Nageur émérite adepte d'un bain de mer aventureux en eaux islandaises l'hiver: zappez.. Il ne s'agit ici que du vécu d'un tour à la piscine
Effectivement, pour un laugardagur de janvier, suivons l'exemple de quelques akureyriens: direction la sundlaug.
Donc passage à la douche, nudité, savonnage ciblé, enfilage laborieux du maillot mouillé, bracelet-clé à l'élastique dépilatoire positionné.
Hop hop hop direction: L'EXTERIEUR !!
Là où le vent contient ses rafales, les lâchant capricieusement sans crier garde, là où l'air froid accueille cyniquement le corps humide avec l'envie évidente de mordre. Mais pirouette, d'un pas rapide et raccourci par le sol éventuellement glissant, objectif: le bassin nageur. Ah quel délice de s'immerger dans l'eau à la chaleur certes modeste mais déjà réconfortante.
Et bientôt le plaisir grisant de la musculature en mouvement fendant l'eau, stimulé par la vitesse du corps vaillant (si si). L'ivresse augmente avec la liberté qu'offre la solitude d'un bassin peu fréquenté; et le souffle s'adonne au besoin du corps sans contrainte sociale, le rythme s'installe égocentrique, personne en vue (plus besoin de vérifier), pas d'adaptation aux autres, personne ne double, personne ne gêne: jouissance sportive .....
Et quand alors le muscle réclame récupération: pivotage, et là le ciel à portée de vue, immense, infini, engloutissant l'esprit.. un ange passe..
Puis reprise active, telle le joggeur qui s'envole. Le vent se venge sur l'eau à défaut du corps, les vaguelettes forment un relief régulier que les bras s'amusent à rompre dans un état de totale immunité; le froid parvient victorieux à piquer les épaules, le sifflement éolien s'associe à ce compagnon de froidure pour tirer les oreilles mais pauvres d'eux, sont rapidement vaincus par une immersion plus profonde.. Et le plaisir s'écoule à la mesure des forces.. Alors c'est là que le bassin de détente lance son chant des sirènes.
Une sortie de piscine s'impose toute aussi stimulante que la récompense se révèle somptueuse à la pénétration dans les 38° du bassin; assortie de l'immanquable "goðan daginn" aux personnes présentes... et très rapidement un "hvað segir þú" tombe et de répondre assez tristement "ég tala ekki íslensku" et avec espoir d'ajouter " en ég að læra". "Where do you come from?" " frá Frakklandi"; "youyou" (de l'argot islandais à supposer) qui ponctue la fin de discussion. Et voilà, silence éolien, silence d'appréciation de cette eau enveloppant le corps de chaleur, le plaçant en appesanteur à tel point que seul le visage garde le contact aérien et visuel avec ce ciel vaaaste... profond soupir de délice.. un délassement tel que le sommeil s'en trouve proche, le temps n'a plus de valeur.. plusieurs anges passent..
Petit à petit, l'énergie se réinstalle, le corps s'agite mollement d'abord puis réclame l'exercice, petits mouvements qui s'accumulent au point de ne plus avoir le choix: retour au bassin nageur !
L'entrée dans l'eau évidemment plus froide s'accompagne d'un souffle coupé puis court; mais rapidement les muscles chauds se lâchent, se défoulent, se libèrent autant que le coeur battant outre mesure. Là encore le temps se pose entre parenthèses..Et puis surprise, l'enivrante vitesse se partage avec l'Islandais septuagénaire de la ligne voisine: de quoi bien ranger toute prétention
A posteriori, le bain hivernal akureyrien se révèle aussi épicurien, nul doute qu'il ne devienne quotidien ..
Joies hivernales du bain islandais
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Re: Joies hivernales du bain islandais
Merci Domi, c'est exactement ça ...domi a écrit : ... / ... Effectivement, pour un laugardagur de janvier, suivons l'exemple de quelques akureyriens: direction la sundlaug.
Tout y est, et joliment dit !
Chris.