Féroé et Islande par le Norröna

Vous revenez tout juste d'Islande, vous n'avez pas encore défait vos valises que vous voulez nous montrer vos photos et nous faire partager votre enthousiasme ... Faites-nous rêver ...

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Pierre
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Féroé et Islande par le Norröna

Message par Pierre » 16 oct. 2007, 13:59

Bonjour les islandophiles,

Déjà deux mois que nous sommes rentrés de ce super voyage et c'est seulement maintenant que je trouve le temps de repasser ici.

Sur ce lien, quelques photos parmi les plus de 1300 ramenées :
http://picasaweb.google.fr/Pierre.photo ... l0N5n4lxAE

Et ci-dessous, pour ceux qui auront la patience, notre carnet de route brut de décoffrage.

A bientôt,
Pierre

Jeudi 19 juillet
Départ 8h pour 980 km à travers le Nord de la France, la Belgique et l?Allemagne.
Le temps est mitigé, juste un peu de pluie au moment du pique-nique à la frontière Belgique/Allemagne.
Les autoroutes allemandes sont surchargées de camions et les zones de ralentissements et de travaux se succèdent. La vitesse libre ne s?applique vraiment pas partout !
Dîner dans un resto chinois. Nuit à l?hôtel à Neumünster.

Vendredi 20 juillet
Beau temps chaud.
300 km environ pour arriver à Legoland à Billund (DK) où nous passons la journée.
Plutôt pas mal pour un parc d?attraction, sympa les sites reconstitués en millions de pièces de Lego.
Dîner barbecue en terrasse et nuit à l?auberge de jeunesse de Givskud.

Samedi 21 juillet
Pluie le matin, puis beau avec du vent.
200 km pour rejoindre Hanstholm en longeant la côte danoise.
Nous assistons au retour de pêche d?une petite embarcation traditionnelle, tirée sur la plage par un tracteur, sympa.
En fin d?après-midi, nous retrouvons comme convenu Pascale et Dominique et leur Patrol.
Partis vendredi matin, ils ont commencé par un demi-tour au bout de 150 km, papiers oubliés puis ils se sont perdus en Allemagne et, pour finir, nuit dans la voiture. Ils sont un peu fatigués !
Embarquement sans problème et à l?heure sur le Norröna et joyeux apéro sur le pont pour fêter les retrouvailles et le vrai début des vacances.

Dimanche 22 juillet
Journée en mer. Beau temps, les places sur les fauteuils de pont sont chères !
Nous découvrons notre hôtel flottant et passons le temps en observant les plate-formes pétrolières.

Lundi 23 juillet
Arrivée à Thorshavn aux Féroé à 8h. Temps gris 10/12°, ça devient septentrional...
Un petit tour dans la vieille ville aux maisons rouges en bois. Ca ne manque pas de caractère !
On passe devant une porte toute simple avec une affichette ?bureau du premier ministre?. Les gouvernants ne semblent pas inaccessibles ici !
Nous sommes à la recherche d?un petit déjeuner mais, bizarrement, les cafés ouvrent seulement l?après-midi, même le lundi quand le ferry débarque les touristes. On finit par trouver en retournant tout simplement sur le port. Première rencontre avec des motards français qui ne semblent pas tout jeunes. Quel courage ! On les reverra...
Pour quitter la ?capitale?, on choisit la route du col plutôt que celle du tunnel. Premier aperçu des landes herbeuses féroiennes et de leurs moutons. Le soleil perce entre les nuages, les paysages sont sauvages et beaux.
Direction Saksun. Un lac tout rond entouré de hautes montagnes noires et de cascades communique avec la mer par une gorge. Une chapelle et une ancienne ferme traditionnelle dominent le site, très beau, malgré les cars de touristes qui encombrent la toute petite route.
Le temps commence a se détraquer. Après un arrêt ravitaillement à Eiðí, nous rejoignons Gjógv où nous avons réservé pour deux nuits à la guesthouse.
Gjógv signifie ?gorge? et, effectivement, le port est situé au fond d?une sorte de gorge entre deux falaises, une des images les plus connues des Féroé.
Le village est très mignon, mais le plafond très bas (parfois on ne voit même plus le haut du clocher de la petite église) et la pluie freinent un peu nos ardeurs pour la découverte du coin.
Après avoir déjeuné dans la cuisine commune bien équipée, nous assistons l?après-midi à un concert, un mélange de blues et de musique traditionnelle. Une bonne partie du village est là. Joli mais, un peu triste... Ça s?accorde plutôt bien avec le temps.
Après le concert, nous sortons pour une balade. Surprise, alors qu?il fait moins de 10°, et qu?il pleut, les familles qui étaient au concert sont maintenant attablées à la terrasse du café du village et les enfants mangent des glaces ! C?est l?été, non ?!
Nous descendons jusqu?à la mer, les rochers trop glissants nous obligent à faire demi-tour. Nous montons alors dans la brume au sommet des falaises qui dominent le port. Malgré le temps (ou grâce à lui), l?ambiance est saisissante.
Le soir au restaurant de la guesthouse, nous retrouvons et discutons un moment avec les motards français. Des habitués des voyages à moto, un couple d?une cinquantaine d?années, et un homme de? 80 ans ! Ils ont emmené le matériel de camping, mais pour ce soir, ils ont pris des chambres !
Le terrain de camping au-dessus est quand même plein et ressemble à une exposition d?équipements pour 4x4. En particulier, un Land Rover hollandais avec une sorte de toit dépliant en forme de pyramide inversée et un auvent semi rigide, intégré je ne sais comment à la caisse. Etonnant...

Mardi 24 juillet
Aujourd?hui, nous traversons les îles d?Esturoy, Borðoy et Viðoy reliées par des tunnels ; jusqu?à Viðareiði, à proximité des falaises d?Enniberg, les plus hautes d?Europe (près de 800 m d?à-pic sur la mer). Aller jusqu?au sommet est une randonnée trop difficile, surtout avec les enfants, mais peut-être une sortie en mer à leur pied ?
Malheureusement, le temps est toujours aussi mauvais, on ne voit pas les montagnes qui entourent le site. Nous nous contenterons de visiter le coin en voiture.
Une dame sympathique nous fait visiter la très jolie petite église en bois de Viðareiði et nous confirme que ?ses? montagnes sont les plus belles des Féroé. On la croira sur parole?
Par ce temps, impossible de pique-niquer et nous errons un peu à Klaksvík, deuxième ville des Féroé avec 5000 habitants environ. Finalement on mange un morceau dans une sorte de boulangerie/snack.
Après déjeuner, le temps s?arrange et, sur une toute petite route, à côté de Leirvík, on découvre le panorama sur toutes ces îles et leurs montagnes abruptes dominant fjords et bras de mer enchevêtrés. C?est beau ! Le moral monte en flèche ! On joue un moment avec de grands morceaux de laine que les moutons ont perdus un peu partout. Bizarre, on dirait qu?ils ne sont pas tondus ici.
Profitant des éclaircies, on traverse toutes les îles dans l?autre sens jusqu?à Vestmana sur Stremnoy, autre point de départ réputé pour une sortie en mer.
Belle sortie en bateau. Le soleil joue avec les nuages au-dessus des hautes falaises sombres. Des moutons occupent le moindre espace d?herbe à flanc de falaise, certains se sont aventurés dans des endroits complètement inaccessibles. Le patron du bateau nous explique que l?on ne peut rien faire pour les récupérer et qu?ils finiront par tomber à la mer lorsque les premières neiges auront rendu les pentes glissantes. Au moins, auront-ils profité auparavant de plusieurs mois de complète liberté et d?herbe grasse !
Je m?étonne que l?on voie assez peu d?oiseaux de mer, il nous explique que les macareux ne sont quasiment pas venus ce qui pose un problème de réserves de nourriture pour l?hiver. La chasse traditionnelle à ces jolis oiseaux avec de grands filets le long des falaises a été quasi nulle cette année. Il n?a pas vraiment d?explication. Le réchauffement climatique ?
Retour à Gjógv pour notre dernière nuit aux Féroé.

Mercredi 25 juillet
Nous partons ce matin vers le Sud de Stremnoy, pour visiter Bøur, un village constitué de très vieilles fermes et d?une cathédrale inachevée. Nuages, éclaircies, le temps est mitigé, mais plus on approche et plus le ciel devient noir, au passage d?un petit col très près de Bøur, c?est le déluge ! On croit la journée gâchée, mais 3 kilomètres plus loin seulement, sur la côte, il fait soleil. Les nuages noirs sont accrochés aux montagnes.
Nous visitons la très belle vieille ferme viking toujours habitée et son ?Roykstovan?, pièce commune qui servait aussi bien pour la vie de la famille avec son fourneau, que pour les réunions des gens du village.
Par contre la ?cathédrale? est décevante. Inachevée, elle n?a pas de toit et, pour protéger ce qu?il reste des murs, les féroiens lui on mis une sorte de ?couvercle? noir et lisse qui cache tout ce qu?il y avait à voir. Protéger le patrimoine, c?est vraiment bien, mais à quoi cela sert-il si plus personne ne peut le voir ni en profiter ?
Après un pique-nique sur le petit port, nous partons en balade en bord de mer : moutons, îles, beau ciel changeant, soleil? et pour la première fois aux Féroé, il fait plutôt chaud. On enlève les blousons ! On voit furtivement l?aileron d?un dauphin, puis plus loin, le Norröna qui revient nous chercher à Thorshavn. Il est temps d?y aller !
Le Norröna en quittant les Féroé passe dans le détroit entre Esturoy et Borðoy, le ciel est dégagé, on voit maintenant les sommets. On passe devant Gjógv, notre base dans ces îles et on se rend mieux compte de la majesté du site entre ses hautes montagnes. Sitôt en pleine mer, sortis l?abri des îles, le vent devient vraiment très fort et tout le monde quitte le pont !
En quittant ces îles étranges au climat si changeant, on se dit qu?elles méritent vraiment ces trois jours. Dommage, comme le font certains, d?essayer absolument de les éviter en passant par l?Ecosse ou le Norvège pour gagner du temps.

Jeudi 26 juillet
Ça y est ! L?Islande ! Le bateau glisse doucement dans le Seyðisfjörður. Les Féroé, c?était très beau, mais ici, on joue dans une autre catégorie ! Tout est plus grand, plus haut, plus démesuré, on devine la neige sur les sommets. Le temps, lui, est similaire, gris et frais.
Le passage de la douane s?effectue très vite, on ne sort pas un papier, une douanière nous met simplement un autocollant sur le pare-brise avec la date maxi où le véhicule doit être reparti, ça laisse cinq semaines, on n?en a que deux !
Au départ de la route 93 qui quitte Seyðisfjörður, un panneau à message variable nous informe qu?il fait 6° au col, on est tout de suite dans l?ambiance.
A Egilstaðír, change à la banque et grosses courses au supermarché. Les prix sont un peu élevés, mais pas tant que ça finalement par rapport aux nôtres.
Pleins d?optimisme, on achète plusieurs barbecues jetables, des barquettes métalliques avec un peu de charbon de bois, un allume-feu et un grillage dessus. Géniale cette idée, je n?ai jamais vu ça ailleurs. Au moment où nous rangeons tout ça dans les autos, le ciel nous tombe sur la tête, quel déluge !
Le mauvais temps nous dissuade de longer tous les Fjords de l?Est, nous voilà donc partis vers le Sud sur un des derniers tronçons non goudronnés de la route n°1.
Sous la pluie, nous devons suivre pendant quelques kilomètres un engin de chantier qui nivèle la route. En cinq minutes, les autos sont repeintes de boue ! Heureusement pour eux que nos amis motards ont choisi de faire la boucle dans l?autre sens !
Nous coupons par la 939. La piste devient étroite, les pentes plus raides et les paysages de plus en plus sauvages. Petite halte pour une jolie chute d?eau avec vue sur la mer. On hésite à manger ici, mais il y a du monde, de nombreux véhicules sortis du bateau se retrouvant forcément au même endroit en même temps. Et il recommence à pleuvoir. On a bien fait de repartir ! Un quart d?heure plus tard, il fait soleil et on fait une halte bien agréable entre océan et montagnes.
L?après-midi, on suit la côte sur la route n°1 entre nuages, éclaircies et quelques averses, les paysages sont superbes, les couleurs des montagnes étonnantes.
Nous montons au col d?Almannaskarð bien que maintenant la route l?évite par un tunnel depuis quelques années. La vue est belle et nous croisons un renne.
En roulant tranquillement, on arrive en milieu d?après-midi à la ferme de Skálafell où nous avons loué un chalet pour deux nuits.
Il n?est pas tard, nous montons au glacier Skálafellsjökull par la F985. Notre première piste ?F? ! Reservé aux 4x4 ! La piste n?est pas très difficile, mais ça grimpe très raide. Vitesses courtes quasi obligatoires. Par moment, on traverse des nuages et, sans visibilité, ça devient vraiment impressionnant. Les vues sur le glacier d?un côté, sur l?océan de l?autre, sont très belles. En haut, on peut louer des motoneiges, mais il est trop tard pour ça aujourd?hui. On fait un petit tour à pied, qu?est-ce qu?il il fait froid, Brrrr !
La descente est peut-être encore plus impressionnante, on joue à cache-cache avec des arcs-en-ciel. On aperçoit tout un groupe de rennes au loin.
Barbecue frisquet sur la terrasse et bonne nuit au chalet?

Vendredi 27 juillet
Ce matin, on part pour un des hauts lieux du tourisme en Islande : Jökulsárlón. On a de la chance, il fait beau. L?air est incroyablement pur et transparent.
Première impression : que de monde ! Le parking est déjà plein à craquer de cars à 9h du matin, il y a la queue pour monter dans les bateaux sur roues... Bof, bof... Ce n?est pas ce que nous sommes venus chercher en Islande.
En se promenant un peu on s?éloigne de la foule et la magie opère : les langues glaciaires qui dévalent de la montagne et se jettent dans le lac, les icebergs de toutes tailles flottant tranquillement, c?est vraiment très beau, surtout avec le soleil.
On fait un tour jusqu?à la plage où des glaçons fondent doucement sur le sable noir.
Un peu plus loin, nous quittons la route n°1 pour une petite piste vers Breiðárlón, un autre lagon glaciaire. Ici, il n?y a absolument personne, mais le glacier n?atteint plus le lac, donc pas d?icebergs. Nous observons un moment la flore et de gros rochers complètement éclatés par le gel.
Nouveau détour vers Fjallsárlón, personne ici non plus. Paysage superbe de montagnes et de glaciers. Quelques glaçons flottent tranquillement. C?est mon préféré !
Pause pique-nique à l?abri du vent dans un petit vallon. On est bien au soleil ! On passe un moment à observer de curieux anneaux colorés en arc-en-ciel autour du soleil dans le ciel bleu.
L?après-midi, Ingólshöfði... On doit monter dans une remorque attelée à un tracteur pour visiter une ?île? rocheuse au milieu des sables noirs. Après les commentaires de Chris, je trépignais d?impatience... Malheureusement le site nous a un peu déçus.
Vraiment beaucoup de monde, peut-être 80 personnes. Une fois tout ce monde dans la remorque, le tracteur ne démarre pas... On en prend un plus ancien avec une remorque qui semble un peu plus petite. On est bien serrés, les enfants ne voient pas grand-chose.
Arrivés sur l?île, les paysages sont beaux, mais, grosse déception : pas d?oiseaux ! Apparemment les macareux ne sont pas vraiment venus ici non plus cette année, les terriers sont vides. On en verra seulement quelques-uns sur l?eau aux jumelles. Et les nids des grands labbes auraient été détruits par une invasion de renards, donc pas de grands labbes non plus ! Je comprends bien que tout ça n?est pas de la responsabilité des propriétaires (fort sympathiques par ailleurs), mais ils se gardent bien de prévenir avant pour préserver leur business !
Pour repartir, on a dû attendre le tracteur et sa remorque pendant un bon moment sous une grosse averse? Enfin, on a crevé un pneu de la remorque qui était en très mauvais état, toujours sous la pluie !
Dans la case plus : l?étrangeté de l?endroit, les grandes dunes de sable noir ! On ne sait plus sur quelle planète on est.
Au retour au chalet de Skálafell, plus d?eau au robinet? Le propriétaire règle ça d?un coup de pompe dans la pompe. Il nous explique qu?ils sortent d?une incroyable période de sécheresse, pas une goutte depuis début juillet, le niveau de la nappe doit être trop bas et la pompe se désamorce. Il a seulement recommencé à pleuvoir le jour de notre arrivée. C?est un peu égoïste, mais on aurait préféré que ça attende un peu...

Samedi 28 juillet
Et c?est reparti sur la route n°1 vers l?ouest. On repasse Jökulsárlón et Ingólshöfði, on longe les énormes langues glacières du Vatnajökull.
Une petite piste nous amène au plus près du Svinafellsjökull. Le glacier est couvert par endroits de cendres noires. Avec ses grandes crevasses, sous une chape de nuages qui nous masque les sommets, il est très impressionnant.
Arrêt suivant au parking du parc naturel de Skaftafell. A nouveau, vraiment beaucoup de cars et de touristes... J?avais lu qu?il y avait un supermarché ici mais, s?il a existé, les souvenirs, babioles et gadgets ont remplacé la nourriture. Nos réserves sont épuisées et ils paraît que les magasins ferment à midi le samedi ; le temps étant de plus mauvais, nous décidons, un peu la mort dans l?âme, de laisser de côté Skaftafell et de filer sur Kirkjubæjarklaustur.
Ce sont d?abord les immensités de sables noirs du Skeiðarársandur et les ponts qui n?en finissent pas d?enjamber tous les bras des rivières glaciaires. Núpstaður est une oasis de verdure après tout ce sable. La petite église au toit d?herbe est charmante, on a du mal à imaginer à quel point la vie devait être dure ici quand il n?y avait pas de route. Quel isolement !
A Kirkjubæjarklaustur, nous nous apercevons que nos craintes n?étaient pas fondées : le supermarché est ouvert 7 jours sur 7. Les provisions faites, nous rejoignons la ferme Efrívík où nous avons réservé. La ferme est toujours en activité, mais les propriétaires sont en train de finir la construction d?un grand hôtel ultra-moderne pour accueillir les cars de touristes ! Les temps changent... En attendant, nous sommes hébergés dans 2 chalets sympas, à l?ancienne. Pique-nique sur la terrasse, au soleil s?il vous plait !
L?impasse faite sur Skaftafell nous laisse le temps de partir vers Lakagígar.
Cette boucle de 140 km par la F206 vers la fissure volcanique à l?origine de la plus forte éruption des temps historiques est indescriptible...
Nous laissons les voitures au parking et montons au sommet du Laki proprement dit. Comment décrire le paysage ? Des volcans, des mousses fluorescentes, des glaciers, des lacs bleu profond, des nuages, des coins de ciel bleu, des averses au loin, un arc-en-ciel... Tout ça à perte de vue... Waouh !
La suite de la piste à travers champs de lave et immensités de sable noir est tout aussi extraordinaire. Tout à coup, une rivière, un gué et une sorte d?oasis de végétation. Au milieu de ce paysage de chaos minéral, quelle surprise... Et c?est reparti à travers la lave.
Il a plu beaucoup pendant que nous étions là-haut, la piste pour redescendre est maintenant pleine de flaques de boue orangée. Les enfants adorent les gerbes d?eau quand nous les traversons. Plus vite, Papa, à fond !
Retour assez tardif, dîner au chalet et au lit, plein d?images dans la tête.

Dimanche 29 juillet
Le petit-déjeuner dans le nouvel hôtel est somptueux... Il fait très beau, 16° à 8h30, la vie est belle. On fait les pleins à Kirkjubæjarklaustur et c?est reparti !
Encore un petit bout de route n°1 le coude à la portière, puis nous la quittons pour la F208. Comme nous avons déjà parcouru cette piste en 2004, nous bifurquons à gauche par la F210 qui passe plus près du glacier Mýrdalsjökull. Comme toujours, les paysages sont extraordinaires. Un petit détour pour admirer la très belle chute d?Axlafoss (pas sûr de l?orthographe de celle-ci...) et son arc-en-ciel.
J?avais reperé, sur un site web islandais, des sources chaudes où on doit pouvoir se baigner en pleine nature. Pour les rejoindre, il faut continuer par la F210 et franchir le gué sur la Hólmsá réputé très difficile. Oserons-nous ? En fait, suite à la période de sécheresse les eaux sont basses, pas plus de 40/50 cm, et nous traversons sans encombres.
Ensuite, il s?agit de passer un sandur traversé de dizaines de bras d?eau s?écoulant du glacier. Rien de difficile, mais le ?gué? dure des centaines de mètres ! Ici tout est très sauvage, on ne croise presque plus de véhicules. Bifurcation à droite sur une piste de sable noir sans nom, censée se diriger vers les sources chaudes. On longe le cône parfait du Strútur, on passe un refuge et là, dilemme... Il n?y a plus vraiment de piste, plutôt de simples traces partant dans plusieurs directions. On essaie de partir vers la droite, le GPS nous indique que l?on s?éloigne des sources. On essaie à gauche, dans le lit de la rivière, une piste à peine visible qui traverse plusieurs fois à gué sur de très gros cailloux. C?est marrant, mais on est loin de tout, on n?avance pas du tout et on n?est vraiment pas sûrs de se diriger vers les sources chaudes qui selon le GPS se trouveraient sur une crête, ce qui est impossible. En plus, le temps se couvre... On laisse tomber les sources chaudes et on pique-nique ici au bord de la rivière. Les enfants jouent aux trappeurs du bout du monde. Le sol est couvert de mousses parsemées de champignons minuscules, un vraiment bel endroit, même sans baignade !
Une question se pose maintenant : revenir sur nos pas et rejoindre la F208 au niveau d?Eldgiá pour rejoindre Landmannalaugar au plus simple ? Ou bien partir de l?autre côté en longeant le front Nord du Mýrdalsjökull par la F210 puis couper par une piste vers le Nord bien marquée sur la carte, mais qui n?a même pas de numéro ? Il n?est pas tard, on choisit la 2ème solution ! C?est l?aventure ! A gauche, le glacier, à droite des volcans de rhyolite colorée, sous nos roues, des immensités de sable parsemées de bombes volcaniques.
Après les sandur, nous devons traverser de grandes plaques de lave. Plus de traces visibles, seulement des piquets plantés régulièrement indiquent la direction générale. Attention où on met les roues !
On quitte donc la F210 à droite pour la piste sans nom. On traverse une sorte de gué où en fait la piste se confond avec la rivière pendant une centaine de mètres. Un Français en Land Rover nous y croise sans ralentir dans des gerbes d?eau, surprenant !
Au lac Álftavatn (le lac des cygnes), on croise des randonneurs. On est sur l?itinéraire du fameux trek Landmannalaugar-Þórsmörk. Le temps se dégrade de plus en plus, il pleut, on ne les envie pas.
Un peu plus loin, un gué important, plusieurs bras. On se retrouve sur un banc de gravier au beau milieu de la rivière et on ne sait plus bien où passer. Le dernier bras à traverser a beaucoup de courant et la rives pour ressortir semble abrupte et meuble. On revient sur nos pas et on trouve une meilleure voie pour traverser tous les bras d?eau.
A un croisement de piste, on voit défiler un très grand goupe de petits chevaux islandais. L?instant est magique.
La piste monte beaucoup et devient trialisante, on passe en vitesses courtes et on atteint des solfatares et des cratères à plus de 800 m d?altitude, malheureusement, il pleut et nous sommes maintenant dans les nuages. Bientôt le point culminant de notre itinéraire à 950 m au GPS.
Le Patrol fait un détour par une montée impressionnante pour atteindre les 1000 m.
Le retour vers la civilisation se fait par la F225 vers Landmannalaugar que l?on se garde pour le lendemain, puis F208 vers le Nord, après un détour par le superbe cratère rouge de Ljóttipollur.
Ce soir, nuit à Hrauneyjar, un ?country hotel? établi dans les préfabriqués construits pour les ouvriers du barrage voisin. Ce n?est pas très joli, ni très confortable (2 douches hommes et 2 douches femmes pour tout l?hôtel) mais c?est propre. On y est juste à temps pour le buffet typiquement islandais : saumon/patates ou ragoût de mouton/patates !

Lundi 30 juillet
Ce matin, même temps qu?hier soir : pluie, froid, plafond bas. Je crois que l?on ne va pas voir Landmannalaugar sous le soleil cette année non plus...
En approchant, le temps s?arrange un peu. On se déshabille très vite, et on se jette dans la rivière chaude. Il est assez tôt, nous l?avons pour nous tout seuls. Un bon moment !
Heureusement, car le site est plutôt surpeuplé ! Pour la première fois en Islande, les toilettes sont sales ! Je crois que les Islandais n?arrivent plus à suivre avec ce flot de touristes négligents.
Après un pique-nique sous les abris prévus pour ça près du refuge, nous envisagions un balade à cheval. Je ne me souviens plus du prix exact demandé, mais il est tellement délirant que nous nous rabattons sur une promenade à pied à travers les montagnes de rhyolite par la petite vallée Grænagíl, les solfatares au pied de la montagne colorée Brennisteinsalda, puis retour par la grande vallée Námskvísl couverte de linaigrettes et la coulée de Laugahraun et ses obsidiennes.
Très belle promenade, mais quelle foule ! Il faut souvent se ranger pour laisser passer les promeneurs venant en face. L?Islande et ses ?spots? touristiques les plus réputés attire décidément de plus en plus de monde? Heureusement, dès que l?on sort des endroits les plus connus, on se retrouve à nouveau dans un face-à-face grandiose avec la nature !
On quitte Landmannalaugar vers l?Ouest par la F225 et ses quelques gués qui la rendent impraticable par une voiture de tourisme. Les paysages sont beaux, l?Hekla se devine dans les nuages.
Faute de pont sur la Þjórsá, il faut remonter la rive gauche par la route 26, en terre mais bien roulante, sur une vingtaine de kilomètres pour rejoindre le goudron de la 32.
Le prochain arrêt sera pour les vestiges archéologiques de Stöng, une ferme viking ensevelie par une éruption. Avec toutes ces fleurs, la végétation, ici, nous paraît exubérante après ces deux jours passés dans des décors minéraux. Et il y a des arbres ! Les bouleaux arctiques ne sont pas très hauts, mais ce sont bien des arbres.
Le goudron nous amène rapidement à notre hébergement de ce soir, la ferme Dalbær III juste avant Flúðir. Pour nous presque tout seuls (nous la partageons avec un couple de français), une maison moderne tout confort ! Canapés cuir, verres à pied, déco épurée ?scandinave?, le grand luxe ! Et pourtant, catégorie I, la moins chère pour cause de salle de bains commune.
Dommage seulement que le temps ne nous permette pas de profiter de la grande terrasse avec barbecue et du hot pot fumant. Les enfants arriveront quand même à essayer le trampoline entre deux averses.

Mardi 31 juillet
Le petit déjeuner, servi dans la vaste cuisine de nos hôtes est raffiné et copieux. Décidément, Dalbær est une ferme à recommander !
Aujourd?hui, nous nous séparons, Pascale et Dominique partent vers le Nord voir Geysír et Gullfoss que nous connaissons déjà. Ils vont jusqu?au lac Hagavatn, au pied du Langjökull et rejoignent Þingvellir par la piste F338.
Quant à nous, nous avions promis aux enfants de retourner au Bláa Lónið (Blue Lagoon)... Nous partons donc vers le Sud-Ouest visiter d?abord un peu la péninsule de Reykjanes. Plus on avance, plus le temps se lève, il fait même bientôt assez beau !
Un petit détour vers Strandarkirkja, une charmante petite église dédiée aux pêcheurs nous fait passer au milieu de nuées de sternes arctiques. Ells sont partout. Leurs petits se baladent jusque sur la route. Dès que l?on descend de la voiture, elles nous attaquent. Les cris sont assourdissants. Un moment étonnant...
Les solfatares de Krysuvík aussi valent le coup ! Ca glougloute, ça bouillonne, ça sent le soufre !
A Grindavík, on mangerait bien une pizza... Pas de chance la pizzeria ouvre à 16h, pas le midi. On mange donc un morceau dans une sorte de snack/épicerie/bazar avant de rejoindre Bláa Lónið.
Après avoir bien barbotté, direction Reykjavík par la route de l?aéroport en pleins travaux pour passage à 4 voies. Nos chambres nous attendent à l?auberge de jeunesse (nickel). Pascale et Dominique nous rejoignent, ravis de leur journée, et nous partons dîner en ville d?un repas de poissons, buffet à volonté et prix raisonnable dans un resto dont j?ai oublié le nom...
En sortant, il fait beau, c?est le début du coucher de soleil sans fin islandais...

Mercredi 1er août
Ce matin, lever très très tôt, pour utiliser les sèche-linge inabordables hier soir, copieux petit déjeuner à l?auberge de jeunesse, et nous voilà repartis.
Il fait très beau, mais il y a du vent (froid !). Après une halte technique à Mosfellsbær (banque et provisions), le vent devient vraiment gênant sur la route 36. On fait des kilomètres avec le volant tourné pour rouler droit ! On passe rapidement Þingvellir déjà visité, un bout de route 52 et on rejoint la F550 qui traverse la Kaldidalur. Plus on monte, plus les nuages sont présents sur les glaciers des deux côtés. Il n?y a plus que de la caillasse, on distingue le bas de quelques langues glacières sur notre droite. L?atmosphère devient presque oppressante. Qu?est-ce que ça doit être pour les 2 cyclistes que nous croisons au cairn indiquant le point le plus haut de la piste ! Avec le vent qu?il fait ! Nous n?aimerions pas être à leur place...
Nous croiserons aussi deux Toyota 2 roues motrices de location. Même à la très, très faible vitesse à laquelle ils roulent, le risque de casse me semble vraiment élevé avec ce type de véhicule! Sans parler de l?assurance qui ne les couvre pas sur une piste ?F?.
En redescendant, le ciel se dégage à nouveau, nous prenons à droite la 551 qui nous mène jusqu?au glacier à un refuge privé qui sert de base à des excursions sur le Langjökull en motoneige. Nous les voyons partir au loin sur la glace.
Un homme est là, un grand costaud. Etant donné le vent et le froid à l?extérieur, je lui demande très poliment si nous pouvons utiliser leur salle pour notre pique-nique quotidien en prenant éventuellement des consommations. La réponse est claire et nette : ?NO?. Je lui dis que nous laisserons tout parfaitement propre, que nous sommes avec des enfants... Le seul mot que je lui tire est encore ?NO? ! Quel ours !
Nous repartons donc, direction la jolie vallée de la Hvítá et la ferme Fljótstunga où nous avons réservé un chalet. Celui-ci se trouve à 3 km de la ferme en pleine nature au bord de la coulée de lave qui envahit la vallée. Le lieu est idyllique, mais le vent, toujours très fort est toujours là.
Le chalet, un peu sommaire, n?a que 4 lits... On nous amènera des lits de camp l?après-midi, mais il n?y a pas vraiment de place pour les installer, les enfants dormiront dans des recoins. Par contre il y ici a un équipement jamais vu en Islande : un climatiseur tout neuf ! Je me demande bien à quoi ça peut servir ici ?
La raison pour laquelle nous avons choisi cette ferme est que c?est celle des propriétaires de la grotte de lave de Surtshellir. A?17 h, nous voilà donc avec l?employée de la ferme, au beau milieu de la coulée de lave, équipés de casques et de lampes torches, prêts à descendre dans un tunnel de lave à un endroit où le plafond s?est écroulé. Ambiance explorateurs garantie !
Aussitôt au fond du gouffre, on est abrité du vent et, comme le soleil brille, il fait chaud ! On franchit une grille métallique et, dans la grotte elle-même, 4° seulement... Un sentier descend le long d?éboulements rocheux jusqu?à une grande salle on on peut admirer des stalagmites de glace. Au retour on s?arrête admirer des stalagtites de lave, ce qui est paraît-il rarissime. Beaucoup sont cassées, c?est la raison pour laquelle les propriétaires ont dû clôturer. La bêtise humaine...

Jeudi 2 août
Beau soleil ce matin, on passe Húsafell, sa forêt de bouleaux nains et ses chalets de vacances appréciés des Islandais pour aller admirer les belles chutes de Barnafoss et Hraunfossar. D?un côté, la rivière s?engouffre en bouillonnant dans un étroit et passe sous un petit pont de lave, de l?autre des résurgences sortent sous la coulée de lave et se jettent dans la rivière bleu turquoise.
Le site est vraiment beau malgré les cars de touristes et le côté un peu trop ?aménagé? du site. Le côté sauvage et libre a dû céder le pas aux normes de sécurité depuis quelques années...
La route 518 traverse le Varmaland (pays chaud), une jolie région agricole et rejoint la route n° 1. Tiens, ça faisait longtemps !
Juste avant Bogarnes, nous la quitons à nouveau pour la 54 en direction de Snæfellsnes. On voit déjà loin, très loin, le majestueux Snaefell et ses neiges éternelles sur fond de ciel tout bleu. Il sera en ligne de mire toute la journée.
Nous hésitons à gravir l?Eldborg, mais les enfants ont la flemme et la journée est encore longue, on continue !
Cap plein Ouest sur la péninsule de Snæfellsnes ! On s?arrête faire les pleins dans une station isolée à l?ambiance très américaine avec ses gros pick-ups, son snack et ses gars en chemise à carreaux attablés.
On commence à se demander où déjeuner. Il n?y a pas vraiment d?endroit abrité du vent sur cette route... Et, tout à coup, une aire de pique-nique avec une forêt. Oui, oui, une petite forêt de sapins plantés dans les années 60 d?après le panneau explicatif. Au soleil, mais à l?abri du vent on mange en T-shirt et on flâne au soleil. Un sentier balisé de 500 m (!) parcourt toute la forêt. Les enfants s?amusent à le parcourir le plus vite possible. Vraiment un coin charmant et inattendu.
L?après-midi le temps est toujours au beau, le thermomètre de bord fait des pointes à 16°. On cherche à voir les phoques d?Ytri-Tungaa. On commence par passer la ferme, demi-tour donc 15 km plus loin. On ne sait pas très bien où chercher et les accès à la mer ne sont pas nombreux. Finalement un chemin nous mène à une belle plage et très loin, il semble qu?il y ait des formes sombres dans l?eau près des rochers. Ouiiiiiiii ! ­­­Des phoques ! On enfile les bottes, on attrape jumelles et appareils photos et on avance doucement... Plus on s?approche et plus ces phoques nous paraissent bizarres... Arrivés assez près pour bien voir aux jumelles, on s?aperçoit que ce sont des canards ! Tant pis, c?était une promenade sympa.
On repart donc chercher ces sacrés phoques. Comme on n?a pas encore trouvé Ytri-Tunga, il y a de l?espoir. Après un nouveau demi-tour, on réalise que cette fameuse ferme doit-être cette maison complètement fermée qui semble déserte. A l?entrée de l?allée, les panneaux indiquant un hébergement semblent avoir été démontés et sur le mât ne flotte plus le drapeau IFH habituel. Bizarre... Comme on ne trouve pas d?accès à la mer à proximité, on laisse tomber les phoques, espérant avoir plus de chance d?en observer à la péninsule de Vatnsnes le lendemain.
Quelques kilomètres plus loin, nous nous arrêtons à la petite église noire de Búðir. Le site est magnifique, sable rouge, lave noire, mer et ciel bleus. Une petite partie de pêche à pied nous permet de ramasser une bonne quantité de petits bulots qui accompagneront agréablement l?apéro ce soir.
Quelques minutes encore sur la 574 et nous sommes à Arnarstapi où nos chambres nous attendent. La ferme est plutôt une station service / restaurant, mais tout y est impeccable, avec une grande pièce commune dans un grand chalet en bois avec tout ce qu?il faut pour la cuisine.
Je réalise que nous passerons ici notre nuit la plus à l?Ouest. Après, c?est donc un peu le retour qui commence demain... Le voyage lointain en voiture donne une valeur particulière à ce genre de réflexion. Quand on va très loin en avion, ça ne me fait pas le même effet.
Avant le dîner, nous allons nous partons pour la balade Arnarstapi / Hellnar en bord de mer. Quel coin sauvage et superbe avec ses oiseaux de mer, ses fleurs, ses falaises et ses curieuses formations de laves !
Juste avant Hellnar, un superbe chalet au toit bleu avec sa grande terrasse vue mer et son beau terrain nous font rêver. Une maison de week-end ici ? Un peu loin pour nous quand même. Dommage...
A Hellnar, nous récupérons la voiture laissée là un peu plus tôt pour éviter aux enfants d?avoir à faire le retour à pied.
Après un bon repas, nouvelle promenade jusqu?au joli petit port d?Arnarstapi dans un coucher de soleil sans fin. Les grands nuages effilés roses sont du plus bel effet, même s?ils ne me semblent pas de bon augure pour le temps de demain. Les sternes sont partout. Ici aussi, il y a des petits jusque sur la route. On dirait même qu?ils le font exprès. Est-ce qu?ils utilisent cette surface lisse pour apprendre à marcher et à décoller plus facilement ?
Ce soir encore, on ne manque pas d?images dans la tête pour s?endormir !

Vendredi 3 août
Effectivement, ce matin il ne fait plus beau, le ciel est tout gris, on ne voit plus le Snæfellsjökull pris dans les nuages et le vent a forci.
La F570 nous amène au plus près du glacier dont on ne voit pas grand chose. La redescente vers le Nord est impressionnante malgré la grisaille. Quelles vues !
Nous longeons maintenant la côte sur la 54 avec un vent de face à décorner les boeufs. Cette route parfois goudronné, parfois en terre traverse d?immenses étendues sauvages, on n?y croise pas grand monde, et pourtant elle n?est jamais monotone. On contourne des fjords, traverse de vieilles coulées de lave.
Après l?embranchement pour Stykkishólmur (nous ne faisons pas le détour) et le Álftafjörður, effectivement couvert de cygnes, la mer est couverte d?îles et d?îlots. C?est beau, mais il commence à pleuvoir, malgré le vent. Un bateau échoué rouille le long d?une petite île.
La 54 traverse maintenant une région un peu plus habitée avec des fermes clairsemées.
Un petit kilomètre sur la 60 et nous prenons à droite la 586. Petit arrêt à la reconstitution de la ferme d?Eric le Rouge (Eiríkstaðir). On se demande comment la tente du magasin de souvenirs peut bien tenir avec ce vent, mais ça tient.
La 586 devient F586. Je n?avais pas réussi à trouver d?infos depuis la France sur cette piste, et bien, c?est vraiment une bonne surprise malgré le mauvais temps. Il n?y a personne, la piste est amusante, traverse des tas de petits torrents à gué, de grandes prairies où il ferait bon pique-niquer si le temps était meilleur. Il faut s?arrêter régulièrement pour ouvir et refermer les barrières à moutons. Vraiment une façon sympa de couper vers la côte Nord quand on n?a pas le temps de faire les Fjords de l?Ouest.
Aujourd?hui, vraiment impossible de pique-niquer, nous nous arrêtons à Brú au snack d?une station service. Il y a foule et on a des numéros comme à la sécu pour obtenir hamburgers ou hot-dogs. Le problème, c?est qu?ils annoncent les numéros en Islandais seulement, on ne comprend donc rien ! On finira quand même par manger.
Un petit bout de route n°1 nous amène à Hvammstangi au pied de la péninsule de Vatnsnes. On y fait de grosses provisions à la veille du week-end de la ?fête des commerçants? pendant laquelle il parait que tout est fermé. En fait, on verra vite que c?est loin d?être vrai. Dans les régions touristiques, les supermarchés sont ouverts 7 jours sur 7, même fériés !
Hvammstangi est une petite ville sans intérêt particulier, mais on y a une impression d??Islande profonde?. On peut y voir quelques séchoirs à morues près du port...
Et c?est reparti pour la chasse aux phoques ! Un panneau indique une curiosité. On s?arrête. Le temps d?enfiler bonnets, gants, écharpes, on est au bord de mer. Juste un rocher pointu à voir un peu au large. Pas la queue d?un phoque. Zut !
On continue la route de terre 711, toujours le volant un peu tourné pour lutter contre le vent.
Un peu plus haut, un parking et un panneau étonnant avec un dessin de phoque au bord de la route. Effectivement, ici on apercevra nos premiers, mais ils sont très loin. Finalement on en trouvera un bon nombre à la ferme Stapar. Les fermiers ouvrent leur propriété et entretiennent un sentier pour les amateurs de phoques, comme ça, pour rien. Il y a même des toilettes ! Vraiment bien ! Les enfants, fatigués par le vent, sont restés jouer dans la voiture, on ne s?attarde donc pas trop.
Sur la route qui contourne la pointe de la péninsule, le thermomètre de bord descend encore : 5°... Brrrr ! Dans la voiture bien douillette, avec le chauffage, on profite de la sauvagerie des paysages jusqu?à l?auberge de jeunesse d?Ósar où nous partageons un chalet tout neuf avec un couple d?Allemands. Le site est remarquable avec vue sur les immenses plages de sable noir du Húnafjörður.
Après un petit tour bien emmitouflés jusqu?au Hvítserkur, une curieuse double arche rocheuse couverte de guano, nous renonçons pour ce soir à descendre les quelques centaines de mètres qui séparent notre chalet de la mer pour observer de plus près les phoques que l?on devine au loin. On garde ça pour demain matin, espérant qu?il fera meilleur.
La cuisine du chalet est minuscule et il nous reste un de ces fameux barbecue jetables et de la viande à griller. Ce sera donc barbecue ! Par un temps pareil, c?est une première. On prépare ça en s?abritant comme on peut du vent et de la pluie derrière le chalet, on se gèle bien un peu Dominique et moi, mais la viande est délicieuse.

Samedi 4 août
Ce matin, le temps n?est toujours pas terrible, mais au moins, il ne pleut pas ! On descend voir les phoques. Il se prélassent juste en face, sur le sable noir, de l?autre côté d?un étroit bras d?eau.
Hé, les phoques, des humains, venez voir ! Dès qu?on arrive, les plus jeunes se mettent à l?eau et s?approchent pour nous observer, quels curieux ! On se sait pas qui sont les plus intéressés par le face-à-face. Eux ou nous ? Les museaux et les grands yeux sombres qui dépassent de l?eau s?approchent jusqu?à 5 mètres environ, mais pas plus.
On laisse les phoques à leurs occupations qui ne semblent pas bien violentes et on rejoint la route n°1 par les 717 et 716.
On fait un petit détour pour visiter l?intéressante ferme-musée de Glaumbær avec ses murs en tourbe et ses toits en herbe. Ca fait toujours une drôle d?impression de réaliser comment vivaient les Islandais il y a seulement 100 ans. Pas très loin du Moyen-âge sans doute. Ils étaient le peuple le plus pauvre d?Europe. Les temps ont changé !
Dans la vallée après Varmalhíð d?énormes travaux transforment la jolie route à flanc de montagne dans la vallée Öxnadalur en un très large ruban de bitume tout neuf. Surement bien pratique pour les Islandais, un peu dommage pour les touristes que nous sommes. Au col, on est à nouveau dans les nuages et sous la pluie.
A Akureyri, c?est la fête des commerçants ! Fête foraine sur le parking, podium et animations sur la place au bout de la rue piétonne. On trouve difficilement à se garer, quelle foule malgré le mauvais temps !
Après un rapide déjeuner dans une boulangerie/snack, on repart, direction Goðafoss.
Pour changer après tout ce bitume, on ?coupe?, si on peut dire car ça prend plus de temps que la route, par la piste 828 qui monte dans la montagne. C?est sûrement très beau, mais on est completement dans les nuages. On ne voit plus le bout du capot. L?impression est vraiment saisissante !
A Goðafoss, il ne pleut presque plus. Cette chute avec ses rapides plus en aval et ses eaux vertes est toujours aussi belle. Je crois que c?est ma préférée en Islande.
D?ici, j?avais envisagé de prendre les routes 842 et 843, et de rejoindre la ferme Stöng, près de Myvatn où nous devons passer trois nuits par de petites pistes en pointillées en visitant Aldeyjarfoss au passage. Malheureusement, le temps redevient vraiment mauvais, le ciel est incroyablement noir vers l?intérieur des terres et il recommence à pleuvoir fort. Tant pis, nous prenons la route n°1...
Stöng est une grande ferme, dans la lande, à quelques kilomètres à l?Ouest de Myvatn. Des moutons, quelques champs, et une grande guesthouse où on à l?impression de plonger vers le passé. On y a un très bon aperçu du style déco islandais des années 70 ! Papiers à fleurs défraichis, lambris, napperons et fanfreluches. Passé la première surprise, on s?y fait. Et comme d?habitude, tout est propre.
On passe le reste de l?après-midi dans le salon à feuilleter les beaux livres sur l?Islande mis à la disposition des hôtes, les enfants regardent un DVD... Cette pluie nous fournit prétexte à un peu de repos qui ne fait pas de mal.

Dimanche 5 août
Décidément le temps à du mal à se remettre, ce matin c?est encore pluie et froid au menu...
Après un solide petit déjeuner, nous voilà repartis par la route 849 qui longe la rive Nord du lac.
Des volcans fantômatiques émergent de la brume. Ensuite, à gauche, route 87 que nous quittons pour une piste non numérotée à droite qui doit nous mener aux solfatares de Bæjarfjall. Loin des routes, c?est l?occasion de voir des manifestations volcaniques en pleine nature.
Toujours dans la brume, on sait qu?on approche lorsque la caractéristique odeur d??uf pourri nous arrive aux narines. Après une première tentative de balade dans le brouillard total, une éclaircie nous permet de profiter mieux du site. Marmites de boues, solfatares, fumerolles sont bien là, sans barrières ni protections. Attention aux zones les plus claires, il paraît qu?on passe facilement à travers ! Et là brûlures garanties !
Malheureusement, le site est un peu gâché par un forage à grande profondeur dont nous n?avons pas compris le but (les panneaux sont en islandais) avec installations et cabanes de chantier. Comme nous sommes dimanche, tout est calme, mais en semaine, bonjour le bruit et les camions sans doute... Décidément, l?Islande bouge... Comme l?endroit devait être tranquille avec seulement le petit refuge.
Le piste redescend ensuite à Húsavik pour un petit coup de blues dû au mauvais temps qui nous empêche encore de pique-niquer... Après un déjeuner sympa dans le restaurant sur le port, en face des bateaux de whale watching, coincés à quai par le mauvais temps, et ça va mieux !
Nous entamons le tour de la péninsule de Tjörnes avec de grandes déchirures bleues dans les nuages. Le moral revient ! Une aire de repos au sommet des falaises nous permet d?observer des macareux sur l?eau, de très loin, tout en bas.
Direction ensuite le canyon en fer à cheval d?Asbyrgí. Après le mauvais temps de ces jours derniers, c?est un petit paradis. Bien abritée du vent par ses falaises, cette ?forêt? islandaise et bien agréable. Avec les éclaircies revenues, on a même presque chaud. Etonnant de trouver ici ce coin bien aménagé (un peu trop ?) avec toutes ces familles islandaises en balade dominicale.
Ensuite, F862 vers le Sud jusqu?à la bifurcation vers Hljóðaklettar et ses orgues basaltiques au bord de la Jökulsá. Les paysages sont somptueux. Difficile d?imaginer quelles forces ont pu tordre et plisser comme ça les coulées basaltiques.
Sans même chercher, on tombe sur une vraie mine de cèpes. Honte à nous, bien que l?on soit dans un parc naturel, on ne résiste pas à la tentation d?en ramasser de quoi faire une bonne poëlée pour ce soir.
Entre Hljóðaklettar et Dettifoss, la F862 devient vraiment mauvaise. Ca secoue beaucoup et on n?en finit pas de traverser les mares de boue laissées par les pluies de ces derniers jours. A Dettifos, le soleil et l?arc-en-ciel qui joue avec la chute atténuent un peu l?impression de violence brute que dégage toute cette eau boueuse se précipitant dans les embruns au milieu d?un désert de caillasse. C?est la deuxième fois que j?y viens et c?est toujours très, très impressionnant.
Au Sud de Dettifoss, la F862 devient plus roulante, même si lors de certains passages encaissés il vaut mieux ne pas avoir à croiser qui que ce soit... Bientôt on retrouve la route n°1 qui nous ramène à Myvatn. En longeant la côte Sud, la lumière sur le lac est sublime.
A Stöng, on profite du beau temps revenu pour siroter un petit apéro dans le hot pot bien chaud. Ca fait du bien !
Après avoir dégusté nos cèpes, on assiste au coucher de soleil le plus extraordinaire que j?aie jamais vu. Il ne fait pas chaud, mais on sort toutes les cinq minutes et chaque fois le spectacle est différent et de plus en plus grandiose.

Lundi 6 août
Ce matin, on reprend la côte Nord du lac pour rejoindre Reykjalíð. Cette fois on profite du paysage !
A l?Office de tourisme, on réserve un balade à cheval pour ceux que ça branche le matin et une sortie en mer pour aller voir les baleines l?après-midi. La ferme pour la rando à cheval est à l?Ouest du lac, à Skútustaðir, près de Stöng, en fait ! Nous voilà donc repartis par la rive Sud. Heureusement, on ne se lasse pas des paysages qui changent avec la lumières. Pendant que les cavaliers font leur rando sur l?ancienne piste qui reliait Skútustaðir à Húsavik à travers les cônes volcaniques, nous faisons une petite balade à pied au milieu des pseudo-cratères.
Il fait très beau et le pique-nique à Grjótagjá est bien agréable, même si nous sommes un peu surpris de voir que le chemin de campagne qui y menait, est devenu une large piste bien plate qui permet maintenant aux autocars de venir au plus près de la fissure.
Ici encore on voit bien le travail des plaques tectoniques. La source d?eau chaude au fond de la fissure béante est bien tentante, il semble qu?elle ne soit pas trop chaude pour se baigner, mais nous n?avons pas le temps de trop traîner, le whale watching nous attend à Húsavik !
La encore, c?est un peu la surprise : en 2004, il y avait deux bateaux. Maintenant, il y en a au moins six pour une compagnie, plus au moins un ou deux autres pour une deuxième société qui s?est montée. Pas sûr que les baleines apprécient vraiment cette flotille sur la baie. En tout cas, contrairement à 2004 où nous avions pu voir des dauphins, des baleines de minke et même des baleines bleues, cette année, rien pendant les 2 heures passées à naviguer. On a seulement aperçu, juste avant de rentrer au port, une baleine de Minke que tous les bateaux poursuivaient...
Heureusement qu?il faisait beau et que les paysages par eux même justifient la sortie ! On s?est approchés assez près de l?île de Flatey et de la côte montagneuse d?une sauvagerie totale avec ses sommets enneigés à plus de 1000 m d?altitude.
Avec une belle houle de plusieurs mètres, tout le monde n?échappe pas au mal de mer?

On revient vers Myvatn et il est déjà l?heure de penser au dîner. On va se faire un restau. Pas évident de trouver ! Il n?y en a pas tant que ça. Les restaurants des hôtels sont hors de prix. A Reykjalíð, une sorte de restau/cafeteria nous semble sympa, mais c?est bondé. Nos guides indiquent sur la rive Sud (encore !) un restau dans une ferme où on peut manger avec vue sur les vaches. La salle est effectivement séparée de l?étable par une vitre, c?est plutôt amusant ! mais ici aussi, c?est complet. Il est 20h30 et on ne sait plus trop où aller. On nous propose de réserver une table pour le 2ème service après 21h30. Parfait ! Ca nous permet d?aller revoir les solfatares et la montagne colorée de Námafjall. A cette heure tardive, nous sommes presque seuls et la lumière est extraodinaire. Un beau souvenir !
Par contre, le repas à l?étable, à part le cadre, rien de mémorable, cher et pas terrible. Le saumon donnait un peu l?impression d?avoir été fumé au tabac froid... Beurk.

Mardi 7 août
On quitte ce matin la ferme Stöng et le lac Myvatn non sans profiter une dernière fois du panorama sur l?aire aménagée sur la route n°1 avant Námafjall. Aujourd?hui, Askja et les déserts de l?intérieur. On a de la chance, il fait beau pour ce qui doit être un grand moment du voyage ! Juste avant de prendre la F88 à droite, on s?arrête faire le tour du vieux cratère égueulé Hrossaborg qui domine le plateau de caillasse. La piste mène jusqu?au beau milieu du cratère, on se sent tout petits...
La F88 commence par de grandes étendues de sable noir où on file bon train. En ligne de mire, le mont Herðubreið est encore ce matin sous un couvercle de nuages. Une petite frayeur au passage quand je réalise que nous n?avons pas refait les pleins après nos nombreux allers-retours au bord du lac hier. Pas d?inquiétude avec le Hilux qui consomme peu, mais le Patrol est plus gourmand. Avec la jauge au 3/4, ça devrait aller jusqu?à demain soir?
La piste traverse une coulée de lave et devient beaucoup plus chaotique. Après un premier gué, assez profond sur la Lindaá, un bras de la Jökulsá a Fjöllum, on roule sur une sorte d?île dans le lit de la rivière qui prend ses aises au milieu des bancs de sable. Le ciel et le soleil miroitent sur l?eau. C?est magique...
Un deuxième gué et nous nous arrêtons quelques minutes au refuge de Herðubreiðalindir. Au milieu de toutes ces laves et scories volcaniques, cet espace de végétation prend toute son importance.
Un peu plus loin la Jökulsá coule avec violence dans des gorges totalement minérales, sauvages et spectaculaires. Avec sa couleur marron clair, on dirait une rivière de chocolat au lait. La vitesse du courant est impressionnante.
La piste traverse ensuite d?immenses étendues de scories volcaniques jaunes. Un peu partout des cônes volcaniques et des montagnes aux sommets enneigés. Avec le grand beau temps, c?est grandiose !
Nous déjeunons sur la terrasse du refuge de Dreki avant d?aller explorer Drekagil (la gorge du dragon), une faille qui s?enfonce dans la montagne et d?où sort le torrent alimentant les lieux en eau. De curieuses formations de lave ont donné le nom de dragon aux lieux. Pendant ce temps, les enfants jouent à construire des barrages sur la rivière. On s?amuse de voir qu?ici les pierres flottent? La ponce est tellement légère !
Une équipe de télévision filme et interviewe une patrouille de rangers. Ils ne se font pas prier pour faire de grandes gerbes d?eau en traversant plein pot le petit gué avec leur énorme Patrol.
Quelques kilomètres impressionnants à travers les coulées de lave récentes, et voilà le parking d?Askja. C?est maintenant à pied que nous traversons la caldeira, une grande étendue plate entourée d?une barrière montagneuse enneigée. On longe des névés, des laves noires ou rougeâtres? Jusqu?aux deux lacs : le grand, bleu et froid, Öskjuvatn et le petit, vert et tiède, Víti. Certains s?y baignent paraît-il... Nous n?essaierons pas, la descente dans le cratère pour arriver au bord est dissuasive et, malgré le soleil, à 1000 m d?altitude il ne fait pas si chaud.
Nous voilà repartis à travers les déserts volcaniques. Grandes étendues de sable ou de ponce, slalom entre les gros rochers éjectés par les volcans alentours, traversée de coulées de lave cahotiques... La F910 vers l?Est est toujours variée et grandiose. Le mont Herðubreið, maintenant sur notre gauche est dégagé de tout nuage. On comprend pourquoi les islandais l?appellent la ?Reine des montagne?.
Un petit regret en laissant sur notre droite les F902 et F903 qui mènent à Kverkfjöll et ses grottes de glace sur le bord nord du Vatnajökull, mais ça représente un détour de 180 km, nous n?avons ni le temps ni le carburant nécessaires... Ce sera pour une autre fois !
Au pont qui franchit la Jökulsá á Fjöllum en furie, on retrouve le cameraman déjà croisé à Dreki. Il nous filme au passage. De quelle ?uvre allons nous être les vedettes ? Je me venge en le prenant en photo !
Le Snæfell (l?autre, celui de l?Est !) en ligne de mire, nous traversons toujours des paysages magnifiques, quelques gués sans difficulté, bientôt les prairies réapparaissent avec leurs moutons. On retrouve la civilisation à la ferme de Brú où trône une Chevrolet Camaro mauve rutilante. Curieuse rencontre sur cette route de terre battue du bout du monde.
Brú signifie ?pont? et, effectivement, un pont permet ici de franchir la Jökulsá á Brú, ce qui signifie exactement ?Rivière glaciaire du Pont?. J?adore cette toponymie ! Quand on regarde une carte ou un guide d?Islande pour la première fois, on a l?impression que tout ça est très compliqué, mais en connaissant seulement quelques mots désignants les éléments du paysage, on comprend très facilement. Inconvénient, il existe souvent des lieux avec le même noms en plusieurs endroits d?Islande. Les deux Snaefell (montagne des neiges) à l?Ouest et à l?Est par exemple...
La belle route en terre nous amène finalement à la ferme Aðalból où nous avons réservé pour la nuit et qui fait station service. Nos chambres, vraiment impeccables, sont dans une aile la maison des propriétaires. Dans la salle de bain il y a brosses à dents, shampooings et savons. C?est vraiment un logement ?chez l?habitant?.
Pour le dîner, pas de cuisine commune ici, mais nos hôtes nous permettent de nous installer à une table du garage aménagé en café / bar. Les jeunes de la région viennent ici le soir siroter une (ou plusieurs) bières, c?est bien la seule distraction? La première ville (Egilsstaðir) est à 150 km ! Ce soir, ils profitent de la belle soirée d?été dehors. Il fait bon ! Enfin, pas plus de 10°, mais sans vent avec une petite laine...
Après le dîner nous discutons un moment de ce fameux barrage de Kárahnjúkar avec le propriétaire. Il a l?air complètement déprimé par ce que sa région est en train de devenir...
Il nous explique que même si un lâcher d?eau estival nous permet de voir un peu d?eau dans la Jökulsá á Brú, la plupart du temps, la rivière est maintenant à sec, son cours est détourné par un tunnel vers le Lagarflót via la centrale électrique. Personne ne sait ce que vont devenir les fermes de la Jökuldalur sans eau? Pas grand chose, sans doute. Il nous invite à voir cette vallée par nous-même quand nous repartirons en prenant plutôt la 923 que la 910.

Mercredi 8 août
Grand beau temps ce matin encore ! Notre propriétaire nous ayant prévenus que la rivière était maintenant infranchissable au niveau du barrage, nous revenons sur nos pas sur la route d?hier pour gagner par le Nord les gorges de Hafrahvammar. Ces gorges méconnues sont grandioses. Et là, il n?y a personne, on est vraiment en pleine nature. On imagine difficilement la force de la rivière furieuse qui a creusé ces gorges en voyant le filet d?eau qui reste à couler au fond.
Après une belle balade près des gorges, on remonte jusqu?a la piste principale sur la crête et on redescend de l?autre côté vers Laugarvellir (littéralement ?Source chaude?). Là, c?est le rêve, une petite rivière chaude se jette dans la rivière froide par une petite cascade ou on peut prendre une douche naturelle bien chaude. Dans cette sorte d?oasis au milieu des montagnes de caillasses, des prairies fleuries entourent un vieux refuge et une vieille bergerie. Après la douche et un bon pique-nique, on lézarde au soleil un bon moment?
Un panneau explicatif nous ramène aux réalités. Cet endroit paradisiaque a été colonisé par une famille au début du XXème siècle, mais un jour d?hiver, tous les moutons s?étant perdus dans le blizzard, le propriétaire désespéré s?est suicidé laissant femme et enfants. Après avoir tenu quelques temps, il ont déserté les lieux définitivement. Le petit paradis d?aujourd?hui avec eau chaude à volonté n?en a pas toujours été un?
Nous rejoignons la piste principale. Après une vingtaine de kilomètres en pleine nature, elle arrive au milieu de l?immense chantier du barrage. Il y a des panneaux d?interdiction partout. Nous n?osons pas continuer jusqu?au bord du lac en train de se former mais, de là où nous sommes, nous embrassons toute la région. Le lac s?étend au loin jusqu?au bord du glacier, à plus de 50 km. Impressionnant !
Il est effectivement impossible de franchir le barrage pour l?instant, nous revenons donc une fois de plus sur nos pas. Sur le plateau, à environ 600 m d?altitude, il se passe un phénomène bizarre : le thermomètre de bord qui depuis 3 jours était ?bloqué? à 16 ou 17° environ se met à grimper? 18, 19? Il passe les 20 et monte jusqu?à 23° en quelques minutes. je crois d?abord que le capteur à lâché mais, en ouvrant la fenêtre, on sent un petit vent soufflant du Sud et effectivement l?air est devenu chaud ! Le climat islandais est décidément bien surprenant.
Comme nous l?avait conseillé notre hôte de la nuit dernière, nous gagnons Egilsstaðir par la Jökuldalur, c?est effectivement une belle vallée fertile avec moutons sur la route, cascades et fermes disséminées.
La route en terre 923 rejoint la fameuse route n°1, ici goudronnée depuis peu, que nous retrouvons une dernière fois. Nous traversons Egilsstaðir, ville moderne sans intérêt, sans nous arrêter pensant trouver à Seyðisfjörður de quoi faire quelques courses.
La route 93 est très différente de l?aller. Il fait beau et presque chaud et on profite cette fois des paysages qui étaient dans les nuages à l?aller.
A l?auberge de jeunesse, un peu vieillotte, mais sympa, nous sommes accueillis par un Français qui nous dit que le seul supermarché du coin ferme à 18h30. Dommage pour les courses?
Pour ce dernier soir, ce sera restaurant, mais difficile de trouver de la place. Nous ne sommes pas les seuls à passer notre dernière soirée ici en attendant le Norröna? Nous réservons dans un resto ?branché? plutôt sympa pour le 2ème service et faisons un tour dans le village sur le port en attendant.

Jeudi 9 août
Dans la salle de l?auberge de jeunesse où nous prenons notre petit déjeuner, nous assistons à l?entrée du Norröna dans le port. Un si gros bateau dans un si petit port?
Il nous reste deux heures islandaises pour faire quelques courses, visiter le petit centre-ville et sa jolie église bleue, et puis c?est le départ.
Le mauvais temps arrive alors que nous partons. Au fur et à mesure que nous progressons dans le fjord, les nuages envahissent la vallée. Bientôt, il pleut et l?Islande disparaît très vite à l?arrière dans ses brumes.
Entre le Naust Lounge bar, la piscine au fond du bateau pour les enfants et le ?Buffet? restaurant le soir, le temps passe tranquillement à bord du Norröna?
On retrouve aussi nos amis motards avec les quels nous partageons nos impressions.

Vendredi 10 août
Journée à bord. On rate le passage aux Féroé pour cause de grasse matinée.
Jolie lumière et fous de bassan le soir en longeant les Shetlands.

Samedi 11 août
Arrivés pile à l?heure à Hansholm, nous reprenons la route à travers le Danemark puis le Nord de l?Allemagne. Vers 22 h, on décide de s?arrêter au premier hôtel sur l?autoroute, mais il n?y en a aucun. Direction Hambourg donc. Le premier hôtel indiqué par le GPS semble sordide dans un quartier un peu louche, l?Etap Hotel est complet. Tant pis, on abandonne Hambourg et on repart.
Il est maintenant près de minuit et nous revoilà donc sur l?autoroute. Heureusement, on s?est bien reposé sur le bateau et le décalage horaire (2 h avec l?Islande) est à notre avantage. Finalement on trouve rapidement une motel sur l?autoroute près de Brême.

Dimanche 12 août
Les autoroutes allemandes sont bien plus roulantes le dimanche ! On est en en Belgique, juste à la frontière, pour déjeuner. Ca fait drôle d?entendre parler français, on a perdu l?habitude !
La frontière française est la seule qui soit encore matérialisée parmi toutes celles que nous avons franchies et un barrage de police nous accueille juste quelques kilomètres après. On avait aussi perdu l?habitude de voir autant de forces de l?ordre. Cher pays de mon enfance?
Arrivée à la maison vers 17h.
Modifié en dernier par Pierre le 03 mars 2008, 14:17, modifié 5 fois.

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Myriaðe
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Message par Myriaðe » 16 oct. 2007, 15:22

Bonjour Pierre,

Merci d'avoir posté aussi vite ton carnet de route.
Belle galerie photos, j'ai apprécié tes ciels à la ferme de Stöng. La jeune fille parlant Français est-elle toujours là ?
Tu as eu une sacrée chance de voir autant de phoques d'aussi près.
C'est mauvais signe les macareux ne sont pas venus nidifier cette année. Où étaient-ils :?: :?:
Question météo, tu n'as pas été gâté, c'est ça l'Islande, et puis s'il faisait tout le temps beau, il y aurait beaucoup trop de touristes ? :evil:

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Féroé
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Message par Féroé » 16 oct. 2007, 16:48

Merci pour ce compte-rendu : très instructif et vraiment sympa à lire. :D


Je ne commenterai que brièvement la partie "Féroé", celle que je maîtrise le mieux.

Effectivement, la plupart des gens pensent que c'est un calvaire de passer par cet archipel (pourquoi perdre du temps ?) et ils on tort. Tant mieux pour les autres, ça fait toujours moins de touristes...

Mais, contrairement à l'Islande, trop grande évidemment, je préconise de ne pas utiliser la voiture aux Féroé (c'est vrai que quand on a que trois jours c'est différent). On découvre ce "pays" d'une tout autre manière.

Pour ce qui est des horaires de café à Tórshavn, le Café Kheops et le Galleri Jinx ouvrent sauf erreur à 9h tandis que le Café Natur le fait à 11h (c'est pas hyper matinal c'est vrai).

Quant à ton escapade au sud de Streymoy, il s'agit de Kirkjubøur et non de Bøur (joli village situé sur l'île de Vágar) mais souvent les gens abrègent Kirkjubøur en Bøur d'où la confusion qui peut en naître.

A part ça, encore bravo pour ce récit sur l'Islande, il met l'eau à la bouche !

:wink:
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Message par Pierre » 16 oct. 2007, 17:08

Merci de votre intérêt !

Pour Myriaðe :
Plus de Française à Stöng... Les 2 filles n'étaient pas islandaises non plus. Je pense que ce sont des saisonnières qui doivent changer chaque année.
Pour la météo... On a eu de tout, l'Islande, quoi. Quand on veut bronzer, on va ailleurs :)

Pour Féroé :
On était à Thorshavn à 8 h, à l'arrivée du bateau et les cafés étaient bien fermés sans infos sur leurs horaires d'ouverture !
Avec des enfants et en 3 jours, une voiture, c'est pratique. C'est vrai que l'on passe vite que l'on rate sûrement quelque chose. Peut-être un autre voyage consacré uniquement aux Féroé un jour ?
Désolé pour Bøur/Kirkjubøur. J'avais vu les 2 orthographes dans différents guides ou cartes et j'avais gardé la plus courte. Dorénavant, je rajouterai l'église.

@+
Pierre

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Chris
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Splendide !

Message par Chris » 16 oct. 2007, 22:46

:D Waouhhh ! c'est la surprise d'octobre !

Merci Pierre et bravo pour tes photos, elles sont magnifiques ! Quelle lumière, quelles perspectives ! Vraiment : chapeau !

Quant au carnet, je l'ai dévoré d'une seule traite, mais j'ai assez vite sorti mes cartes ! Dès la partie Kirkjubæjarklaustur et ton périple par le Nord du Mýrdalsjökull vers Landmannalaugar, j'ai très vite compris qu'il fallait que j'aille chercher mes 1/250 000 ème pour te suivre à la trace ... et encore je ne suis pas sûr de ton itinéraire entre la Hólmsá et le lac Álftavatn !

Dans ce secteur, mais aussi ailleurs dans le Nord, tu es passé par des pistes rares où tu as fait de belles découvertes (à l'Est de l'Askja, les gorges de Hafrahvammar et la douche chaude naturelle de Laugarvellir, par exemple). Aussi, ton carnet va rejoindre ma doc-Islande en vue de suivre en partie tes traces un jour ...

Dommage pour l'absence d'oiseaux à Ingólshöfði ! Que s'est-il passé cet été ? Il y avait 300 000 macareux quand j'y suis allé et des dizaines de grands labbes ... En revanche quand je lis qu'il y avait foule (d'humains) je suis effaré ! Cette hyper fréquentation n'en serait-elle pas la cause ? Déjà en 2003 (nous n'étions qu'une douzaine avec Einar le fils du fermier), j'avais été étonné que cette famille ait pu avoir les autorisations nécéssaires pour "exploiter" ce site qui de toute évidence devrait être une réserve naturelle.

Ah ... un truc que je partage avec toi et qui m'amuse toujours beaucoup, c'est cette toponymie quasiment descriptive qu'on trouve en Islande ... C'est vrai qu'au début ces noms parfois à rallonge paraissent compliqués et impossibles à mémoriser (sinon à prononcer !) mais quand on a acquis la petite liste de mots désignant les éléments du paysage on décortique tout ça très facilement ! De Varmaland, le pays chaud, jusqu'à la Kaldidalur, la vallée froide, en passant par les innombrables Hraun-quelque chose, la coulée (de lave) de - ... c'est assez rigolo. J'adore aussi dans le centre de Reykjavík, Hverfiskgata ... la rue du poisson bouilli :lol: :lol:

Un grand merci pour cette contribution qui enrichit la base du forum et rendra service à bien des voyageurs !

Chris.

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Pierre
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Re: Splendide !

Message par Pierre » 17 oct. 2007, 11:22

Merci Chris !
Chris a écrit :Dès la partie Kirkjubæjarklaustur et ton périple par le Nord du Mýrdalsjökull vers Landmannalaugar, j'ai très vite compris qu'il fallait que j'aille chercher mes 1/250 000 ème pour te suivre à la trace ... et encore je ne suis pas sûr de ton itinéraire entre la Hólmsá et le lac Álftavatn !
Une petite image vaut parfois mieux qu'un long discours... La source chaude devait se trouver vers Laugarháls. Avec ce nom, c'est logique, bien que je ne connaisse pas la signification de "háls". En tout cas, on ne l'a pas trouvée?
Image
Chris a écrit :à l'Est de l'Askja, les gorges de Hafrahvammar et la douche chaude naturelle de Laugarvellir, par exemple
Vraiment un souvenir extraordinaire !
Chris a écrit :Dommage pour l'absence d'oiseaux à Ingólshöfði ! Que s'est-il passé cet été ? Il y avait 300 000 macareux quand j'y suis allé et des dizaines de grands labbes ... En revanche quand je lis qu'il y avait foule (d'humains) je suis effaré ! Cette hyper fréquentation n'en serait-elle pas la cause ? Déjà en 2003 (nous n'étions qu'une douzaine avec Einar le fils du fermier), j'avais été étonné que cette famille ait pu avoir les autorisations nécéssaires pour "exploiter" ce site qui de toute évidence devrait être une réserve naturelle.
Effectivement la foule ne doît pas aider la faune... Je pense que les fermiers exploitent Ingólshöfði tout simplement parce qu'ils en sont propriétaires et qu'ils y font ce qu'ils veulent ! La femme d'Einar nous a expliqué qu'ils avaient essayé de cultiver des pommes-de-terre, mais que la récolte ayant été trop (sic) abondante la première année, ça avait été trop de boulot de ramener tout ça à la ferme et que donc ils avaient laissé tomber l'année suivante ! Promener les touristes, ça doît être moins fatiguant et plus rentable que les patates :lol:

Amicalement,
Pierre

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patates

Message par Myriaðe » 17 oct. 2007, 11:37

Bonjour Pierre,

Les touristes sont secoués comme des patates dans la carriole :evil: :evil:
Alors, patate à 0.50? le kg ou patate à 2000 ISK l'unité (23.30?), le compte est vite fait.
Ils ont transporté 4000 patates en 2007 soit un revenu de 93200 ? soit 186400 kg de patates où il faut se baisser .
Puisqu'on en est aux chiffres, 4000 patates pour 300 000 macareux, ça fait 1 patate pour 75 macareux.!!!

C'est vrai que nous sommes bien des patates pour cautionner ce genre de tourisme, mais les macareux sont tellement craquants .

Myriaðe
Image
Modifié en dernier par Myriaðe le 17 oct. 2007, 11:59, modifié 1 fois.

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Merci

Message par Chris » 17 oct. 2007, 21:42

Merci Pierre pour la "petite" image ( :lol: en s'affichant elle a étiré subitement mon écran sur 1,50 m de large et il a cassé un carreau en sortant de la pièce).

Non je plaisante : c'est super ! et je n'en reviens pas de la dernière partie de ton itinéraire entre Alftavatn et la F225 (près de Landmannalaugar) !
Vraiment gonflé !

A part ça, pour Laugarháls, d'après mes sources (chaudes ! hi hi !), "háls" voudrait dire "le cou" ou "la nuque" ... Ce serait donc "les bains chauds où on se baigne jusqu'au cou" ! (j'adore vraiment ces trucs !)

:idea: Un de ces jours il faudra qu'on se fasse un post sur "les mots-clés pour comprendre les toponymes".

Chris.

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Re: Merci

Message par Pierre » 18 oct. 2007, 14:57

Féroé a écrit :Háls signifie effectivement cou mais il y a une autre acception qui est grosso modo chaîne de collines. Je pense qu'il faut retenir cette dernière même si cela devient moins drôle. :wink:
Un peu moins drôle, dommage? Mais qu'est-ce qu'on apprend avec tous ici !
Chris a écrit :je n'en reviens pas de la dernière partie de ton itinéraire entre Alftavatn et la F225 (près de Landmannalaugar) ! Vraiment gonflé !
En fait cette piste n'est pas si difficile, il suffit d'adapter sa vitesse au terrain, soit entre pas vite, lentement et très lentement. Mais que c'est beau ! Entre névés et solfatares?
Seule une rivière un peu importante dont je ne connais pas le nom que l'on traverse 2 fois peut peut-être parfois poser problème. Le premier gué est assez profond (idem celui de la Hólmsá, donc si on passe la Hólmsá, on doit passer ici sans problème) ; au deuxième, la piste se perd un peu dans les bancs de gravier, il faut bien choisir son chemin mais en restant raisonnable, c'est plus amusant que dangereux.
Chris a écrit :Un de ces jours il faudra qu'on se fasse un post sur "les mots-clés pour comprendre les toponymes".
Superbe idée ! Il y en a auxquels je ne comprends vraiment rien et qui m'intriguent. Qui a une idée de ce que peut vouloir dire "Hrafntinnusker" par exemple ?

@+
Pierre

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Himbrimi
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Strútslaug, Markarfljót et Ingólfshöfði

Message par Himbrimi » 19 oct. 2007, 00:05

Bonjour Pierre,

C'est vraiment un très beau récit de voyage que tu nous offres là, c'est un vrai plaisir que de vous suivre ! Vous avez fait un itinéraire riche avec pleins de belles découvertes.
La source chaude devait se trouver vers Laugarháls.
Le bain naturel que vous cherchiez (29/07), Strútslaug, est exactement à l'endroit de ta carte où se trouve le triangle noir (qui doit correspondre à un refuge rudimentaire), au sud de Laugarháls. En fait c'est au refuge de Strútur que vous êtes allés, il est juste à l'ouest de la montagne du même nom, c'est à dire à mi-chemin environ de Strútslaug ; ce refuge date de 2002 et n'est pas indiqué sur ta carte . Le cadre est très beau en effet et je comprends que cela vous ait plu. De ce refuge il y a un itinéraire de randonnée qui continue vers Strútslaug et rejoint Álftavatnskrókur, plus à l'Est (lien en allemand).
Seule une rivière un peu importante dont je ne connais pas le nom que l'on traverse 2 fois peut peut-être parfois poser problème.
Entre Álftavatn et la F225 c'est à la rivière Markarfljót qu'on doit les gués vraiment importants. Elle prend naissance au massif de Hrafntinnusker et devient un puissant fleuve qu'on voit bien au moment où la route n° 1 le traverse, devant Seljalandsfoss.
Toute la zone au nord d'Álftavatn est vraiment très belle et, même si les pistes se compliquent franchement dès qu'on quitte la F210 (au nord de Laufafell), ça vaut le coup de s'y rendre.
Hrafntinna est en faite le mot islandais pour designer l'obsidienne et effectivement utilise l'idee du noir du plumage du corbeau.

Sker veut dire recif.

Donc Hrafntinnusker, je vous laisse faire l'amalgame...
Pour illustrer les "récifs noirs comme le corbeau", voici une photo du mont Hraftinnusker. Le sol est par endroits entièrement couvert de blocs d'obsidienne (il y en a très peu sur cette photo). Une fois de plus le nom décrit bien le lieu...

Image
Déjà en 2003 (nous n'étions qu'une douzaine avec Einar le fils du fermier), j'avais été étonné que cette famille ait pu avoir les autorisations nécéssaires pour "exploiter" ce site qui de toute évidence devrait être une réserve naturelle.
Ingólfshöfði est déjà une réserve naturelle... Et ce depuis 1974. L'endroit a toujours été important pour les locaux, depuis les premiers colons : source de nourriture quand les oiseaux sont là, excellent pâturage et ancien point d'embarquement pour les barques de pêche locales. En conséquence, le classement en réserve est accompagné d'une dérogation spéciale qui autorise les habitants des environs à en poursuivre l'exploitation. Ceci explique les visites touristiques guidées. La collecte d'?ufs d'oiseaux de mer y est également autorisée et pratiquée ; je ne serais pas surpris qu'ils aient aussi le droit d'y chasser le macareux au filet (ce qui ne veut pas dire qu'ils le font, je n'en sais rien).

Yann

P.-S. : très bonne idée Chris d'ouvrir une discussion sur la toponymie.

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