent sondage d'opinion (institut Gallup), plus de 60 % des personnes interrogées soutiennent la nouvelle coalition Socio-démocrate / Gauche Verte. Si un tel soutien se confirme lors des élections, les deux partis au pouvoir n'auront pas besoin du soutien du Parti du Progrès pour former le futur gouvernement.

Jóhanna Sigurdardóttir, Premier Ministre du gouvernement provisoire, est le personnage politique qui recueille le plus d'opinions favorables, avec 60 %.

Le parti Socio-democrate est devenu le premier parti politique du pays, avec 27,7 % d'intentions de vote.
Leur ex-partenaire, le parti de l'Indépendance (Geir Haarde), suit cependant de près avec 25,8 % d'intentions de vote.
La Gauche-Verte vient en 3ème position, recueillant quant à elle 24 % des suffrages potentiels.
Le parti du Progrès (soutien actuel de la nouvelle coalition au pouvoir) fait l'objet de 15 % d'opinions favorables.
Le parti Libéral ne rassemble que 2,5 % des intentions de vote.

Les élections législatives sont prévues pour le 25 avril prochain.

Jóhanna Sigurdardóttir