La fin de l'ère de la testostérone ...
Publié : 16 févr. 2009, 22:22
La fin de l'ère de la testostérone ...
C'est ainsi que plusieurs observateurs (trices ?) analysent ce qui se passe en Islande en relation avec la place croissante des femmes dans la gestion de la crise ...
C'est d'abord le "Times" britannique, la semaine dernière, qui a relayé une expression souvent entendue en Islande ces dernières semaines : "la fin de l'ère de la testostérone est arrivée".
Puis le journal "Le temps" (Suisse), qui fait état d'une crise islandaise exarcerbée jusqu'à la mise en faillite du pays par les comportements irresponsables d'un groupe d?hommes.
Le Portugal avait eu sa "révolution des oeillets", la Géorgie celle des roses ... En Islande, le mouvement de protestation, principalement animé par des femmes, qui a mis à terre le gouvernement de Geir Haarde, restera dans l'histoire comme "la révolution des casseroles".
Des casseroles, des marmites et des poêles à frire avec lesquelles, inlassablement, chaque samedi depuis la banqueroute d'octobre, la foule se massait devant le parlement pour réclamer des comptes à grands coups de spatules sur les instruments de cuisine.
Déjà, lors de la manifestation du 22 novembre, un collectif de femmes avait habillé en rose la statue de Jón Sigurdsson, héros emblèmatique de l'indépendance de l'Islande sur sur la place du Parlement. Leurs porte-paroles avaient indiqué qu'elles souhaitaient, par ce geste symbolique, rappeler le rôle majeur que les femmes islandaises ont toujours tenu, depuis l'époque des Sagas, dans les moments les plus difficiles de l'histoire du pays. Déjà, elles déclaraient à la presse que les femmes étaient prêtes à prendre le leadership dans la reconstruction de l'économie islandaise.
Depuis, on a vu la mise en place du gouvernement de crise, dirigé par la nouvelle Premier Ministre Jóhanna Sigurdardóttir, gouvernement composé selon une rigoureuse parité hommes / femmes, avec de nombreuses conseillères et chefs de cabinet femmes à des postes clefs, ainsi que dans les équipes dirigeantes des grandes banques désormais nationalisées.
Certes, les femmes tiennent depuis déjà longtemps une place importante dans la vie politique islandaise, mais ce qui est train de se passer ressemble quelque part à un palier sociologique. Katrin Ólafsdóttir, professeur d'économie, estime que les mécanismes de prise de risque et de prise de décision chez les femmes reposent sur des appréciations plus sereines, plus prudentes, plus humaines. Katrin fait désormais partie de l'équipe dirigeante de la nouvelle banque Glitnir. Elle estime qu'il revient désormais aux femmes de nettoyer les incroyables excès auxquels ce sont livrés certains dirigeants.
Retour aux sources ... ? peut-être ... En tout cas, rappel de l'un des traits fondamentaux de la société islandaise où, depuis l'époque des Sagas, les femmes tenaient la maisonnée et étaient les garantes de l'économie réélle, pendant que les "vikings" allaient courir l'aventure et chercher fortune dans des expéditions aventureuses.
Des femmes fortes, qui souvent "tiraient les ficelles" dans les terribles histoires de famille et de voisinage qui font la trame de la plupart des sagas (cf. entre autres la Saga de Njáll le Brûlé). Des femmes d'il y a mille ans, comme la Guðrun de la Saga des gens du val au saumon, Guðrún Osvifursdottir, au destin extraordinaire et qui reste un modèle pour bien des Islandaises modernes ...
En pensant à tout cela me revient à l'esprit cette annecdote raportée par Ipsilon dans son article sur l'histoire des relations islando-américaines (Courrier d'Islande 09/2005) : En 1949, le jour du vote sur l'adhésion de l'Islande à l'OTAN, il y a eu une violente manifestation des opposants devant le Parlement, à Reykjavik, et le premier ministre présent sur les lieux du vote a reçu une giffle retentissante de la part d'une jeune fille qui lui a crié "Souviens-toi, pauvre homme, qu'une femme t'a frappé !" ... une citation célèbre, dans le plus pur style des Sagas.
Chris.
C'est ainsi que plusieurs observateurs (trices ?) analysent ce qui se passe en Islande en relation avec la place croissante des femmes dans la gestion de la crise ...
C'est d'abord le "Times" britannique, la semaine dernière, qui a relayé une expression souvent entendue en Islande ces dernières semaines : "la fin de l'ère de la testostérone est arrivée".
Puis le journal "Le temps" (Suisse), qui fait état d'une crise islandaise exarcerbée jusqu'à la mise en faillite du pays par les comportements irresponsables d'un groupe d?hommes.
Le Portugal avait eu sa "révolution des oeillets", la Géorgie celle des roses ... En Islande, le mouvement de protestation, principalement animé par des femmes, qui a mis à terre le gouvernement de Geir Haarde, restera dans l'histoire comme "la révolution des casseroles".
Des casseroles, des marmites et des poêles à frire avec lesquelles, inlassablement, chaque samedi depuis la banqueroute d'octobre, la foule se massait devant le parlement pour réclamer des comptes à grands coups de spatules sur les instruments de cuisine.
Déjà, lors de la manifestation du 22 novembre, un collectif de femmes avait habillé en rose la statue de Jón Sigurdsson, héros emblèmatique de l'indépendance de l'Islande sur sur la place du Parlement. Leurs porte-paroles avaient indiqué qu'elles souhaitaient, par ce geste symbolique, rappeler le rôle majeur que les femmes islandaises ont toujours tenu, depuis l'époque des Sagas, dans les moments les plus difficiles de l'histoire du pays. Déjà, elles déclaraient à la presse que les femmes étaient prêtes à prendre le leadership dans la reconstruction de l'économie islandaise.
Depuis, on a vu la mise en place du gouvernement de crise, dirigé par la nouvelle Premier Ministre Jóhanna Sigurdardóttir, gouvernement composé selon une rigoureuse parité hommes / femmes, avec de nombreuses conseillères et chefs de cabinet femmes à des postes clefs, ainsi que dans les équipes dirigeantes des grandes banques désormais nationalisées.
Certes, les femmes tiennent depuis déjà longtemps une place importante dans la vie politique islandaise, mais ce qui est train de se passer ressemble quelque part à un palier sociologique. Katrin Ólafsdóttir, professeur d'économie, estime que les mécanismes de prise de risque et de prise de décision chez les femmes reposent sur des appréciations plus sereines, plus prudentes, plus humaines. Katrin fait désormais partie de l'équipe dirigeante de la nouvelle banque Glitnir. Elle estime qu'il revient désormais aux femmes de nettoyer les incroyables excès auxquels ce sont livrés certains dirigeants.
Retour aux sources ... ? peut-être ... En tout cas, rappel de l'un des traits fondamentaux de la société islandaise où, depuis l'époque des Sagas, les femmes tenaient la maisonnée et étaient les garantes de l'économie réélle, pendant que les "vikings" allaient courir l'aventure et chercher fortune dans des expéditions aventureuses.
Des femmes fortes, qui souvent "tiraient les ficelles" dans les terribles histoires de famille et de voisinage qui font la trame de la plupart des sagas (cf. entre autres la Saga de Njáll le Brûlé). Des femmes d'il y a mille ans, comme la Guðrun de la Saga des gens du val au saumon, Guðrún Osvifursdottir, au destin extraordinaire et qui reste un modèle pour bien des Islandaises modernes ...
En pensant à tout cela me revient à l'esprit cette annecdote raportée par Ipsilon dans son article sur l'histoire des relations islando-américaines (Courrier d'Islande 09/2005) : En 1949, le jour du vote sur l'adhésion de l'Islande à l'OTAN, il y a eu une violente manifestation des opposants devant le Parlement, à Reykjavik, et le premier ministre présent sur les lieux du vote a reçu une giffle retentissante de la part d'une jeune fille qui lui a crié "Souviens-toi, pauvre homme, qu'une femme t'a frappé !" ... une citation célèbre, dans le plus pur style des Sagas.
Chris.