Moi je saisBifidusse a écrit :
Je ne sais pas quelle longueur ce truc a, mais une fois dedans, le temps passe lentement, lentement.
j'ai pris le panneau en photo ... 
3400 mètres
Tour 2012 (comme ça au moins le titre est sobre)
Modérateurs : Myriaðe, Souricette
JOUR 10 : moi vouloir dodo
Je sais je sais je sais, je l?ai déjà dit des dizaines de fois, mais ça ne va pas cette histoire.
On est pratiquement en avril et je suis au jour 10 du voyage, soit le 18 juillet 2012.
Et comment je fais si je repars en 2013, mmmhhhhh ?
Damned.
Bon, d?accord, j?avoue, j?ai plus envie de jouer avec des vidéos maintenant que je sais comment en mettre des morceaux les uns à côté des autres. Mais comme je débute c?est encore plus chronophage. Je veux dire, écrire des bêtises est chronophage, mais ça j?ai beaucoup d?années d?expérience en disage de n?importe quoi, donc on va dire que j?ai atteint mon optimum dans cette faculté absolument indispensable.
Tiens, ça n?a rien à voir, mais je me suis remis à la recherche des chansons de Ulfur Ulfur l?autre jour. En effet, en passant chez mon disquaire bruxellois favori j?ai vu en rayon deux cd d?artistes islandais. L?un de Olof Arnalds et l?autre d?Ulfur. Vous ne le savez pas encore - je suis sûr que ça va vous passionner - mais j?ai découvert chez Cintamani à Reykjavik (pour les moins shoppingophiles d?entre-vous, Cintamani est un concurrent de 66°North - et Reykjavik la capitale de l?Islande - hum), un artiste s?appelant Ulfur Ulfur.
J?aimais bien la chanson qui passait au moment où je me cherchais un pull un peu mode/style/islandomarqué/pas hors de prix pour frimer / faire croire que je suis Islandais. Par contre l?artiste en question n?avait pas encore d?album, raison pour laquelle je ne pu rien ramener de sa plume de mon voyage 2012.
Tout ça pour dire que j?eu un coup au c?ur en découvrant un album de Ulfur à Bruxelles ! Je trouvais par contre bizarre que Jonsi ait « préfacé » la pochette. Pour moi Jonsi est synonyme de Sigur Ros, donc de musique planante à laquelle, personnellement, j?ai du mal à accrocher quand ce n?est pas en soutien musical à de superbes paysages islandais.
Et pour cause : le Ulfur en question n?a rien à voir avec le Ulfur Ulfur. Ulfur tout court c?est du Sigur Ros expérimental sous acide.
Bouh.
Tout ça pour dire que je me suis remis à la recherche d?Ulfur Ulfur, dont j?ai trouvé l?album sur Gogoyoko. Vous pouvez écouter Föstudagurinn langi (la Cintamani-song) de Úlfur Úlfur ici : http://www.gogoyoko.com/artist/ulfurulfur
Pas cher : 5.90 ? l?album !
Pourquoi je vous disais tout ça moi ?
Mmmmh, pour rien. Enfin si, c?est ce qui m?accompagne dans l?écriture de ce compte-rendu. Qui m?accompagne et me soutient parce que j?ai les doigts tout refroidis PARCE QUE CETTE SALETE D?HIVER NE VEUT PAS SE CASSER, TJOS.
(oui, j?en ai marre, le froid c?est marrant pendant l?hiver mais quand t?es limite en avril et que la terre de tes plantes en pot est encore gelée, non mais allô quoi)
(oui, j?ai appris des expressions culturellement avancées ce WE, même quand t?as pour ainsi dire pas la télé, elle fini toujours par te rattraper).
Donc.
Donc je vais aller me faire un tipotage en sachet. C?est le degré 0 de la gastronomie, mais ça réchauffe.
.
.
.
.
.
.
.
(St Germain ou tomate ?)
(mmhhh?)
.
.
.
.
.
.
(bon allez, St-Germain)
.
.
.
.
.
Si je ne dis pas de bêtises - c?est une expression hein - le St Germain qui me restait a parcouru l?Islande. Il n?en sera que meilleur, assurément.
Bon allez, assez bavassé, place à l?itinéraire du jour :
Cela dit, les 22 personnes qui ont vu la vidéo du jour 10 connaissent déjà l?itinéraire. Et tout ce qui s?est passé lors de la journée, ou presque.
https://vimeo.com/62506496
Je me demande si je dois encore tout écrire 
(?)
Et de quelle humeur suis-je en ce jour de grâce du 18 juillet 2012 ?
Si j?en crois mes notes, c?est pas terrible. Mais je suis fatigué, et quand je suis fatigué, je suis chiant.
A la limite quand j?ai faim je suis un peu pénible. Mais la faim, quand tu apprécies à peu près tout ce qui a été créé sur les 2000 dernières années dans le domaine de la bouffe, ce n?est jamais qu?un état passager (enfin, si évidemment on ne vit pas dans un pays ravagé par la guerre, la famine ou l?irradiation). Par contre, la fatigue, à part dormir, je n?ai pas encore trouvé d?autre solution. Or, dormir, c?est tout un art. Et parfois je cherche encore comment le pratiquer.
Donc, chiant. Avec moi-même
Même si j?ai pris ma douche avec une jolie brune.
Taille moyenne, avec des lignes jaunes et une petite tache rouge sur le corps.
(c?était une araignée, donc, arrêtez de vous imaginer n?importe quoi)
(oui je sais, c?est horrible, d?autant que si j?ai bien vu où elle était au début de ma douche, quand j?ai eu fini, plus d?araignée visible)
(wOOuuhouuhOOuuhh)
Je sais je sais je sais, je l?ai déjà dit des dizaines de fois, mais ça ne va pas cette histoire.
On est pratiquement en avril et je suis au jour 10 du voyage, soit le 18 juillet 2012.
Et comment je fais si je repars en 2013, mmmhhhhh ?
Damned.
Bon, d?accord, j?avoue, j?ai plus envie de jouer avec des vidéos maintenant que je sais comment en mettre des morceaux les uns à côté des autres. Mais comme je débute c?est encore plus chronophage. Je veux dire, écrire des bêtises est chronophage, mais ça j?ai beaucoup d?années d?expérience en disage de n?importe quoi, donc on va dire que j?ai atteint mon optimum dans cette faculté absolument indispensable.
Tiens, ça n?a rien à voir, mais je me suis remis à la recherche des chansons de Ulfur Ulfur l?autre jour. En effet, en passant chez mon disquaire bruxellois favori j?ai vu en rayon deux cd d?artistes islandais. L?un de Olof Arnalds et l?autre d?Ulfur. Vous ne le savez pas encore - je suis sûr que ça va vous passionner - mais j?ai découvert chez Cintamani à Reykjavik (pour les moins shoppingophiles d?entre-vous, Cintamani est un concurrent de 66°North - et Reykjavik la capitale de l?Islande - hum), un artiste s?appelant Ulfur Ulfur.
J?aimais bien la chanson qui passait au moment où je me cherchais un pull un peu mode/style/islandomarqué/pas hors de prix pour frimer / faire croire que je suis Islandais. Par contre l?artiste en question n?avait pas encore d?album, raison pour laquelle je ne pu rien ramener de sa plume de mon voyage 2012.
Tout ça pour dire que j?eu un coup au c?ur en découvrant un album de Ulfur à Bruxelles ! Je trouvais par contre bizarre que Jonsi ait « préfacé » la pochette. Pour moi Jonsi est synonyme de Sigur Ros, donc de musique planante à laquelle, personnellement, j?ai du mal à accrocher quand ce n?est pas en soutien musical à de superbes paysages islandais.
Et pour cause : le Ulfur en question n?a rien à voir avec le Ulfur Ulfur. Ulfur tout court c?est du Sigur Ros expérimental sous acide.
Bouh.
Tout ça pour dire que je me suis remis à la recherche d?Ulfur Ulfur, dont j?ai trouvé l?album sur Gogoyoko. Vous pouvez écouter Föstudagurinn langi (la Cintamani-song) de Úlfur Úlfur ici : http://www.gogoyoko.com/artist/ulfurulfur
Pas cher : 5.90 ? l?album !
Pourquoi je vous disais tout ça moi ?
Mmmmh, pour rien. Enfin si, c?est ce qui m?accompagne dans l?écriture de ce compte-rendu. Qui m?accompagne et me soutient parce que j?ai les doigts tout refroidis PARCE QUE CETTE SALETE D?HIVER NE VEUT PAS SE CASSER, TJOS.
(oui, j?en ai marre, le froid c?est marrant pendant l?hiver mais quand t?es limite en avril et que la terre de tes plantes en pot est encore gelée, non mais allô quoi)
(oui, j?ai appris des expressions culturellement avancées ce WE, même quand t?as pour ainsi dire pas la télé, elle fini toujours par te rattraper).
Donc.
Donc je vais aller me faire un tipotage en sachet. C?est le degré 0 de la gastronomie, mais ça réchauffe.
.
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(St Germain ou tomate ?)
(mmhhh?)
.
.
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(bon allez, St-Germain)
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Si je ne dis pas de bêtises - c?est une expression hein - le St Germain qui me restait a parcouru l?Islande. Il n?en sera que meilleur, assurément.
Bon allez, assez bavassé, place à l?itinéraire du jour :
Cela dit, les 22 personnes qui ont vu la vidéo du jour 10 connaissent déjà l?itinéraire. Et tout ce qui s?est passé lors de la journée, ou presque.
https://vimeo.com/62506496
Je me demande si je dois encore tout écrire
(?)
Et de quelle humeur suis-je en ce jour de grâce du 18 juillet 2012 ?
Si j?en crois mes notes, c?est pas terrible. Mais je suis fatigué, et quand je suis fatigué, je suis chiant.
A la limite quand j?ai faim je suis un peu pénible. Mais la faim, quand tu apprécies à peu près tout ce qui a été créé sur les 2000 dernières années dans le domaine de la bouffe, ce n?est jamais qu?un état passager (enfin, si évidemment on ne vit pas dans un pays ravagé par la guerre, la famine ou l?irradiation). Par contre, la fatigue, à part dormir, je n?ai pas encore trouvé d?autre solution. Or, dormir, c?est tout un art. Et parfois je cherche encore comment le pratiquer.
Donc, chiant. Avec moi-même
Même si j?ai pris ma douche avec une jolie brune.
Taille moyenne, avec des lignes jaunes et une petite tache rouge sur le corps.
(c?était une araignée, donc, arrêtez de vous imaginer n?importe quoi)
(oui je sais, c?est horrible, d?autant que si j?ai bien vu où elle était au début de ma douche, quand j?ai eu fini, plus d?araignée visible)
(wOOuuhouuhOOuuhh)
Avec toutes ces folies il est passé 11h quand je pars.
C?est pour ça que je dois passer un mois en Islande. Entre la semaine de bateau et les décollages tardifs, il ne reste plus grand-chose
Je passerai par Blonduos dans mon chemin vers Vatnsnes. Om de funky Kirche te zien (oui, j?ai mes racines germano-flamandes qui remontent parfois, c?est l?effet St-Germain)
La funky Kirche en question :
Bon d?accord, on a déjà vu plus improbable comme architecture religieuse. Mais quand même. Il paraît que l?église était blanche avant. Si j?ai bonne mémoire, c?est ce que m?a dit la petite dame âgée assise derrière sa table dans l?élise - pour collecter les 200 ISK demandés pour la « visite ».
Et à l?intérieur de l?église, il y a une peinture d?un artiste islandais qui rappelle furieusement le Cri de Munch.
(bon d?accord, en moins flippant, certes)
Un petit achat de fiskur et d?Orka, et zou, en route pour Vatnsnes !
Sur le chemin, plein de chevals.
(si, on dit des chevals)
(ou alors c?est moi qui me perd dans l?écheveau des règles régissant tant bien que mal la langue française ?)
(oh zut hein, avec les chevals, on ne sait jamais très bien quoi de toute façon, autant les mettre à toutes les sauces?)
Hum.
Donc, Vatnsnes.
Ah non, les chevals :
Vatnsnes un jour de grisaille, c?est un peu déprimant. En fait je n?en ai pas gardé un souvenir impérissable. Il y a certes de belles choses à voir, sentir, respirer, ressentir, bien sûr. C?est l?lslande aussi. C?est donc forcément magnifique, mais il y a quand même ici un côté un peu répétitif. Une route de graviers qui longe la côte quoi. Et j?ai pas l?impression que ce serait plus varié / passionnant si je quittais les sentiers battus.
Par contre on retrouve ici un certain sentiment d?isolement. Nettement plus civilisé que Raufarhöfn et le Nord arctique de l?Islande, mais quand même, un certain isolement.
N?étant ébloui ni par le temps ni par le paysage, je trace autant que possible sur la (bonne) route de graviers. Je serai même ralenti par un Def? de touristes autrichiens. Ça n?avance pas les Defender
Maintenant, cela étant posé, il y a quelques pépites à Vatnsnes.
Une des plus remarquables étant, à mon sens, Hvritssieskur.
Non. Attendez.
Hvitserkur.
Hvitserkur est un troll. Je ne sous-entend pas par là que c?était un grand comique, mais un être plus ou moins mythique et raisonnablement malfaisant. Grand, malfaisant, mais craignant par dessus tout le soleil. En effet, au contact de celui-ci, le troll se transforme pour l?éternité en rocher pour mouettes et touristes.
Dur.
Mais tous les trolls ne sont pas foncièrement mauvais. Et l?histoire de celui-ci va vous le prouver.
Le troll qui nous préoccupe en ce jour 18 était un troll marié.
Comme tout bon mari doux et aimant, il avait accepté avec joie les ordr, la gentille demande de sa douce femme d?aller faire les courses. Ne voulant pas contrarier mimine, il s?exécuta, bien que la nuit touchait à sa fin. Mais mimine touchait à la sienne (elle était affamée) et mimine était encore pire que moi quand elle avait faim.
Le maritroll alla donc prestement quérir de quoi nourrir sa bien aimée.
Il trouva plusieurs moutons, quelques mouettes et deux touristes (des Belges, les meilleurs, le gras des frites leur attendrit la chair).
Il ne pouvait cependant pas simplement ramener de la matière brute. Il essaya bien sûr, mais sa femme exigea de lui qu?il hacha la nourriture (elle l?observait, au loin, bien planquée dans son trou).
Mais le jour commençait à poindre. Et le troll se dépêchait car il ne voulait pas finir figé comme un reste de sauce refroidi (la loose totale pour un troll).
Sa femme l?encourageait : Hache vite, Serkur, hache vite ! (car le mari s?appelait Serkur).
Mais rien n?y fit. Obnubilé par sa tâche, Serkur le troll ne vit pas le soleil se lever et sa femme le supplier de rentrer.
Frappé par le soleil, Serkur se figea.
Myriade, qui était encore une fois en Islande à la recherche du Saint Skyr, vit toute la scène.
C?est ainsi qu?elle baptisa ce lieu « Hvitserkur », reprenant ainsi parmi les dernières paroles de la femme du troll.
(mouahahah, donc)
Depuis les touristes peuvent venir photographier la bête :
Avouez que l?écrin est sympa aussi.
Moi j?y crois à cette histoire de troll hacheur figé : regardez tout autour, il n?y a rien de pareil.
C?est donc bien la preuve qu?il est venu ici par ses propres moyens !
(j?ai fait science-troll à la fac)
Bon, sinon quoi ?
Ah ben oui, des églises.
Et des oiseaux.
Pas toujours finauds les piafs locaux. J?en ai eu un qui « s?enfuyait » (lentement hein) devant Titine.
Mais, alors qu?il a des ailes, il marchait, en ligne droite, en suivant la route.
Mais allôôô quoi ?
Un peu comme dans ces films où les méchants poursuivent les gentils en voiture. Les gentils sont à pied. Ils courent comme des dératés. En ligne droite. Sur la route.
EH LES GENTILS, COUPEZ A TRAVERS LES JARDINS !
(les gentils faut tout leur dire, c?est pénible à force).
Faut pas s?étonner si un jour les méchants ils gagnent hein.
Tsss.
Sur le chemin je m?arrêterai à l?AJ locale en demandant à la dame qui la tenait si je pouvais utiliser leur toilette (car, et oui, c?est curieux, mais ça manque de toilettes ici).
Et non je n?ai pas fait de photos des toilettes
Elle me demandera juste de bien vouloir enlever mes chaussures.
C?est d?autant plus utile des les enlever quand on voit la crasse qu?on peut ramener.
Titine, elle, elle ne peut pas l?éviter et se retrouve très rapidement repeinte.
Un peu plus loin que l?AJ (ou un peu avant, je ne sais plus), je m?arrêterai à un point-phoque, connu dans les guides pour être un point d?observation de ces animaux insaisissables. Pas de bol, c?est fermé. Un écriteau explique que les phoques venaient de moins en moins, visiblement à cause de l?affluence touristique.
J?irai donc jusque Illugastadir, lieu d?observation où il est encore possible d?observer.
Le lieu est un peu flippant : ça pullule de sternes.
D?ailleurs leur ballet est incessant (sisi, allez voir la vidéo)
C?est pas ça, c?est joli, en fait, une sterne.
Mais quand il y en a beaucoup, ça donne ça :
Et là tu te dis qu?elles sont peut-être en train de se repaître des corps d?un car entier de touristes qu?elles ont réussi à faire valser dans un ravin.
Brrr.
Bon ben sinon c?est joli dans ce coin-ci.
Beaucoup d?oiseaux.
Et des phoques, donc.
Il faut cependant d?abord suivre le sentier aménagé sous les lignes régulières de sternes en passage. Je dois bien avouer avoir été rassuré quand j?ai vu d?autres touristes revenir, apparemment entiers, de leur balade. On ne sait jamais. On pourrait croire que j?exagère, mais presque pas en fait. Les sternes te tolèrent tant que tu ne t?arrêtes pas de marcher. Quand tu t?arrêtes, les cris perçants commencent et l?envie de ne pas rester trop longtemps immobile devient particulièrement pressante.
Les phoques, donc, qui doivent avoir une vie épuisante quand ils ne sont pas en Islande, parce qu?en Islande, ils se dorent surtout la pilule.
Enfin, vous me direz, t?en sais rien. Moi, si on ne m?observe que quand je mange, on pourrait croire que je ne fais que ça. Alors que pas du tout. Je dors, aussi (enfin, j?essaie).
Tout au bout du chemin il y a un observatoire en bois. Avec des jumelles !!! Attachées, quand même.
Et il y a une petite boîte à dons si on veut soutenir le projet.
Je suis donc crevé.
J?irai d?Illugastadir à Osar (là où il y a l?AJ). Il y avait un terrain de camping à Sterne-city, mais d?une part ça caille, j?ai sommeil et je ne sais pas si c?est une bonne idée de camper sous les sternes.
Je tenterai donc ma chance à l?AJ.
La chambre la moins chère c?est un lit dans le dortoir de 7. Le reste est un peu cher et, de toutes façons, pas loin d?être complet.
L?AJ est sympa, et bien tenue, forcément.
Le dortoir étant vide, je tenterai le coup : je risque le lit dans le dortoir.
Il n?y aura que moi dans ce dortoir.
J?en profiterai pour être un peu à l?aise. J?irai me préparer un machin de légumes d?accompagnement que je prends en plat principal (façon « c?est vraiment pour me nourrir »). Un groupe d?Italiens (liennes, même), prépare des pâtes.
Et en voulant me retourner dans mes sacs de couchage, je balancerai mon ordi à terre. Première fois qu?il tombe
Et bien, malgré le lit et le calme, je ne dormirai pas vraiment mieux.
Et demain j?affronte la route 35.
Youpie.
(il faudra vraiment régler cette histoire de sommeil pour la prochaine fois)
C?est pour ça que je dois passer un mois en Islande. Entre la semaine de bateau et les décollages tardifs, il ne reste plus grand-chose
Je passerai par Blonduos dans mon chemin vers Vatnsnes. Om de funky Kirche te zien (oui, j?ai mes racines germano-flamandes qui remontent parfois, c?est l?effet St-Germain)
La funky Kirche en question :
Bon d?accord, on a déjà vu plus improbable comme architecture religieuse. Mais quand même. Il paraît que l?église était blanche avant. Si j?ai bonne mémoire, c?est ce que m?a dit la petite dame âgée assise derrière sa table dans l?élise - pour collecter les 200 ISK demandés pour la « visite ».
Et à l?intérieur de l?église, il y a une peinture d?un artiste islandais qui rappelle furieusement le Cri de Munch.
(bon d?accord, en moins flippant, certes)
Un petit achat de fiskur et d?Orka, et zou, en route pour Vatnsnes !
Sur le chemin, plein de chevals.
(si, on dit des chevals)
(ou alors c?est moi qui me perd dans l?écheveau des règles régissant tant bien que mal la langue française ?)
(oh zut hein, avec les chevals, on ne sait jamais très bien quoi de toute façon, autant les mettre à toutes les sauces?)
Hum.
Donc, Vatnsnes.
Ah non, les chevals :
Vatnsnes un jour de grisaille, c?est un peu déprimant. En fait je n?en ai pas gardé un souvenir impérissable. Il y a certes de belles choses à voir, sentir, respirer, ressentir, bien sûr. C?est l?lslande aussi. C?est donc forcément magnifique, mais il y a quand même ici un côté un peu répétitif. Une route de graviers qui longe la côte quoi. Et j?ai pas l?impression que ce serait plus varié / passionnant si je quittais les sentiers battus.
Par contre on retrouve ici un certain sentiment d?isolement. Nettement plus civilisé que Raufarhöfn et le Nord arctique de l?Islande, mais quand même, un certain isolement.
N?étant ébloui ni par le temps ni par le paysage, je trace autant que possible sur la (bonne) route de graviers. Je serai même ralenti par un Def? de touristes autrichiens. Ça n?avance pas les Defender
Maintenant, cela étant posé, il y a quelques pépites à Vatnsnes.
Une des plus remarquables étant, à mon sens, Hvritssieskur.
Non. Attendez.
Hvitserkur.
Hvitserkur est un troll. Je ne sous-entend pas par là que c?était un grand comique, mais un être plus ou moins mythique et raisonnablement malfaisant. Grand, malfaisant, mais craignant par dessus tout le soleil. En effet, au contact de celui-ci, le troll se transforme pour l?éternité en rocher pour mouettes et touristes.
Dur.
Mais tous les trolls ne sont pas foncièrement mauvais. Et l?histoire de celui-ci va vous le prouver.
Le troll qui nous préoccupe en ce jour 18 était un troll marié.
Comme tout bon mari doux et aimant, il avait accepté avec joie les ordr, la gentille demande de sa douce femme d?aller faire les courses. Ne voulant pas contrarier mimine, il s?exécuta, bien que la nuit touchait à sa fin. Mais mimine touchait à la sienne (elle était affamée) et mimine était encore pire que moi quand elle avait faim.
Le maritroll alla donc prestement quérir de quoi nourrir sa bien aimée.
Il trouva plusieurs moutons, quelques mouettes et deux touristes (des Belges, les meilleurs, le gras des frites leur attendrit la chair).
Il ne pouvait cependant pas simplement ramener de la matière brute. Il essaya bien sûr, mais sa femme exigea de lui qu?il hacha la nourriture (elle l?observait, au loin, bien planquée dans son trou).
Mais le jour commençait à poindre. Et le troll se dépêchait car il ne voulait pas finir figé comme un reste de sauce refroidi (la loose totale pour un troll).
Sa femme l?encourageait : Hache vite, Serkur, hache vite ! (car le mari s?appelait Serkur).
Mais rien n?y fit. Obnubilé par sa tâche, Serkur le troll ne vit pas le soleil se lever et sa femme le supplier de rentrer.
Frappé par le soleil, Serkur se figea.
Myriade, qui était encore une fois en Islande à la recherche du Saint Skyr, vit toute la scène.
C?est ainsi qu?elle baptisa ce lieu « Hvitserkur », reprenant ainsi parmi les dernières paroles de la femme du troll.
(mouahahah, donc)
Depuis les touristes peuvent venir photographier la bête :
Avouez que l?écrin est sympa aussi.
Moi j?y crois à cette histoire de troll hacheur figé : regardez tout autour, il n?y a rien de pareil.
C?est donc bien la preuve qu?il est venu ici par ses propres moyens !
(j?ai fait science-troll à la fac)
Bon, sinon quoi ?
Ah ben oui, des églises.
Et des oiseaux.
Pas toujours finauds les piafs locaux. J?en ai eu un qui « s?enfuyait » (lentement hein) devant Titine.
Mais, alors qu?il a des ailes, il marchait, en ligne droite, en suivant la route.
Mais allôôô quoi ?
Un peu comme dans ces films où les méchants poursuivent les gentils en voiture. Les gentils sont à pied. Ils courent comme des dératés. En ligne droite. Sur la route.
EH LES GENTILS, COUPEZ A TRAVERS LES JARDINS !
(les gentils faut tout leur dire, c?est pénible à force).
Faut pas s?étonner si un jour les méchants ils gagnent hein.
Tsss.
Sur le chemin je m?arrêterai à l?AJ locale en demandant à la dame qui la tenait si je pouvais utiliser leur toilette (car, et oui, c?est curieux, mais ça manque de toilettes ici).
Et non je n?ai pas fait de photos des toilettes
Elle me demandera juste de bien vouloir enlever mes chaussures.
C?est d?autant plus utile des les enlever quand on voit la crasse qu?on peut ramener.
Titine, elle, elle ne peut pas l?éviter et se retrouve très rapidement repeinte.
Un peu plus loin que l?AJ (ou un peu avant, je ne sais plus), je m?arrêterai à un point-phoque, connu dans les guides pour être un point d?observation de ces animaux insaisissables. Pas de bol, c?est fermé. Un écriteau explique que les phoques venaient de moins en moins, visiblement à cause de l?affluence touristique.
J?irai donc jusque Illugastadir, lieu d?observation où il est encore possible d?observer.
Le lieu est un peu flippant : ça pullule de sternes.
D?ailleurs leur ballet est incessant (sisi, allez voir la vidéo
)C?est pas ça, c?est joli, en fait, une sterne.
Mais quand il y en a beaucoup, ça donne ça :
Et là tu te dis qu?elles sont peut-être en train de se repaître des corps d?un car entier de touristes qu?elles ont réussi à faire valser dans un ravin.
Brrr.
Bon ben sinon c?est joli dans ce coin-ci.
Beaucoup d?oiseaux.
Et des phoques, donc.
Il faut cependant d?abord suivre le sentier aménagé sous les lignes régulières de sternes en passage. Je dois bien avouer avoir été rassuré quand j?ai vu d?autres touristes revenir, apparemment entiers, de leur balade. On ne sait jamais. On pourrait croire que j?exagère, mais presque pas en fait. Les sternes te tolèrent tant que tu ne t?arrêtes pas de marcher. Quand tu t?arrêtes, les cris perçants commencent et l?envie de ne pas rester trop longtemps immobile devient particulièrement pressante.
Les phoques, donc, qui doivent avoir une vie épuisante quand ils ne sont pas en Islande, parce qu?en Islande, ils se dorent surtout la pilule.
Enfin, vous me direz, t?en sais rien. Moi, si on ne m?observe que quand je mange, on pourrait croire que je ne fais que ça. Alors que pas du tout. Je dors, aussi (enfin, j?essaie).
Tout au bout du chemin il y a un observatoire en bois. Avec des jumelles !!! Attachées, quand même.
Et il y a une petite boîte à dons si on veut soutenir le projet.
Je suis donc crevé.
J?irai d?Illugastadir à Osar (là où il y a l?AJ). Il y avait un terrain de camping à Sterne-city, mais d?une part ça caille, j?ai sommeil et je ne sais pas si c?est une bonne idée de camper sous les sternes.
Je tenterai donc ma chance à l?AJ.
La chambre la moins chère c?est un lit dans le dortoir de 7. Le reste est un peu cher et, de toutes façons, pas loin d?être complet.
L?AJ est sympa, et bien tenue, forcément.
Le dortoir étant vide, je tenterai le coup : je risque le lit dans le dortoir.
Il n?y aura que moi dans ce dortoir.
J?en profiterai pour être un peu à l?aise. J?irai me préparer un machin de légumes d?accompagnement que je prends en plat principal (façon « c?est vraiment pour me nourrir »). Un groupe d?Italiens (liennes, même), prépare des pâtes.
Et en voulant me retourner dans mes sacs de couchage, je balancerai mon ordi à terre. Première fois qu?il tombe
Et bien, malgré le lit et le calme, je ne dormirai pas vraiment mieux.
Et demain j?affronte la route 35.
Youpie.
(il faudra vraiment régler cette histoire de sommeil pour la prochaine fois
)-
Myriaðe
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- Inscription : 17 févr. 2007, 18:09
- Localisation : Normandie
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Sa femme l?encourageait : Hache vite, Serkur, hache vite ! (car le mari s?appelait Serkur).
Mais rien n?y fit. Obnubilé par sa tâche, Serkur le troll ne vit pas le soleil se lever et sa femme le supplier de rentrer.
Frappé par le soleil, Serkur se figea.
Myriade, qui était encore une fois en Islande à la recherche du Saint Skyr, vit toute la scène.
C?est ainsi qu?elle baptisa ce lieu « Hvitserkur », reprenant ainsi parmi les dernières paroles de la femme du troll.
Ton piaf pas finaud, c'est une grive mauvis, elle aime la compagnie des zommes (et des femmes aussi...)
Mais rien n?y fit. Obnubilé par sa tâche, Serkur le troll ne vit pas le soleil se lever et sa femme le supplier de rentrer.
Frappé par le soleil, Serkur se figea.
Myriade, qui était encore une fois en Islande à la recherche du Saint Skyr, vit toute la scène.
C?est ainsi qu?elle baptisa ce lieu « Hvitserkur », reprenant ainsi parmi les dernières paroles de la femme du troll.
Ton piaf pas finaud, c'est une grive mauvis, elle aime la compagnie des zommes (et des femmes aussi...)
Myriaðe (Mýgrútur)
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bifidusse a écrit :Sa femme l?encourageait : Hache vite, Serkur, hache vite ! (car le mari s?appelait Serkur).
Mais rien n?y fit. Obnubilé par sa tâche, Serkur le troll ne vit pas le soleil se lever et sa femme le supplier de rentrer.
Frappé par le soleil, Serkur se figea.
Myriade, qui était encore une fois en Islande à la recherche du Saint Skyr, vit toute la scène.
C?est ainsi qu?elle baptisa ce lieu « Hvitserkur », reprenant ainsi parmi les dernières paroles de la femme du troll.
Ton piaf pas finaud, c'est une grive mauvis, elle aime la compagnie des zommes (et des femmes aussi...)
Myriaðe (Mýgrútur)
Ca vaut le coup d'attendre, finalement.
Un Belge, apparemment, ça prend du temps pour écrire.
Surtout l'hiver. Et Dieu sait (les gens du Nord aussi) si l'hiver est long, là haut !
Mais comment lui en vouloir, à ce voisin, quand on peut déguster avec autant de plaisir sa prose (comme des frites) ?
Un Belge, apparemment, ça prend du temps pour écrire.
Surtout l'hiver. Et Dieu sait (les gens du Nord aussi) si l'hiver est long, là haut !
Mais comment lui en vouloir, à ce voisin, quand on peut déguster avec autant de plaisir sa prose (comme des frites) ?
Le plus beau voyage est le prochain
Ne soyons pas sectairesMyriaðe a écrit :bifidusse a écrit :Sa femme l?encourageait : Hache vite, Serkur, hache vite ! (car le mari s?appelait Serkur).
Mais rien n?y fit. Obnubilé par sa tâche, Serkur le troll ne vit pas le soleil se lever et sa femme le supplier de rentrer.
Frappé par le soleil, Serkur se figea.
Myriade, qui était encore une fois en Islande à la recherche du Saint Skyr, vit toute la scène.
C?est ainsi qu?elle baptisa ce lieu « Hvitserkur », reprenant ainsi parmi les dernières paroles de la femme du troll.
Ton piaf pas finaud, c'est une grive mauvis, elle aime la compagnie des zommes (et des femmes aussi...)
@boya : oué, l'hiver fait de la résistance ici. Il fait meilleur à Reykjavik. Sans rire ! Mais bon, là il soleile depuis hier, donc c'est déjà ça.
Vidéo de la route 35 terminée, uploadée cette nuit ou demain matin
Un compte-rendu de la journée de la route 35 dans pas longtemps non plus...
... vous habituez pas trop, je suis en congé, ceci expliquant cela
Bifidusse: suis pas contrariante ...en fait, si !
Sachant que le "kv" se prononce " coué" et que le "i" se dit "é" tant qu'il n'a pas d'accent à la place du point , le sulfureux "hache vite Serkur" tombe à l'eau
Connaissant ta belge verve linguistique ( non non , pas de contrepèterie mal placée, non non), je te défie de trouver une autre explication
Ceci dit, j'aime bien tes histoires
Sachant que le "kv" se prononce " coué" et que le "i" se dit "é" tant qu'il n'a pas d'accent à la place du point , le sulfureux "hache vite Serkur" tombe à l'eau
Connaissant ta belge verve linguistique ( non non , pas de contrepèterie mal placée, non non), je te défie de trouver une autre explication
Ceci dit, j'aime bien tes histoires
Un ch'ti coucou
C'est donc l'histoire de Hvitserkur, qui, comme tout le monde sait, se prononce "Kouétserkeure", en prononciation islandaise dans le texte.
Kouétserkeure était le nom d'un troll en ces temps de mythologie florissante quoique sur le déclin (un gentilhomme de 33 ans s'étant fait quelque peu réprimander peu de temps auparavant, et son aura allait croissant - pur beurre sinon c'est pas bon).
Kouétserkeure était, lui aussi, gentilhomme. Enfin, gentilhomme, disons qu'il était prêt à rendre service, surtout si le service était à destination d'une blonde trolle, à forte poitrine ou non, c'est vous qui voyez, je ne veux pas le savoir.
Kouétserkeure était serviable. Ainsi ne ratait-il pas une occasion d'aller voir si la gent féminine de Vatnsnes n'avait pas besoin de ses services. Kouétserkeure était non seulement serviable mais aussi particulièrement bricoleur et ingénieux. On le surnommait d'ailleurs le "Mac Gyver de la terre des phoques", excusez du peu (car en ces temps reculés, Vatnsnes s'appelait "Terre des phoques", le Grand conseil Troll du tourisme alimentaire l'ayant dénommée ainsi car son nom original était imprononçable pour les touristes belges égarés en ces lieux incertains).
Kouétserkeure flânait donc benoîtement vers la terre des phoques en vue de faire le beau pour de belles damoiselles.
C'est ainsi qu'il rencontra Catastrolle. Catastrolle était extraordinaire. Belle comme la nuit noire. Enchanteresse comme une douce tempête de neige. Foudroyante de beauté comme seule une terre islandaise peut l'être. Un peu maladroite, certes, mais tellement charmante qu'un seul regard ensorcela notre brave Kouétserkeure.
"Gente dame", dit notre Troll, "votre regard m'embrase, je fond devant l'ardeur de vos yeux enflammés. Énoncez votre souhait, et instantanément, je l'exaucerai".
La belle ne se fit pas prier. En effet, en ces temps lointains, la femme était déjà prête à tout pour profiter de la faiblesse des mâles.
"J'aimerais que tu changes ma coiffure, Kouétserkeure ".
Aveuglé par la belle, Kouétserkeure s'exécuta, nonobstant la dangerosité de la mission.
Et il coiffa, coiffa et coiffa encore, sans relâche il travailla toute la nuit.
La belle l'encourageait : Couette Serkur, Couette ! Car son héros lui faisait des couettes (sa mère était d'orichine Halzacienne).
Mais, ah !, la vie est cruelle. Affairé dans sa coiffure, Serkur ne vit pas le jour poindre à l'horizon.
Le ciel s'embrasa d'un coup et Serkur resta figé, les pieds dans l'eau et les mains dans les cheveux de la belle.
Domi, qui était en Islande pour la 15e fois de l'année et qui avait inventé la machine à remonter dans le temps pour faire durer ses séjours islandais encore plus longtemps, assista à toute la scène et baptisa ce lieux de "Couetteserkur", ce que les Islandais transformèrent plus tard en Hvitserkur, soucieux qu'ils étaient de ne pas trop importer de mots étrangers dans leur langue si peu modifiée depuis des siècles.
Aujourd'hui il ne reste cependant plus que l'effigie érodée par le temps de Kouétserkeure. En effet, de tous temps, la femme était oubliée des contes et légendes.
Dur.
Kouétserkeure était le nom d'un troll en ces temps de mythologie florissante quoique sur le déclin (un gentilhomme de 33 ans s'étant fait quelque peu réprimander peu de temps auparavant, et son aura allait croissant - pur beurre sinon c'est pas bon).
Kouétserkeure était, lui aussi, gentilhomme. Enfin, gentilhomme, disons qu'il était prêt à rendre service, surtout si le service était à destination d'une blonde trolle, à forte poitrine ou non, c'est vous qui voyez, je ne veux pas le savoir.
Kouétserkeure était serviable. Ainsi ne ratait-il pas une occasion d'aller voir si la gent féminine de Vatnsnes n'avait pas besoin de ses services. Kouétserkeure était non seulement serviable mais aussi particulièrement bricoleur et ingénieux. On le surnommait d'ailleurs le "Mac Gyver de la terre des phoques", excusez du peu (car en ces temps reculés, Vatnsnes s'appelait "Terre des phoques", le Grand conseil Troll du tourisme alimentaire l'ayant dénommée ainsi car son nom original était imprononçable pour les touristes belges égarés en ces lieux incertains).
Kouétserkeure flânait donc benoîtement vers la terre des phoques en vue de faire le beau pour de belles damoiselles.
C'est ainsi qu'il rencontra Catastrolle. Catastrolle était extraordinaire. Belle comme la nuit noire. Enchanteresse comme une douce tempête de neige. Foudroyante de beauté comme seule une terre islandaise peut l'être. Un peu maladroite, certes, mais tellement charmante qu'un seul regard ensorcela notre brave Kouétserkeure.
"Gente dame", dit notre Troll, "votre regard m'embrase, je fond devant l'ardeur de vos yeux enflammés. Énoncez votre souhait, et instantanément, je l'exaucerai".
La belle ne se fit pas prier. En effet, en ces temps lointains, la femme était déjà prête à tout pour profiter de la faiblesse des mâles.
"J'aimerais que tu changes ma coiffure, Kouétserkeure ".
Aveuglé par la belle, Kouétserkeure s'exécuta, nonobstant la dangerosité de la mission.
Et il coiffa, coiffa et coiffa encore, sans relâche il travailla toute la nuit.
La belle l'encourageait : Couette Serkur, Couette ! Car son héros lui faisait des couettes (sa mère était d'orichine Halzacienne).
Mais, ah !, la vie est cruelle. Affairé dans sa coiffure, Serkur ne vit pas le jour poindre à l'horizon.
Le ciel s'embrasa d'un coup et Serkur resta figé, les pieds dans l'eau et les mains dans les cheveux de la belle.
Domi, qui était en Islande pour la 15e fois de l'année et qui avait inventé la machine à remonter dans le temps pour faire durer ses séjours islandais encore plus longtemps, assista à toute la scène et baptisa ce lieux de "Couetteserkur", ce que les Islandais transformèrent plus tard en Hvitserkur, soucieux qu'ils étaient de ne pas trop importer de mots étrangers dans leur langue si peu modifiée depuis des siècles.
Aujourd'hui il ne reste cependant plus que l'effigie érodée par le temps de Kouétserkeure. En effet, de tous temps, la femme était oubliée des contes et légendes.
Dur.
