Breidavík : douloureux passé
Publié : 28 mars 2008, 23:47
Breidavík, c'est aujourd'hui une guesthouse attrayante dans un cadre magnifique des fjords du Nord-Ouest. Une étape idéale, dans un lieu extrêmement isolé, pour ceux qui veulent aller aux falaises de Látrabjarg, toutes proches.
Mais l'an dernier, l'Islande a du faire face à un douloureux souvenir que les gouvernements successifs avaient occulté. Avant d'être une guesthouse, la grande maison de Breidavík a été un pensionnat spécial, une sorte d'établissement spécialisé où ont été internés, de 1952 à 1972, de nombreux enfants et des adolescents venant de tout le pays, considérés comme "à problèmes", orphelins, délinquants, dyslexiques, handicapés légers ... Cette institution, gérée par l'Etat, avait été implantée là en raison de l'extrême isolement du site, qui rendait difficile toute évasion.
En 2007, après des décennies de silence, plusieurs personnes se sont faites connaître par l'intermédiaire des media, puis devant la justice, comme ayant été internées à Breidavík pendant leur enfance.
Les témoignages, soigneusement recoupés avec les auditions d'anciens membres du personnel, ont fini par imposer une terrible vérité.
De 1952 à 1972, 128 jeunes garçons ont été soustraits à leurs familles et placés dans cette institution d'Etat, où ils ont souffert de violences et d'abus psychologiques, physiques et sexuels.
L'an dernier, le premier ministre Geir Haarde a pris la décision courageuse de mettre en place une commission d'investigation sur cette douloureuse page de l'histoire récente du pays. La commission a établi la réalité des abus évoqués par les victimes et d'autres témoins, et une démarche d'indemnisation des plaignants s'est mise en place, bien que les faits soient aujourd'hui prescrits.
Le bilan de l'institution de Breidavík est accablant : sur les 128 pensionaires recensés, 75 % ont eu ultérieurement des condamnations pénales pour délinquance ou crimes. Nombreux sont ceux qui ont fini leur vie dans des établissements psychiatriques, et 30 se sont suicidés. Parmi ceux qui témoignent aujourd'hui, plusieurs disent qu'ils ont été détruits et qu'on leur a volé leur vie.
Même si le sujet est trés sensible, l'Etat islandais fait face aujourd'hui à ce douloureux dossier.
Un documentaire de 90 minutes ("At the edge of the world") a été réalisé sur cette pénible histoire. Vous pouvez en avoir un aperçu ici et voir la bande annonce avec quelques interviews d'anciens pensionnaires et intervenants. Le sujet semble traité avec dignité et pudeur.
Le documentaire se termine par ces mots : "Qui le savait ?" ... "Comment cela a-t-il pu arriver ?" ... "Cela existe-t-il aujourd'hui ?"
Chris.
Mais l'an dernier, l'Islande a du faire face à un douloureux souvenir que les gouvernements successifs avaient occulté. Avant d'être une guesthouse, la grande maison de Breidavík a été un pensionnat spécial, une sorte d'établissement spécialisé où ont été internés, de 1952 à 1972, de nombreux enfants et des adolescents venant de tout le pays, considérés comme "à problèmes", orphelins, délinquants, dyslexiques, handicapés légers ... Cette institution, gérée par l'Etat, avait été implantée là en raison de l'extrême isolement du site, qui rendait difficile toute évasion.
En 2007, après des décennies de silence, plusieurs personnes se sont faites connaître par l'intermédiaire des media, puis devant la justice, comme ayant été internées à Breidavík pendant leur enfance.
Les témoignages, soigneusement recoupés avec les auditions d'anciens membres du personnel, ont fini par imposer une terrible vérité.
De 1952 à 1972, 128 jeunes garçons ont été soustraits à leurs familles et placés dans cette institution d'Etat, où ils ont souffert de violences et d'abus psychologiques, physiques et sexuels.
L'an dernier, le premier ministre Geir Haarde a pris la décision courageuse de mettre en place une commission d'investigation sur cette douloureuse page de l'histoire récente du pays. La commission a établi la réalité des abus évoqués par les victimes et d'autres témoins, et une démarche d'indemnisation des plaignants s'est mise en place, bien que les faits soient aujourd'hui prescrits.
Le bilan de l'institution de Breidavík est accablant : sur les 128 pensionaires recensés, 75 % ont eu ultérieurement des condamnations pénales pour délinquance ou crimes. Nombreux sont ceux qui ont fini leur vie dans des établissements psychiatriques, et 30 se sont suicidés. Parmi ceux qui témoignent aujourd'hui, plusieurs disent qu'ils ont été détruits et qu'on leur a volé leur vie.
Même si le sujet est trés sensible, l'Etat islandais fait face aujourd'hui à ce douloureux dossier.
Un documentaire de 90 minutes ("At the edge of the world") a été réalisé sur cette pénible histoire. Vous pouvez en avoir un aperçu ici et voir la bande annonce avec quelques interviews d'anciens pensionnaires et intervenants. Le sujet semble traité avec dignité et pudeur.
Le documentaire se termine par ces mots : "Qui le savait ?" ... "Comment cela a-t-il pu arriver ?" ... "Cela existe-t-il aujourd'hui ?"
Chris.