Actualités islandaises – Juillet-Août 2016 (par Michel Sallé)

A quand les élections ? Telle a été la question de l’été, à laquelle la réponse n’a été apportée que très tardivement et du bout des lèvres par le gouvernement : ce sera le 29 octobre… Que les responsables des partis au pouvoir, notamment le Parti du Progrès, aient à ce point hésité à respecter un engagement pris lors des manifestations consécutives à la présence du Premier Ministre d’alors, Sigmundur Davíð Gunnlaugsson, sur les « Panama Papers », illustre leur désarroi. Mais cette hésitation s’explique : avec l’apparition et le succès de nouveaux partis et peut-être la disparition de l’un d’eux ces élections vont très probablement générer une recomposition sans précédent du paysage politique au détriment de leur parti.
Et tout ceci se passe pendant que l’île continue d’enregistrer des résultats économiques si positifs (4.5% de progression du PNB) que certains s’inquiètent d’une surchauffe comparable à celle de 2007. Les touristes n’en ont cure dont le nombre augmente de manière exponentielle ; d’autres ou les mêmes, s’en inquiètent aussi, mais l’actuel gouvernement, comme son prédécesseur de 2007, semble incapable de résister à une manne financière d’où qu’elle vienne et quelle qu’en soit la fragilité.
Élections et recomposition du paysage politique
Même si plus de partis présentent des candidats aux élections, la vie politique islandaise a toujours reposé sur quatre partis : les deux anciens, généralement classés à droite (je reprends ici cette qualification, généralement utilisée par les commentateurs islandais, mais qui n’a qu’une signification très relative tant la personnalité des dirigeants est importante), Parti du Progrès (fondé en 1916 comme parti agrarien) et le Parti de l’Indépendance (fondé en 1929 et toujours en position dominante ), et deux partis de gauche dont la ligne de partage a fluctué au gré d’ambitions personnelles et, plus récemment, selon deux thèmes : l’adhésion à l’UE et l’écologie. Souvent est paru à l’Alþingi un cinquième parti mais sa présence n’a duré que le temps d’une législature et n’a pas empêché la constitution d’un gouvernement reposant sur l’alliance de deux partis, majoritaires à eux deux. C’est le cas en 2009 avec le Mouvement des Citoyens (4 élus dont Birgitta Jónsdóttir qui y paraîtra vite mal à l’aise), et peut-être en 2013 avec Avenir Radieux, dont le pronostic vital est engagé.
Mais voici que les Pirates, dont personne n’attendait en 2013 qu’ils franchissent la barre qualificative de 5%, obtiennent avec 5.1% des suffrages 3 sièges puis s’installent autour de 15% des intentions de vote par leur excellent travail à l’Alþingi, avant de bondir à près de 40% grâce au refus du gouvernement d’organiser un référendum sur la négociation d’adhésion à l’UE, puis de refluer au dessous de 25%.

Benedikt
Par ailleurs le publiciste Benedikt Jóhannesson (directeur de Iceland Review) a créé en avril 2014 « Redressement » (traduction approximative pour « Viðreisn » ; voir chronique d’avril 2014). Benedikt est un membre influent du Parti de l’Indépendance (et cousin germain de Bjarni Benediktsson, donc membre de la famille « Viðeyjarættin », considérée comme la plus puissante de l’île) ; son parti s’affiche au départ comme une dissidence pro UE du Parti de l’Indépendance puis est mis en sommeil en attendant la proximité d’élections.
Dernier facteur influent : l’Alliance Social-démocrate au pouvoir de 2009 à 2013 ne s’est pas relevée de sa déconfiture à l’élection de 2013 (de 29.8% des suffrages à 12.9% !) ; le changement récent de président (voir chronique de juin 2016) va-t-il la sauver de la disparition ? Son ancienne alliée Gauche-Verte est en meilleure position grâce à la notoriété de Katrín Jakobsdóttir, et pourrait profiter des difficultés de l’Alliance et peut-être même de celles des Pirates.
C’est donc un paysage nouveau qui est en cours de composition. Malgré l’instabilité de la situation, on peut distinguer quelques tendances significatives :
  • Selon toute vraisemblance les deux « vieux » partis vont subir un échec : Le Parti du Progrès paraît durablement affaibli. Usure du pouvoir, maladresses de son président avant même qu’il n’apparaisse sur les Panama Papers, maladresses depuis en voulant à tout prix se maintenir à la tête du parti… Sigurður Ingi Jóhannsson, nouveau Premier Ministre, a su de l’avis de tous, remettre le gouvernement au travail. Ira-t-il jusqu’à faire partir celui dont il était le meilleur soutien ? C’est évidemment la condition pour que son parti limite les pertes. Avant même la réapparition de « Redressement » le Parti de l’Indépendance ne parvenait pas à rester à son niveau de 2013. Il va se présenter affaibli au scrutin à venir.
  • Mais il est possible que l’on retrouve l’un d’eux dans la future coalition. Sauf grande surprise, toujours possible le tableau ci-dessous montre que celle-ci devra associer au moins trois partis. Le choix est théoriquement large puisque treize partis présentent des listes. Mais en fait, outre les deux partis cités plus haut, le choix se limite ( ?) aux « Pirates », à « Redressement » , à la Gauche Verte et à l’Alliance Social-démocrate. Il est peu probable que « Avenir Radieux » survive à ses crises alors qu’il a aujourd’hui 6 députés :
  1. les « Pirates » ont des postures peu solubles dans la vie politique islandaise ordinaire – c’est même leur raison d’être – ; Birgitta renoncera-t-elle à son idée de législature courte ? De plus, curieusement, Helgi Hrafn Gunnarsson, le véritable artisan de leur succès, ne se représentera pas pour, officiellement, se consacrer à la consolidation du mouvement !
  2. « Redressement » bénéficie de l’arrivée de personnalités transfuges du Parti de l’Indépendance, ou proches de ce dernier dans le passé, qui lui donnent une couleur pro-UE, et une autre très libérale peu compatible avec les projets des autres partis,
  3. L’Alliance Social-démocrate joue sa survie, et sera donc un négociateur opiniâtre,
  4. La Gauche Verte se montre prête à diriger une future alliance, mais avec qui ?
Les derniers sondages (Gallup) sont les suivants,
mais il faut insister plus que de coutume sur leur fébrilité (ainsi le 27 août, MMR n’attribue que 12.4% à la Gauche Verte mais 10.6% au Parti du Progrès). De plus les précédentes élections ont montré que les électeurs valorisent volontiers la nouveauté entre deux scrutins mais préfèrent les « valeurs sures » le moment venu.
Il y aura donc, discrets ou en pleine lumière, d’intenses marchandages. Les Pirates ont mis au cœur de leurs exigences la réforme constitutionnelle (voir chronique de juillet-août 2011) dans la suite des travaux de la Commission Constitutionnelle et l’organisation du référendum sur la poursuite des négociations d’adhésion à l’UE, sujets très importants pour l’avenir mais qui ne sont plus au cœur des préoccupations des électeurs. Ne risque-t-on pas à nouveau de les décevoir ?
La situation économique
Dans un communiqué du 24 août la Banque Centrale annonce sa décision de baisser son taux directeur de 5.75 à 5.25%. Elle l’explique par des prévisions encore meilleures que prévu (Moodys porte sa note de Baa2 à A3), notamment une progression du PNB de 4.9% pour 2016. Pourtant l’annonce surprend à un moment où l’augmentation du pouvoir d’achat (10% en un an) peut générer des effets inflationnistes. La banque constate que celles-ci sont très faibles grâce à l’excellente tenue de la couronne :
Cette dernière handicape nécessairement les exportateurs de biens, comme en témoignent les résultats du premier semestre 2016 :
La chute des exportations de produits industriels est essentiellement due à celle des cours de l’aluminium, alors que les produits de la pêche ont surtout diminué en volume. Aux importations, la baisse des cours du pétrole permet d’équilibrer une forte demande de biens d’investissement et de moyens de transport, conséquence du développement du tourisme. Comme pour les deux années, ce déficit sera largement compensé par l’excédent de la balance des services.

Bjarni
Mais en diminuant son taux de base la Banque Centrale veut aussi endiguer la spéculation sur la couronne qui a laissé de très mauvais souvenirs en 2008. Ainsi les opérateurs étrangers ont acheté en 2015 des bons d’Etat pour 50 milliards d’Ikr (400 millions d’€) ; c’est la crainte de cette rechute qui va conduire Bjarni Benediktsson, Ministre des Finances, à admettre dans une interview pour Bloomberg (voir http://www.bloomberg.com/news/artic…) que la monnaie islandaise ne pourra plus flotter aussi librement qu’avant la crise de 2008. Ce qui signifie que le démantèlement du contrôle des changes tant attendu et entamé depuis quelques mois ne pourra être total. Voici qui pourrait relancer les réflexions sur l’avenir de la couronne !
Actualité sociale
Désindexation des prêts immobiliers ?
Aux confins du social et de l’économique, mais en fait très politique, il y a le projet promu par Sigmundur Davíð Gunnlaugsson, ancien Premier Ministre, de supprimer l’indexation des prêts immobiliers. Il s’agit pour lui d’un projet emblématique au même titre que la « correction des dettes immobilières » (« skuldaniðurfelling » ; voir chronique de novembre 2013). Peut-être compte-t-il sur sa mise en œuvre pour redresser son image dans l’opinion ?
Jusqu’à la fin des années 80 du siècle dernier l’inflation faisait partie du quotidien des ménages islandais, dont l’indexation des prix et des salaires était à la fois cause et conséquence. Aujourd’hui encore l’indexation du capital restant à rembourser pour les prêts immobiliers est une pratique courante ; en période de stabilité des prix elle peut en certains cas donner l’impression décourageante que le capital à rembourser augmente malgré les remboursements. La désindexation voulue par Sigmundur Davíð suscite cependant des oppositions, et c’est une réforme très modeste qui en son absence va être soumise à l’Alþingi. Elle limite la durée des emprunts à 25 ans au lieu de 40 antérieurement, et surtout, par diverses exonérations fiscales, allège le financement du premier achat immobilier.
L’aménagement du territoire et migrations internes
S’il est un sujet essentiel pour l’avenir socio-économique de l’île c’est celui de son aménagement démographique, sujet que l’on ne rencontre guère dans les projets politiques !
Le très intéressant rapport « Stöðugreining Byggðastofnunar » (« Byggðastofnun » Institut de Développement Régional ; voir http://www.byggdastofnun.is/en/home) et très bien documenté (115 pages de tableaux et de préconisations) montre l’ampleur du problème, car les disparités portent aussi sur les âges, la répartition hommes/femmes (104 femmes pour 100 hommes à Reykjavík, 90 dans l’ « Austurland ») l’éducation…

mouvements de population entre 2006 et 2016 sur cette même période la population totale augmente de 11%
Diplomatie
Madame Berglind Àsgeirsdóttir dont nous avons tous apprécié l’ambassade en France nous a quittés pour Moscou ! Et aussi Nina Björk Jónsdóttir ! Elles sont respectivement remplacées par Kristján Andri Stefánsson et Jónas Haraldsson.
Culture
La Nuit de la Culture (voir http://culturenight.is/about) est cette nuit d’août (cette année le 20 août) où la Ville de Reykjavík fête son anniversaire : une centaine de milliers de personnes circulent à travers les rues pour visiter les ateliers d’artistes ou autres manifestations artistiques qui leur sont proposés. La veille a eu lieu le Marathon de Reykjavík.
A Grímsey, donc très loin de Reykjavík, un concours a été organisé pour l’œuvre symbolisant le mieux cette île, qui recèle la seule portion arctique de l’Islande. Fabriqué à Akureyri le globe de 8 tonnes a pu être transporté jusqu’à l’île, mais il est vite apparu qu’on ne pourrait lui faire parcourir les quelques hectomètres séparant le port du Cercle Polaire sans endommager gravement le passage ; le globe restera donc non loin du port. N’est ce pas ce que voulaient les auteurs de l’œuvre ; déplacer le Cercle Polaire ?
Et si des lecteurs de cette chronique souhaitent améliorer leur connaissance de l’islandais, je ne puis que conseiller la lecture de « Parlons islandais » (l’Harmattan) dont Solveig Bjarnason propose une deuxième édition.
Car pendant ce temps la vie continue…
15/07 – afin que cessent les fréquentes détériorations de ses conduites d’eau froide, Birgir, paysan à Ríp (Skagafjörður), a du passer un accord avec les elfes vivant sur ses terres,

prisonniers à l’entraînement
19/08 – parmi les milliers de concurrents au Marathon de Reykjavík Guðni, le nouveau Président (1h 24’ 32’’ au demi-marathon) et des pensionnaires de la prison Kvíabryggja (connue pour recevoir les « banquiers félons »),
27/08 – on a trouvé un rocket de bazooka à proximité de la N1, apparemment abandonné par l’armée britannique ; premier effet du tourisme ?
29/08 – la terre tremble sous le Mýrdalsjökull et autour de Katla,
31/08 –Voici l’enveloppe de la lettre qu’a reçue Rebecca, paysanne à Hólar… Heureusement que les postiers islandais lisent l’anglais !!!

 

Panama Papers et la crise politique islandaise 7 avril

7 avril

le ministre de l’Agriculture nouveau chef du gouvernement, élections en automne

La droite au pouvoir en Islande, ébranlée par le scandale des « Panama Papers » qui a coûté son poste au Premier ministre et jeté des milliers d’Islandais dans la rue, a désigné mercredi un nouveau chef de gouvernement et annoncé des législatives anticipées pour l’automne.

Aux termes de l’accord scellé mercredi soir entre le Parti du progrès et le Parti de l’indépendance, le ministre de l’Agriculture Sigurður Ingi Jóhannsson succède comme Premier ministre à Sigmundur David Gunnlaugsson.
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« Nous allons continuer à travailler ensemble.Nous espérons évidemment que cela apportera de la stabilité politique », a déclaré M. Jóhannsson à la presse dans les murs du Parlement, où s’étaient réunies les deux formations de la coalition aux affaires depuis 2013.
« Nous prévoyons d’organiser des élections (législatives) cet automne », soit six mois environ avant la fin de l’actuelle législature qui courait normalement jusqu’au printemps 2017, a-t-il précisé.

http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20160407.AFP2341/islande-le-ministre-de-l-agriculture-nouveau-chef-du-gouvernement-elections-en-automne.html

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le nouveau gouvernement déjà contesté

Le nouveau Premier ministre, entré en fonction ce jeudi après la démission de son prédécesseur, « n’est pas ce que veux le peuple », selon le Parti Pirate, qui caracole en tête des sondages.

A peine né, déjà contesté. Le nouveau gouvernement de droite islandais, entré en fonction ce jeudi, n’a pas suffit à apaiser la colère de la rue, ni celle des autres partis : les Islandais préparent de nouvelles manifestations et l’opposition veut le censurer au Parlement.

Le nouveau Premier ministre, Sigurður Ingi Jóhannsson, 53 ans, a été choisi hier par le Parti du progrès (centre-droit) pour remplacer Sigmundur Davíð Gunnlaugsson, 41 ans. Ce dernier a été emporté par le scandale des « Panama Papers » , qui ont révélé ses avoirs dans un paradis fiscal, les îles Vierges britanniques. Cette affaire a provoqué l’indignation des Islandais, qui étaient 22.000 manifestants lundi soir, selon les organisateurs, un chiffre historique pour ce petit pays d’un peu plus de 300.000 habitants.

Le Parti Pirate aux portes du pouvoir

Ce remaniement gouvernemental « n’est pas ce que veut le peuple », affirme Birgitta Jónsdóttir, la fondatrice et députée du Parti pirate. « Nous ne voyons pas l’intérêt qu’il y a à maintenir en place un gouvernement qui ne bénéficie que de 26% de confiance » dans la population, a-t-elle ajouté.

Selon un sondage Gallup publié mercredi, le Parti pirate serait aux portes du pouvoir si des élections se tenaient aujourd’hui. Il recueille 43,0% d’intentions de vote, très loin devant le Parti de l’indépendance (21,6%), le Mouvement gauche-Verts (opposition, 11,2%), les sociaux-démocrates (10,2%) et le Parti du progrès (7,9%).

Perçu comme un homme politique de la vieille garde
Jóhannsson ne bénéficie pas de la même image. L’ancien ministre de l’Agriculture est perçu comme un homme politique de la vieille garde ayant fermé les yeux sur les excès du secteur financier qui ont plongé l’Islande dans une crise financière historique en 2008 puis une profonde récession. Un sondage fin mars lui accordait 3 % d’opinions favorables.

L’opposition de gauche et du centre était unanimement d’accord, dès l’annonce de son arrivée au pouvoir mercredi soir, pour faire soumettre au vote du Parlement une motion de censure déposée lundi, même si elle n’a aucune chance d’être adoptée.

Des législatives dès cet automne
« Nous allons continuer à travailler ensemble. Nous espérons évidemment que cela apportera de la stabilité politique », a déclaré Jóhannsson à la presse au moment de sa prise de fonction, dans les murs du Parlement, où s’étaient réunies les deux formations de la coalition aux affaires depuis 2013. « Nous prévoyons d’organiser des élections (législatives) cet automne », soit six mois environ avant la fin de l’actuelle législature qui courait normalement jusqu’au printemps 2017, a-t-il précisé.

Selon les usages, le président Ólafur Ragnar Grímsson, 72 ans, qui partira en retraite fin juin après 20 ans d’exercice et cinq mandats, n’aura d’autre choix que d’entériner l’accord.

L’ex Premiier ministre, premier « trophée » des Panama Papers
Dans une position devenue intenable, l’ex-Premier ministre Sigmundur Davíð Gunnlaugsson, qui conserve jusqu’à nouvel ordre la présidence du Parti du progrès, s’était mis en retrait de ses fonctions mardi. Les deux partis de coalition, dont trois ministres et plusieurs conseillers municipaux de Reykjavik sont mis en cause dans le scandale des paradis fiscaux exposé par les « Panama Papers », cherchent à gagner du temps pour éviter un vote-sanction promettant d’être cinglant en cas d’élection rapide.

« Ils ont perdu toute légitimité, mais je doute fort qu’ils partent d’eux-mêmes. Le temps joue pour eux et ils s’accrochent », analysait ainsi Gyða Margrét Pétursdóttir, une universitaire de 42 ans venue manifester mercredi soir devant l’Alþingi, le Parlement islandais.

Le Premier ministre sortant est devenu le premier « trophée » du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) qui dévoile depuis dimanche les pratiques financières et fiscales à tout le moins opaques de personnalités, chefs d’Etat, entrepreneurs, sportifs, banques, etc.

Source AFP

Panama Papers et la crise politique islandaise 5 avril

5 avril

Résumé des faits :

Un séisme de forte magnitude frappe l’Islande. Il s’agit d’un séisme politique.

Depuis des mois la coalition au pouvoir est au plus bas dans les sondages, alors que le parti d’opposition des Pirates finit par atteindre les 40% d’opinions favorables. Mais tout cela n’était rien.

La vraie secousse s’est produite le 21 mars quand on a appris que le premier ministre islandais disposait de fonds dans un paradis fiscal, les iles Tortola, via un compte au nom de sa femme.

Les choses se sont ensuite précisées au cours des jours suivants. Le compte était à l’origine partagé à parts égales entre le ministre et sa femme. Mais il lui a cédé toutes ses parts pour 1 dollar symbolique la veille du jour, en 2009, où tous les islandais se sont vus contraints de déclarer leurs avoirs étrangers…

Et puis, le 30 mars, on apprenait que les ministres de l’Intérieur et des Finances avaient aussi des comptes dans des paradis fiscaux.

Une manifestation devant le parlement islandais a donc été programmée par l’opposition le lundi 4 avril afin de réclamer de nouvelles élections.

Le dimanche 3 avril l’affaire « Panama Papers » s’étale dans tous les journaux du monde entier. De nombreuses personnalités, dans tous les pays du monde, sont concernés par l’évasion fiscale.

La manifestation du 4 avril, dopée par les révélations de la veille, rassemble 8% de la population islandaise. Les manifestants réclament la fin de la république bananière islandaise et le départ du premier ministre.

Aujourd’hui, 5 avril, le ministre islandais vient de démissionner. L’actuel ministre de l’agriculture et des pêches prendrait sa place.

Le président de la république refuse pour le moment d’accepter la dissolution du parlement. Il consulte encore les dirigeants de la coalition au pouvoir.

Ce soir les islandais vont à nouveau se retrouver sur la place du parlement et vont très certainement demander à ce que les choses aillent jusqu’au bout. La dissolution du parlement ne semble plus être qu’une question de temps.
http://icelandreview.com/news/2016/04/05/icelandic-pm-resigns

Le Premier ministre a menacé de dissoudre le Parlement. Plusieurs milliers de manifestants avaient réclamé sa démission lundi soir.

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Le Premier ministre islandais Sigmundur Davíð Gunnlaugsson, pris dans la tourmente des Panama Papers, a menacé mardi de dissoudre le Parlement s’il était lâché par le Parti de l’indépendance, son allié au sein de la coalition gouvernementale. Le président à immédiatement réagi en refusant.

Preuve, s’il en fallait encore une, que la crise politique provoquée par ces révélations s’aggrave en Islande.

«  J’ai dit au président du Parti de l’indépendance que si les parlementaires du parti estiment qu’ils ne peuvent plus soutenir le gouvernement pour finir ensemble le travail, je dissoudrai le Parlement et convoquerai des élections législatives  », a-t-il écrit sur sa page Facebook.

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Sigmundur Davíð Gunnlaugsson a cédé. En colère, les Islandais avaient pris les rues de Reykjavik d’assaut ce lundi en fin d’après-midi pour réclamer sa démission.

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Premier haut dirigeant emporté par le scandale des Panama Papers, le Premier ministre islandais Sigmundur Davíð Gunnlaugsson va démissionner après des révélations sur ses placements offshore qui ont jeté dans la rue des milliers de manifestants en colère.

« Le Premier ministre a informé le groupe parlementaire du (Parti du progrès) qu’il allait démissionner de ses fonctions de Premier ministre », a déclaré en direct mardi à la télévision Sigurður Ingi Jóhannsson, vice-président du parti et ministre de l’Agriculture. M. Jóhansson devrait lui succéder.