9 janvier 2006. Christopher De Man profite de l'absence de sa professeure de sciences naturelles. Il est 8 heures du matin et le jeune homme convainc un de ses camarades de l'accompagner sur la butte proche du lycée Rimbaud, à Sin-le-Noble. Le photographe en herbe immortalise le lever du soleil.
Un artiste est né. Depuis ce jour, Christopher De Man ne quitte plus son appareil photo. Il a troqué sa vieille caméra pour un reflex numérique.
Sa passion le pousse à renoncer à son bac littéraire. Après la première L, il intègre un bac pro photo. « La décision a été difficile à prendre mais je n'ai jamais eu de doutes quant à ma vocation », explique-t-il.
Les cours de photos et les clichés se succèdent. Le jeune photographe progresse. Il affine ses goûts et sa technique. Les photos en studio l'ennuient. « La lumière artificielle se contrôle. Un peu de technique et le tour est joué. » Christopher préfère traquer la lumière naturelle. « Une belle photo exige de la chance. Il faut être au bon endroit au bon moment pour saisir une belle luminosité. La lumière est capricieuse ». Le jeune homme arpente la Normandie, la Bretagne, etc. Il aime les surprises que lui réserve la nature. Les voyages le fascinent.
Il découvre l'Islande au détour de sa deuxième passion : la musique. Le jeune homme assiste à un concert au Mainsquare festival d'Arras. Le post-rock des Islandais Sigur Ros l'envoûte. Ces mélodies instrumentales créent une atmosphère énigmatique. Il fait des recherches sur cet univers inconnu. Les paysages de cette lointaine contrée le stupéfient. « Un jour, nous irons » affirme-t-il à sa mère, Micheline.
En 2011, Christopher réalise son rêve : il part vers l'Islande. Lui et sa mère traversent l'Europe du Nord en Clio. Environ 1 000 kilomètres à travers la Belgique, les Pays-Bas, l'Allemagne et le Danemark. Ils prennent le ferry sur une île danoise, direction le « paradis terrestre ».
« Le premier jour de navigation, l'océan s'étend sans limites. Au deuxième jour de mer, les falaises des Féroés apparaissent. C'est le Purgatoire, la dernière étape avant l'arrivée au Paradis ».
L'île émerveille le jeune photographe. « Les paysages et la nature dépassent toutes mes attentes » explique Christopher. Ses yeux brillent lorsqu'il se remémore l'approche des côtes. Il était sur le pont du ferry, son appareil à la main.
Mère et fils parcourent l'île à la recherche de paysages vierges, de lumières impromptues. Ils se lèvent à l'aube tous les matins. « Je voulais profiter au maximum » explique le jeune homme. Ils veillent tard afin de profiter des dernières bribes de jours. « J'ai photographié les geysers vers 21 h 30 - 22 heures. Le matin, la lumière n'était pas adéquate et les touristes me gênaient, » explique Christopher.
Cette épopée les conduit à travers les routes sinueuses, de fjords en glaciers. La Clio de Christopher fait office de tout-terrain. « Il y a peu de routes goudronnées en Islande. Les Islandais respectent la nature ».
Christopher De Man a ramené de son périple des paysages énigmatiques, pleins de poésie et de surprises. Il les expose à l'espace Kijno en ce moment. Et c'est une très belle invitation au voyage.
Les photos « Retour du Paradis » de Christopher De Man sont exposées Espace Kijno à l'hôtel de Ville de Sin-Le-Noble jusqu'au 3 février.
Ouverture :
du lundi au vendredi de 8 h à 12 h, de 14 h à 17 h
le samedi de 9 h à 12 h.
Le vernissage de l'exposition a lieu ce jeudi 5 janvier à 18 h 30.
Entrée libre.
