« Grand Marin » au cinéma le 23 janvier 2023 Lettre d’info N°002

Cinéma: l’odyssée islandaise d’une réalisatrice russe vivant en France.

Actrice née en Russie et installée en France depuis l’adolescence, Dinara Drukarova aime les défis: pour son premier film, elle a choisi les flots démontés de l’Islande, pour une odyssée dont elle tient le premier rôle.

« Grand Marin », en salles mercredi 11janvier 2023, est une adaptation d’un récit du même titre de Catherine Poulain : on y suit Lili, une femme qui a tout quitté et part vers l’inconnu, parvenant à convaincre un capitaine de navire de pêche d’embarquer à bord.
Dans ce rude huis clos, elle va devoir faire ses preuves et apprendre à se faire une place. Sur la mer déchaînée, l’erreur ne pardonne pas et Lily ne peut se permettre la moindre faiblesse, devant en permanence prouver qu’elle peut faire aussi bien – sinon mieux – que les hommes à bord.
Pour la réalisatrice de 47 ans, qui a grandi à Saint-Pétersbourg et fait ses premiers pas au cinéma à dix ans, interpréter ce personnage était une évidence: « c’est un être qui veut tout quitter, fuir son passé, partir vers l’inconnu, rentrer dans un autre monde et l’affronter », explique-t-elle à l’AFP.
En 1990, Dinara Drukarova entrevoit pour la première fois « une possibilité de s’échapper »: un voyage au Festival de Cannes pour un film russe dont elle tient le rôle principal. A la fin de la décennie, elle décidera d’apprendre le français en quelques mois pour mener une carrière d’actrice dans l’Hexagone. Elle a récemment tourné dans la série « Le Bureau des Légendes » et dans le film russo-finlandais « Compartiment n°6 », Grand Prix à Cannes en 2021.
« Je me suis dit: pour raconter cette histoire, il faut que je la vive », poursuit-elle à propos de « Grand Marin ».
« Je suis sortie en mer, j’ai pêché, j’ai filmé, j’ai essayé de rendre les choses de la façon la plus juste ». « C’est l’audace des premiers films: j’ai choisi ce qui est le plus dur, tourner en mer et jouer le premier rôle », s’amuse-t-elle.
Intense et poétique, le film navigue entre l’ambiance du Finlandais Aki Kaurismäki (les images sont signées du même directeur de la photographie) et les musiques de Jean-Benoît Dunckel (l’un des co-fondateurs du groupe « Air », qui signe la B.O.).
Le casting aussi déroute: des acteurs islandais, mais aussi Dylan Robert, découvert tout jeune dans « Shéhérazade » et emmené très loin de son univers marseillais, ainsi que l’acteur tamoul Antonythasan Jesuthasan, l’un des rôles principaux de « Dheepan » de Jacques Audiard, Palme d’Or 2015

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