Jours 11 à 16 : Reykjavik, parce que oui quand même
Ouiiiii ?
Vous disiez ?
Ah, que j?avais de l?audace de me repointer comme ça, comme une rascasse sortant de sa crevasse ?
(c?est juste pour la rime

)
Alors qu?en fait je devrais plutôt me cacher dans le recoin le plus sombre de vos souvenirs enfouis, telle une poussière de brise d?écume asséchée par le vent glacial, vouée aux gémonies de votre patience abandonnée qui, après de lourds sanglots monotones (ça tombe bien, on est en automne) avait oublié jusqu?à mon existence dorénavant insignifiante, racrapotée au fin fond du forum de chez Francis (Lande, bien sûr).
Et moi, naïf jusqu?au bout de ma plume je vous dirais, je vous supplierais de me laisser encore écrire et déconner sur de beaux paysages boréaux.
Car en plus, je vous l?avoue, être l?objet de votre courroux (coucou ®) est un de me tracas (cac?, euh, bref).
Je suis sûr que vous me pensez mort, enseveli sous un paquet de frites géant, dévoré par une pizza ou écrasé par un triple burger moutarde avec un ?uf dessus (parce que quitte à se faire écarser, autant que ce soit bon).
Même pas.
C'est que, comme le souligne le poête islandais dans une complainte d'une force insoupçonnée, ég á lif, ég á lif (ég á lif, même). « J'ai une vie », dit-il.
(de rien, c'est cadeau

)
(pour ceux qui ne voient pas de quoi que je cause, découvrez ici ce qui va vous accompagner pendant tout l'hiver :
https://www.youtube.com/watch?v=GzE88IYzXLI)
Car le potager ça prend du temps. Aaaah le doux plaisir de faire pousser des légumes que de toutes façons tu verras pas grandir parce que tu seras pas là une bonne partie de l'été?
Et puis d?autres cieux, même pas islandais, m?ont appelé (je sais, c?est honteux, mais que voulez-vous, je suis prêt à toutes les folies par amour).
Allez, pour me faire pardonner, je vous livre cette fois-ci 17 jours de compte-rendu d'un coup !
Bon d?accord, c'est 6 jours à Reykjavik en 2014, 7 jours en été 2015 et deux jours en octobre 2015.
Je sais que pour certains d'entre-vous, Rvk c'est un peu le passage obligé parce que l'avion arrive quand même là-bas. Et puis les paysages sont différents du reste de l'Islande. C'est vrai.
Moi j'aime bien « ma » petite ville de Reykjavik.
Même si récemment Akureyri a presque pris sa place dans mon c?ur. Pour l?avoir expérimenté cet été, Rvk c?est devenu très, très, et même très touristique.
Pourtant je ne viens en Islande que depuis 2011, à une époque où l?île de notre c?ur accueillait déjà bien plus de touristes que sa population. Mais là c'est carrément deux fois plus que ce j'ai connu en 2011. Donc a priori il y avait deux fois plus de touristes cet été à Rvk qu'en 2011.
Et ça se voit.
Ça s'entend aussi.
Le nombre de magasins orientés touristes a également cru : j'ai maintenant l'impression que la grande majorité des boutiques vend des t-shirts, du sel aromatisé, des magnets, des brols faits avec de la vraie lave ou de la vraie cendre, des peluches, des pulls (quand même), des plaids et un nombre incalculable d'islanderies plus ou moins kitchs.
Ça n'atteint pas encore le ridicule d'un M&M's store (c'est-à-dire un magasin uniquement dédié à la marque, où tout est décliné selon les formes, goûts et couleurs des M&M's, sauf le PQ parce qu'on a sa fierté quand même).
Dites, pas de carte cette fois-ci. Vous voyez tous où se situe Reykjavik. Genre dans le sud/sud-ouest. En bas à gauche quoi.
Je ne vais pas non plus vous faire le détail de chaque journée, ce serait d'un ennui mortel.
10h : Bifidusse se lève enfin. Il a mal dormi, comme d'habitude (le Bifidusse a un sommeil de chiotte, mais ça je vous l'ai déjà dit je pense).
12h : après avoir trop mangé et après avoir regardé ses mails parce qu'on sait jamais que quelque chose d'exceptionnel se soit passé depuis la dernière fois qu'il a allumé son pc (la veille avant d'aller dormir), il se décide enfin à faire quelque chose
14h : Bifidusse erre dans les magasins
14h30 : il rentre chez 66°
14h45 : il rentre chez Cintamanni
15h : il rentre chez Zo-on
15h15 : il rentre chez 66° (au cas où il y aurait un nouveau pantalon depuis une heure, on sait jamais, tout va tellement vite de nos jours)
15h30 : il rentre chez Cintamanni (au cas où il y aurait un nouveau pull depuis une heure, on sait jamais, tout va tellement vite de nos jours)
15h45 : il rentre chez Zo-on (au cas où il y aurait un nouveau pantalon depuis une heure, on sait jamais, tout va tellement vite de nos jours)
16h : un petit hot dog
16h15 : un petit café
16h30 : 66°
16h45 : Zo-on
17h : Cintamanni (notez que j'ai changé : j'ai fait les magasins dans un autre ordre)
17h15 : et si j'allais chez le disquaire ?
20h : pizza
Bon allez j'exagère, ça c'est juste les jours où je suis de mauvaise humeur
Et donc, y'avait quoi à Rvk en 2014 ? (et 15?)
D'abord, il faut arriver à la capitale.
Ah ben oui ça, mettre la charrue avant les b?ufs ça n'a jamais été très efficace.
Notez que? ce n'est pas une drôle d'expression, ça ?
Si vous mettez la charrue avant les b?ufs, qu'est-ce qui vous empêche de mettre les b?ufs après ? Je veux dire, admettez que, bon élève, vous apportiez les b?ufs sur le champ avant la charrue. C'est super, mais qui vous dit que les b?ufs ne vont pas profiter du fait que vous allez chercher la charrue pour voir si l'herbe n'est pas plus verte ailleurs (et de préférence à un endroit où il n'y a rien à charruer ?).
Admettons que vos b?ufs soient obéissants. Soit. Ils restent à vous attendre. Mais alors, comment-allez vous charruer, hein, sans la charrue ?
Ce n'est pas plus logique si vous apportez d'abord la charrue. En tout cas moi j'ai jamais vu une charrue labourer sans b?uf, même pour des charrues sachant charruer.
Dans tous les cas, vous êtes gezien.
Heureusement que je suis là pour dénoncer enfin toutes ces incohérences de la langue !
Ah !