
Contre toute attente le feuilleton ICESAVE est peut-être en train de connaitre un nouveau rebondissement.
Le 30 décembre dernier, tard dans la nuit, le parlement avait fini par clôturer ses travaux sur le sujet par un vote positif. La majorité était courte : 33 pour, 30 contre et aucune abstention mais l'Islande s'était dotée des moyens de restaurer son système financier et de faire repartir son économie tout en honorant ses obligations internationales.
Pour être adoptée définitivement, et être transformée en loi, cette décision parlementaire nécessite la signature du président de la république.
Cette étape est une formalité car le président islandais n'a pas un rôle de premier plan et la signature du président à toujours été une étape quasi-automatique. Un refus de signature est possible mais cela ne s'est jamais vu. Si, une seule fois, en 2004 et c'est justement le président actuel, Ólafur Ragnar Grímsson, qui était l'auteur de cet unique précédant.
La conséquence d'un refus de signature de la part du président oblige alors à porter la question devant la nation toute entière via une consultation nationale.

Le président Ólafur Ragnar Grímsson
Le président a officiellement annoncé qu'il souhaitait réfléchir avant de signer. Il n'a donné aucune indication sur le temps dont il estimait avoir besoin pour se décider.
Une pétition en ligne (sur le site InDefence) demandant au président de ne pas signer la loi comportait plus de 45.000 signatures le 30/12/2009 et pourrait peser dans cette décision. Un sondage indique aussi que la question serait rejetée si elle était soumise à un référendum populaire...
Le président à annoncé le 31/12/2009 qu'il souhaitait rencontrer les représentants de InDefence au plus tôt pour entendre leurs arguments. Cette rencontre devant avoir lieu dès ce samedi 02 janvier 2010.
Au soir du 01/01/2010 la pétition en ligne, peut-être dopée par cette annonce, comportait plus de 60.000 signatures.
Pour rajouter encore un pincée de doute le discours de nouvel an du président mettait l'accent sur le fait que l'Islande était une démocratie et que comme dans toute démocratie la voix du peuple devait être prise en compte et que c'était au président de garantir cela.
Aujourd'hui, 02 janvier 2010, les représentants de InDefence ont rencontré le président dans la résidence de ce dernier. 600 personnes sont restées aux alentours, munies de torches et chantant. On ne sait pas ce qui s'est dit et l'on attend toujours que le président se décide.
Le choix n'est pas facile. Si le président signe on court le risque d'un forte protestation populaire comparable à ce qui s'est passé il y a un an à peine. Si le président ne signe pas on court le risque d'une crise gouvernementale qui pourrait faire chuter le pouvoir en place et entrainer de nouvelles élections.
Être président ce n'est pas facile tous les jours et la tourmente islandaise n'est pas encore calmée...