Donc, c?est joli.
Désolé pour les photos, mais vu le temps, comme hier en fait, je ne sors que mon compact. Il pleut trop pour le matériel non protégé.
Bon, c?est pas hideux non plus hein? même sans raw y?a de quoi chipoter un peu
Arrivés au bout de mon chemin (je dis bien de « mon » chemin, parce que moi j?arrête ici, même si ça continue), ce sont les sources chaudes. Et la rivière chaude.
(photo ci-dessus, donc).
C?est joli.
Le couple est venu ici pour se baigner. En fait je crois qu?il n?y a que moi pour être venu jusqu?ici pour la balade et certainement pas pour me baigner.
Le mec et la fille sont déjà dans l?eau que la dame se désape encore (je vous rassure, j?étais loin et de toutes façons les gens ne sont pas fous, ils ont leurs maillots en dessous, la morale est sauve) qu?une pluie bien drue commence à tomber.
Sur le dos de la dame. Vu ses cris, elle devait trouver ça froid
Moi j?ai mon poncho.
Enfin?
J?ai mon poncho mais comme monter ça donne chaud, et qu?un poncho type PVC n?est pas hyper respirant, je passe mon temps à le mettre et à l?enlever.
Sauf que mettre, tout seul, un poncho sur soi ET sur son sac à dos de précieux matériel que je n?utilise pas, en plus, ben c?est sportif.
Faire passer ce ù^$µù^$)-^ù= :: de poncho par-dessus le sac sans se démettre l?épaule, ben ça doit mettre autant de temps que ce que ne dure une averse passagère.
Grumpf.
J?entame la descente, il est quand même 15h et j?ai encore du chemin, moi, à faire.
Oui mais? autant avant il y avait des moments sans pluie qui permettaient à mon poncho et ma veste sous-poncho de sécher un peu, autant maintenant, il pleut de manière assez continue.
Et mon pantalon qui avait encore eu le temps de sécher entre les coups jusqu?ici commence à être franchement trempé.
Mon beau pantalon de vrai montagnard?.. que je n?ai pas réimperméabilisé avant de partir.
Erreur
Mais allez, ça va encore.
Plus tard dans la descente, je manque de m?étaler dans cette gadoue permanente.
Mais ça va encore.
Puis je me viande vraiment et je tombe sur le genou droit? ça y est, mon pantalon est vraiment sale, maintenant. Et mes mains aussi. Heureusement que je n?ai pas la nausée (moment culture

).
Je me goure de trajet au moment de repasser la rivière?
Mais ça va toujours.
A la toute fin, à 100m de la bagnole, il y a un ru de rien du tout à traverser.
Tout individu normalement constitué passerait sur les pierres.
Pas le Bifidusse.
Non non.
Le Bifidusse il se dit qu?il va mettre le pied sur une partie de lave noire, bien plate, sur laquelle passe un mince filet d?eau bien moins haut que les semelles de ses chaussures?
C?était pas de la lave?
? c?était de la vase !
Et c?est fou ce que c?est beaucoup moins dur
Là ça ne va plus, mes chaussures qui jusque là restaient encore raisonnablement sèches, déclarent forfait.
C?est dans un floutch-floutch bien reconnaissable que j?arriverai, content, au niveau de Titine.
Et voilà le Bifidusse en slip, en équilibre sur le siège conducteur, la portière ouverte et à moitié sous la pluie, en train de se changer
Heureusement que j?ai une autre paire de pompes. Ce qui est un peu dommage c?est que l?autre paire c?est quand même des
combat shoes comme on disait par chez moi quand j?étais gamin, des vraies bottines de l?armée belge (si, on a une armée, vous marrez pas

), complètement étanches (testé et approuvé !).
Pourquoi je suis parti avec mes bottines de ville ?
Je sais pas.
Enfin, de ville, des chaussures dites de sécurité, super confortables, résistantes à beaucoup de choses, mais pas assez waterproof pour cette pluvieuse journée.
Heureusement encore, le poncho a bien rempli son office. Il perce un peu, mais en dessous j?ai ma veste dite technique et je suis resté bien au sec.
Je mange un petit bout puis je pars, chauffage à fond et vitres entrouvertes (ce qui est bien avec un moteur thermique, c?est que de toutes façons la grosse partie de l?essence avalée finit en chaleur, alors autant l?utiliser, sans remords, même fenêtres ouvertes).
Mes chaussures mettront plusieurs jours à sécher?

Je tanke à Hveragerdi puis je fonce (enfin, tout est relatif

, Titine a le rapport poids-puissance d?une C2 et un Cx de frigo avec la porte ouverte) vers Kirkjubæjarklaustur, ville mythique car point de départ (ou presque), de la boucle du Laki.
Je ne ferai que peu de photos.
Croix commémoratives :
(désolé, j?en ai oublié la signification, on me l?a pourtant donnée, à Valenciennes? :-/)
Seljalandfoss?
Dans un monde idéal je serais aussi repassé par Thorsmörk? ce sera pour l?année prochaine
Des vaches?
Les plaques expliquant l?éruption de l?Eyjafja?
Et Skogar (skOooHâarrr).
(Skogafoss)
(c?est ce qu?on appelle un « coup de zoom », genre quand on avait pas d?ordi et que des péloches à la place des capteurs numériques, ben on faisait des effets spéciaux comme on pouvait

Ici c?est pas spécialement réussi)
Puis je prendrai enfin quelqu?un en stop, un Wisconsinien qui étudie le vieux norrois.
Ça existe !
Il va vers Seydifjördur pour aller aux Féroés où il restera 3 semaines.
Je le déposerai à Kirkju, ça l?avance déjà pas mal.
On discutera pendant les 70 km qui restent à faire, c?était bien sympa

Je lui demanderai évidemment pourquoi il étudie le vieux norrois. Il ne sait pas trop, mais c?est ce qu?il avait envie de faire, c?est ce qu?il aime. Je lui dit que ça sert à ça aussi, les études, faire ce que l?on aime. Il me dit que sa mère lui dit la même chose

Sa mère qui n?aimerait sans doute pas qu?il fasse du stop m?avoua-t-il? la mienne n?aimerait pas non plus que je prenne quelqu?un en stop, lui dirai-je

(ah, les mamans).
Son blog :
http://denfremmedemannen.blogspot.be/
(ne me demandez pas pourquoi son blog est en .be, c?est un mystère total)
Voilà.
Il est 22h, je suis au camping de Kirkju (le joli camping, celui avec les maisonnettes blanches et la jolie pelouse). J?aime bien ce camping. Les gens sont sympas et le camping bien tenu. Vraiment bien tenu.
Il pleut encore.
Mais demain, il le temps est (enfin) censé s?améliorer.
Dodo?
