
... ahh ... moi, Badou, si vous me parlez de la belle péninsule de Snæfellsnes, vous me prenez par les sentiments ...
Avec mon épouse, c'est un de nos endroits préférés en Islande. Elle est belle, cette longue péninsule, elle reste sauvage, préservée, à l'écart des grands circuits touristiques.
Tout nous enchante sur Snæfellsnes, on y a "nos phoques" à Ytri Tunga, qui cohabitent avec les huitriers-pies et les eiders, on y a notre sentier aux arches et aux oiseaux entre Arnastapi et Hellnar, notre côte de Búðir, où les blocs de lave noire et le sable blond se mêlent dans un superbe décor, avec le Snæfellsjökul en toile de fond. C'est ici qu'Eiríkur Rauði (Erik le Rouge) avait bâti une ferme avant d?être banni et partir coloniser le Groenland ...
Snæfellsnes, on y est allé au printemps, en été, et même une fois en hiver, toujours avec plaisir. On ne se lasse pas d'arriver à Grundarfjörður et de revoir cette côte sauvage qui a été le cadre de la troublante Eyrbyggja Saga, dans laquelle est cité le majestueux mont Kirkjufell ("montagne-église").
On a notre pélerinage à l'entrée de Stykkishólmur, l?ascension rituelle du mont Helgafell ("le mont saint") en formulant nos trois voeux sans dire un mot ni se retourner ...
A Helgafell, on va saluer la mémoire de la belle Guðrun Ósvífursdóttir, héroïne de la Saga des Gens du Val-au-Saumon. Ici, il y a mille ans, la plus belle de toutes les Islandaises de tous les temps finit sa vie en recluse. Ici, son fils Bolli venu lui demander, de tous les hommes qu'elle avait connus, lequel avait eu sa préférence, dût se contenter de cette réponse aussi pathétique qu'énigmatique : « J'ai été la plus mauvaise pour celui que j'ai le plus aimé »
Et puis à Stykkishólmur, dans l'entrée de l'église moderne, ma pianiste préférée qui joue du
piano en gore-tex a rendez-vous avec l'un de ses claviers de prédilection, parmi tous ceux qu'elle trouve ici et là en Islande ...

Bon ... un de ces jours, il va falloir y revenir ...
Sinon, racontez moi ...
Chris.