Si le Vatnajökull appartient au Parc National du même nom, les rives de sa lagune n'en font pas partie, la limite du parc s'arrêtant plus ou moins au niveau du glacier.
Et bien que la rive occidentale soit publique, sa rive orientale appartient à une quarantaine de propriétaires. L'augmentation du nombre de touristes a vraisemblablement brisé l'entente qui y régnait jusqu'à présent.
En effet, les sites touristiques en Islande sont souvent privés mais les voyageurs y étaient jusque-là tolérés, la loi islandaise autorisant quiconque à traverser une terre. Mais le va-et-vient incessant des cars de tourisme dans les lieux les plus emblématiques du pays ces dernières années a dû en énerver certains - ou aiguiser leur appétit.
En 2014, il a un temps été question que les sites géothermiques de Geysir et Hverir deviennent payants, sur demande pressante des propriétaires. À ce jour, c'est toujours gratuit, leur requête ayant été déclarée illégale.
La question d'un pass "Nature" est également présente dans les débats. Cela ne me semble pas injustifié si c'est pour soutenir économiquement les parcs nationaux et/ou réguler le nombre de touristes. L'argent récolté pourrait aussi permettre d'entretenir les sites les plus fréquentés. Aucune décision n'a été prise pour l'instant mais il va bien falloir que les Islandais se penchent sur la gestion des flux de voyageurs, en augmentation constante.
Si ces sujets n'ont pas encore trouvé de réponse définitive, la vente de Jökulsárlón est, quant à elle, bien réelle. Les propriétaires actuels souhaitent mettre fin à l'activité de certains professionnels du tourisme qui y travaillent sans contrat valide, mais n'arrivent pas à s'entendre sur la direction à prendre.
La commune d'Hornafjörður les a donc contraints à vendre leurs parcelles et la rive Est sera proposée aux enchères le 14 avril prochain. Un projet d'envergure pourrait voir le jour sur ces terres vierges, où l'unique petit café que nous connaissons bien serait remplacé par 3 bâtiments de 600, 1000 et 1500m2 pour le stationnement des véhicules et l'accueil des futurs touristes.
Si c'est une triste nouvelle pour les amoureux de la première heure, les Islandais ne font que répondre à une demande internationale. Sortant d'une crise financière importante, il est peu probable qu'ils fassent désormais marche arrière en choisissant de restreindre l'accès à leur île.
Espérons qu'ils sauront trouver le juste équilibre en proposant un tourisme maîtrisé qui préservera le fragile écosystème de leur nature époustouflante.
