Bref, il a neigé

[Bifidusse]

Nous voilà donc en selle, en deux groupes consécutifs. En premier : le groupe des nuls, dont je fais fièrement partie.

Par « nuls » j'entends tout qui n'est jamais monté à cheval, n'aime pas les chevaux, trouve incongru de se trouver sur un animal qui peut t'écraser comme pour rire (hihihihiiiiiiiiihhihihihih fait le cheval) ou se demande pourquoi il n'y a de ceinture de sécurité que pour la selle.

Genre « s'il vous plaît je veux bien le cheval le plus gentil du monde oui le bleu là qui a un sourire de petit poney c'est parfait merci ».

Le mien s'appelle « Feyr » (ou qqch comme ça) ce qui signifie « vent chaud ».

Mais il paraît qu'il a bon caractère.
(j'ai bien une vanne à base de vent chaud sous le coude, mais je vais essayer de me modérer.)
(parfois je suis resté au stade pipi-caca du développement)
(mais il paraît que l'humain mâle devient adulte à 54 ans, donc il y a une certaine logique). -> https://www.curioctopus.fr/read/19200/l ... -une-etude

Le voici :


(il est bôôôooôôôôooôôoooo)

J'ai bien fait de ne pas avoir pris de burger au renne hier. On sait jamais. L'Islande est un petit pays, l'info circule vite.

Bref, nous voilà à quatre pattes sur cheval, en train d'admirer les paysages alentours. La lumière est belle. Pas vraiment de photos malheureusement, vu que la guide nous a fortement déconseillé le sac à dos ou l'appareil photo un peu trop massif pour des raisons de sécurité. Pour l'appareil en lui-même, et pour le dos. Comme j'ai déjà, sans succès, essayé d'éclater mon appareil photo en 2016 (cf. supra), je vais peut-être essayer de ne pas réitérer l'expérience. Et pour mon dos, je l'aime bien, donc je vais tout faire pour ne pas le contrarier.

Et puis de toutes façons, je tenais la bride des deux mains tout comme la madame nous avait montré.
(Ouais, je suis un bon élève et je vous dis zut )

Je manquais donc d'ustensile préhensile qui m'aurait permis de manipuler mon appareil.

Cela dit, je crois que tenue de bride ou pas, mon cheval faisait un peu ce qu'il voulait. Genre mais pourquoi tu dépasses tout le monde non non ne dépasse pas oh puis bon fait comme tu veux c'est toi le plus grand d'abord.

Mais avoir le sentiment de vaguement contrôler quelque chose ce n'est pas négligeable.

Tout est dans le sentiment.

Et oui, je parlais à mon cheval. Et non, il ne répondait pas. Il ne devait sans doute pas tout comprendre (il avait des poils devant les oreilles). Mais pour m'être déjà retrouvé dans un box avec un cheval qui ne pouvait pas se relever tout seul, leur parler, ça les calme. En tout cas c?est ce qu'une cavalière confirmée m'avait demandé de faire. Et je ne pense pas qu'elle voulait que je meure écrasé.

Belle balade d'une bonne heure. C'est très reposant d?être à cheval. Et pas seulement parce que c'est lui qui bosse, mais c'est mentalement reposant. C'est calme. C'est beau. Parfois il fait un petit ou un gros besoin en plein milieu du chemin, certes, mais c'est garanti sans microparticules. Un peu de gaz à effet de serre sans doute mais c?est tout.



Très chouette moment, vraiment. On n'a pas fait de tölt, ce genre de galop que seuls les chevaux islandais qui sont les meilleurs du monde les plus beaux et ta gueule c'est pas de poneys sont capables d?exécuter. Ça, c'est laissé au groupe 2, celui des pas nuls.
Pour les amateurs, il paraît que le tölt est une allure naturelle d'amble rompu à quatre temps. -> https://fr.wikipedia.org/wiki/T%C3%B6lt

Ah ben j'ai appris un mot, tiens.

[Bifidusse]

La guide nous expliquera que la région dans laquelle on se balade est au centre d'une histoire bien islandaise. C'est-à-dire joyeuse, fraîche, légère et rigolote.

En effet, ici même vivait un cheval très connu en Islande au début du 20e siècle.

Il était beau, il était fort (je ne sais pas s'il sentait le sable chaud cependant) et un jour que son propriétaire l'entrainait au tölt sur un lac gelé, tous les deux tombèrent dedans.
(ce qui donna naissance à la célèbre blague de plouf le cheval)
(je vous avais déjà raconté paf le chien, non ?)
(en fait, l'histoire de paf le chien est assez intéressante)
(vous allez voir)

Et donc c'est l'histoire de paf le chien.
(ça, vous vous en doutiez)

Paf le chien, la truffe au vent et l'humeur joyeuse, se promenait sur le trottoir, reniflant de ci, de là une fleur, le délicat parfum de la voisine ou encore une crotte fraîchement éclose.

Et soudain, paf le chien eut une idée. Et si je traversais la route ? se dit-il (parce que s'il l'avait dit tout haut, ça n'aurait pas été paf le chien, mais paf le chien qui parle).

Et paf le chien.

Voilà.

Elle est plus connue dans sa version courte

Attention que l'histoire de paf le chien n'est pas à confondre avec celle de pim le mouton.

Pim le mouton, qui broutait gentiment l'herbe rare des pentes abruptes qui jalonnent (encore !) les paysages islandais, fut soudain surpris, dans son lent repas, par un petit renard.
(oui, pim le mouton, parce que d'abord pam et poum étaient déjà tombés du bateau, il ne restait donc que pim)
(parce que pim, pam et poum sont dans un bateau?.. mais je vais arrêter là les histoires Matriochkestes)

Donc, le petit renard, était fâché. En effet, point de corbeau fromager en cette belle journée, il fut donc bien dépourvu quand la fin du jour fut venue et qu'il crevait toujours autant la dalle (le petit renard était dans la construction à ses moments perdus).

Le mouton étant trop gros pour qu'il s'en délectasse (sisi, ça existe), il convint avec lui-même (petit renard était un brin schizo) qu'il allait lui jouer un bien sale tour.

En effet, le mouton était d'ascendance dahue. Il avait donc des pattes de longueurs différentes.

Bouh ! fit le petit renard. Ni une ni deux, le mouton, défrisé par la surprise, tomba à la renverse et commença à rouler le long de la pente.

Heureusement, le mouton n'abîma pas le magnifique paysage islandais recouvert de mousse.

En effet, mouton qui roule n'amasse pas mousse.

Hein qu'elle finit bien mon histoire ? Pour le paysage islandais en tout cas. Car le mouton, qui s'appelait Sisyphe, roule encore à l'heure où j'écris ces quelques lignes.

Voilavoilavoilavoila

Où en étais-je ?

Ah oui, plouf le cheval.

Bref, le cheval tomba dans l'eau glacée d'un lac islandais.

Personne ne mourut, le cheval étant parvenu, en cassant la glace avec ses pattes avant, à rejoindre la rive. Eh bien ce cheval, et son propriétaire, sont enterrés sur la colline du coin. Le propriétaire ayant pris soin d'abattre son cheval sur la colline quand celui-ci devint vieux et malade.

Frais, léger, mignon.

[Bifidusse]

On rentre vers 13h, histoire que le groupe des cavaliers plus expérimentés puisse aussi profiter d'une balade.



Pendant qu'eux se baladent, on ira voir Reykjafoss, la cascade du coin. Le temps se couvre méchamment, il commence même à neiger. Je suis content d'avoir fait la balade avant, même si ça doit être quelque chose aussi de se retrouver sous la neige à cheval dans de tels paysages.



Cette cascade est magnifique.



Il y a un hot pot, mais franchement, vu le temps et l'absence de cabane branlante pour se changer, on n'y trempera que la main. C'est chaud mais pas de quoi s'affoler non plus. Mais la vue est?.. vraiment sympathique.



Moi qui ait fait relativement peu de photos jusqu'à présent, je me lâche un peu.

Avec tout ça il est pas loin de 15h, le jour se barre et la neige continue de tomber.



On rejoint les autres et on repart.

On fera un petit arrêt essence et hot dog à la station-essence-supermarché de Varmahlið, histoire de prendre des forces et de rassurer les stressés du réservoir avant de passer le col (autrement dit : moi).

[Bifidusse]

On se dépêche comme des touristes en vacances, il neige, le soir tombe, on est en Islande et il y a un ou plusieurs cols à franchir.

Et de fait, la route du retour sera plus difficile, étant donné que la neige commence à s'accumuler. La visibilité est parfois mauvaise, surtout quand on a un essuie-glace qui essuie juste au-dessus et en-dessous de la ligne de vision. Mais pas là où je regarde. Ajoutez à ça le noir et un peu de circulation quand même, on a déjà fait plus reposant. Surtout quand un gros camion arrive sur l'autre bande avec un éclairage digne d'un stade de foot.



Puis on a quand même croisé à l'aller une camionnette plantée dans le bas-côté et la neige alors que le temps était dégagé.

Je vais peut-être conduire avec les deux mains sur le volant, tiens.

Comme il est encore tôt, on en profite pour aller chercher de quoi manger chez Fisk Kompani. Certaine, que je ne nommerai pas, en profite aussi pour littéralement dévaliser le rayon skyr du Bonus.

Ayant de la suite dans les idées, je retournerai à l'outlet de 66°N, qui était fermé ce matin, et qui est tout aussi fermé ce soir. Et pour cause, on est dimanche ! (me suis gouré d?horaires, c'est à Rvk que l'outlet est ouvert aussi le dimanche).

Le soir est libre, on en profite donc joyeusement pour ne rien faire. Petit repas à base de poisson islandais, tout frais.



Je vous rassure tout de suite, la banane et les tablettes de Finish ne sont sur la photo que pour cause de paresse photographique. Aucun mélange culinaire à craindre.

Le tout arrosé par une magnifique Thule légère. En Islande l'alcool est horriblement cher et vendu uniquement dans les magasins d'état (ou servi dans certains restaurants). On trouve donc de la bière à 2,25% d'alcool dans les supermarchés, à un prix normal. C'est franchement une bonne alternative à l'eau pour accompagner un repas. Ça ne vaut pas une Rochefort 10 en goût, mais j'aime encore bien le principe de la bière légère.
La météo prévoit une nuit agitée et venteuse. Le programme du jour 4 semble compromis.
On se donnera donc rendez-vous le lendemain vers 11h pour voir si une version allégée du programme initial est envisageable.
L'avantage de l'horaire d'hiver, c?est que tu ne te fatigues jamais trop. Tu pars tard, tu rentres tôt. Entre les deux, tu as plein de temps pour t'organiser, dormir, et regarder des reportages en islandais que tu ne comprends pas.

Ah, à ce propos.

Si vous avez une explication plausible pour expliquer le ton anémique des présentateurs de JT et de météo islandais, je suis preneur. À mon avis quand on les recrute, on leur raconte paf le chien et on prend celui ou celle qui ne rigole pas.
(parce que franchement, paf le chien, c'est tordant, non ?)
(non ?)
(sérieux ?)

En fait c'est pas juste qu'ils tirent la gueule, mais ils sont lents à l'expression. Et ils font des pauses. De longues pauses. Genre je digère mal mais je ne vais quand même pas roter à l?écran, on est des vikings, d'accord, mais civilisés, zut enfin.

Bon d'accord les Islandais.e.s ne sont pas nécessairement les plus youplaboum-tadaaaa du monde. Mais ils sont sympas, ils sourient, sont dynamiques.

Sauf à la télé.

Heureusement, la N4 rediffusait plein de concerts ou de concours de monster trucks.

Bref, on profite des vacances

[jujux]

La météo sur RÚV est toujours "mauvaise". Ils ont tous des têtes d'enterrement.
La météo sur Stöð 2 est plus vivante.

[Myriaðe]

Paf le chien, Pim le mouton, en plein délire animalier le Bifidusse.

[Bifidusse]

Et plouf le cheval.

Sisi.

[Bifidusse]

Jour 4 : toi aussi trouve un magasin ouvert

La météo s'était plantée : la nuit a été extrêmement calme.

La tempête de neige est arrivée vers 8h du matin. Enfin, tempête de neige, disons que c'est quand même alerte jaune, ce qu'on pourrait traduire par tempête de neige pour les touristes et conditions un peu difficiles pour les locaux. À l'alerte orange ça commence vraiment à devenir sérieux et à la rouge, personne ne bouge (en plus ça rime).

Concrètement parlant, en pleine ville, des bourrasques de vent à neige horizontale te font disparaître la route et la plupart des repères connus.

En dehors des grosses bourrasques, tu pars du principe que la route, c'est l'espace compris entre les voitures garées non encore ensevelies par les congères et les poteaux de signalisation.

Moyennant ces quelques précautions, tout va bien. Le Duster en 4 roues motrices et avec ses pneus cloutés fait le reste. Reste juste à régulièrement nettoyer ces p****** d'essuie-glaces qui continuent à essuyer partout sauf là où je regarde.

Du coup, même si c'est très tentant d?aller voir sur le col comment ça roule dans ce genre de conditions (j'aime bien conduire quand c'est un peu difficile, sauf la nuit quand il pleut), je me dis que ça ne doit pas être très rassurant. Et puis on ne doit surtout rien voir des paysages.

La journée se passera donc à Akureyri même.

J'essaierai donc d'en profiter pour faire du shopping et, vous l'aurez compris, retourner voir si ce fichu magasin 66°N n'est pas enfin ouvert.
Mais ce qui est censé ouvrir à 9h du matin n'ouvre finalement que vers 10h, voire pas du tout. Ma visite au magasin outlet de 66°North est reportée d'autant. On se limitera à l'achat de sel aromatisé et de cartes postales.

Pour vous donner une idée de la luminosité ambiante, Akureyri, quand il y a mini tempête de neige, ça donne ça vers 10h du matin :





À défaut d'être lumineux, c'est beau

[Bifidusse]

Tiens, à propos de shopping, j'ai établi un tourist index, ou une tourist tax pendant ce voyage.

Le principe est simple :
- Prendre un produit qu'on vend aux touristes, mais aussi aux locaux ;
- Trouver le prix le plus bas (habituellement : dans un magasin pour locaux, pas dans un puffin store) ;
- S'amuser à relever les prix de ces produits dans différents magasins et en déduire le surcoût touristique auquel on est soumis.

On a tous nos petits plaisirs

Bien sûr ce n'est absolument pas scientifique, mais instructif.

Par exemple le sel aromatisé (avec de la mousse, de l'ail, de la lave?. Y?en a plein) en bâton de 65g est à 990 ISK chez Fisk Kompani à Akureyri.

Dans les magasins à souvenirs en plein Reykjavik, le prix variera entre 1290 et 1430 ISK, soit un tourist index de +29 à +43%.

Pareil pour le chocolat Omnom. Pour le coup, c'est à l'aéroport qu'il est le moins cher (890 ISK). 990 en ville au moins cher, jusque vers les 1300/1400 au plus cher.

Oui, j'avoue, je me sers honteusement de ce compte-rendu pour retenir où je dois acheter mes petites madeleines de Proust la prochaine fois

Ah, et si vous voulez acheter de la truite fumée au caca de mouton, y'en a pas à l?aéroport. Et pour le skyr, c'est la misère. 3 goûts et demi et plus cher qu'en ville.

Bref, tout ça pour dire que la journée se déroulera entre magasins plus ou moins ouverts, création d'un 14e Jólaveinir et temps de midi allongé chez Eydmunsson.

Il a déjà bien neigé vers midi.





Eydmunsson, c'est Ze chaîne de librairies en Islande. Tout bien réfléchi, c'est même presque la seule librairie d'Islande. Ils sont souvent associés à Te og Kaffi, une sorte de Starbucks local en nettement mieux (parce que c'est islandais). Mais avec le même écorchage de nom quand on t'appelle pour venir prendre ta commande. Les Islandais ont au moins autant de mal avec les prénoms francophones que nous avec les prénoms islandais.

Sauf Ragnar, grâce à la série TV toute rigolote qu'est Vikings (c'est vrai, qu'est-ce qu'on se marre en regardant Vikings. C'est au moins aussi drôle qu'Esprits Criminels un jour de pluie).

Vikings où l'Islande apparaît plusieurs fois, notamment dans cette saison 5. Bon d?accord ils ont recréé je ne sais où en Islande une sorte de zone géothermique du pauvre, avec un geyser qui ressemble à un vrai tuyau d'arrosage, donc c'est un peu pourri mais on voit quand même quelques beaux paysages.

Et puis quand t'es drogué à un truc, tu t'en fous que ce ne soit pas bon, tant que tu as ton shot.
(oui oui, je parle toujours d'Islande ici )

Bref, Eydmunsson, c'est un peu le refuge idéal quand tu es fatigué, que t'as faim, soif, ou tout simplement quand t'as envie de t'asseoir.
Et donc, un midi chez Te og Kaffi, ça donne ça :



(et encore, là, y'a pas tout)

Y'a pas mon super bagel saumon-avocat-cream cheese.

Enfin, comme il n'y avait plus ni de saumon ni d'avocat, je me suis retrouvé avec un bagel fromage-cream cheese (dubbel fromage !) ? légume (c'était vert et c'était pas de la viande, j'en ai donc conclu que c'était un légume).

Le tout accompagné d'un café au lakkris.

Même pour moi c'était un mélange, comment dire, particulier.

[Bifidusse]

Quelques photos, un peu avant et un peu après 14h.
Le temps reste variable mais calme.









Le Indian Curry Hut a fermé, le glacier a pris sa place :

[Bifidusse]

On aura encore juste le temps de passer au Vinbudin acheter de quoi agrémenter l?apéro.

Le reste de l?après-midi se fera « à la maison », entre écriture de cartes postales et mise au propre de notre 14e jolaveinar (nir narnar je sais pas, les Islandais ont 3978 façons de terminer les mots en fonction du contexte, et on dit que le français est difficile).

Et qu'est-ce qu'un jolamachin ?

C?est un lutin de Noël.

Il y en a 13 dans le folklore islandais. Ils apparaissent à raison d'un par jour, entre le 13 décembre et Noël (oui, 13 + 13 ça fait 25, c'est une histoire de piquets de clôture ouverte).

Ils sont plutôt casse-couille (j'y reviendrai ) et pour certains, mangent le chocolat, font disparaître les clés de voiture ou cachent les bougies (j'invente, mais c?est l'idée).

Notre mission, si nous l'acceptions, était d'inventer un 14e jolaveinir.
Ma binôme adorée ne sachant pas faire simple, il a bien fallu le reste de l'après-midi pour mettre au propre ses idées pour définir son 14e lutin.

On aura fini juste à temps pour l'apéro de 16h.

Ben oui, ici il fait noir à 15h, on mange à 18, donc forcément, on prend l'apéro à 16h :p

C'est à l'apéro qu'on voit que la France et l'apéro, c'est quelque chose.
Y'avait même du saucisson et de la terrine dites-donc. Je sais pas si tout ça passait les quotas de la douane, mais c'était bien sympa. D'autant que l'apéro a été un lieu de haute lutte : le pylsur quizz avec d'un côté, l'équipe des garçons et de l'autre, l'équipe des filles.

Il va sans dire que les garçons ont remporté !
(le prix de la camaraderie )

Après cette petite mise en jambes, place au repas.

(en évitant de se prendre un stalactite retors en sortant de l'appart)



Repas de réveillon qui se fera dans le centre-ville.

Comme d'hab, on a bien mangé. Raffiné, bien présenté, très bon. Le potage était sans doute un poil expérimental, mais réussi. Et la viande du plat principal, succulente. Ma voisine m'a même filé son morceau. Du coup j'ai éclaté mon quota de viande rouge pour le mois, mais ça tombe bien, on était le 31

C'est après le plat que ça devient comique.

Il est vaguement 20h.

On quitte le resto. Et pourquoi ? Ben pour le feu d'artifice de 21h, évidemment !

(c'te question)

En fait tout le monde se dirige joyeusement, dans une sorte de désordre organisé très islandais, vers les hauts d'Akureyri. Tel un phare dans la nuit, le feu de joie de la ville nous guide vers le point de rassemblement.
Enfin, ça c'est pour faire dans le lyrique, parce qu'en vrai, il suffit de suivre la foule.

[Bifidusse]

(Binôme)

On a l'impression que tout Akureyri s'est donné rendez-vous ici. Personne ne bouscule. Personne ne se presse. Personne n'essaie de se mettre devant. Je ne sais pas si c'est juste parce qu'ils ne sont pas 11 millions sur 30000 km², ou si c'est une bienveillance naturelle.

Laissez l'amoureux du pays que je suis croire en la dernière option

Si la plupart des gens sont simplement debout, certains ont garé leur 4x4 de façon à voir le spectacle un peu comme un ciné en plein air.

Le feu d'artifice est tiré par/pour les services de secours islandais.

Vous savez, ceux qui vont sortir les touristes plus ou moins emportés par la rivière qu'ils voulaient traverser? ou les Islandais tout aussi bloqués dans la nature tumultueuse. S'il y a bcp d?articles de presse sur les touristes qui font n'importe quoi, ils ne sont pas les seuls à se faire avoir.

Ce sont ces mêmes secouristes qui vendent les feux d'artifices pour le nouvel-an. C'est monstrueusement cher (150 ? la boîte qui visiblement part très vite en fumée).

Bref, le spectacle est vraiment magnifique.










Court, mais magnifique. Une sorte d'apothéose permanente comme ça. Mais on n'a encore rien vu.

[Bifidusse]

À la fin du feu d'artifice, on voit les quelques secouristes ayant tiré le feu brandir des fusées de détresse allumées. Une des convives, islandaise d'adoption, nous expliquera qu'utiliser des fusées de détresse en dehors d'une réelle détresse est interdit. Sauf au nouvel-an, où on brûle les fusées périmées.

Et puis tout le monde regagne ses pénates pour regarder l'émission humoristique de fin d'année ou, visiblement, tout le monde en prend pour son grade.

Nous on retourne au resto. Ben oui, on n'a pas mangé le dessert et gâcher, c'est mal.

Très bon petit sorbet de skyr et mousse au chocolat blanc.

On finit le repas avec la présentation de nos Jólaveinirinnnarnar (à vue de nez, c'est le pluriel de Jólaveinir, mais je peux me tromper :p)

Un certain Gráttbúrnssonn marqua définitivement les esprits lors de cette présentation. Malheureusement, outre une certaine capacité à régler ses petites démangeaisons internes (je vous laisse faire le lien avec son petit nom), le Gráttbúrnssonn a également le pouvoir de ne pas apparaître sur les photos.

Les regards des convives valaient le coup d'oeil. Atterrés, surpris, perdus, hilares, pliés en quatre, tous les sentiments étaient présents ou presque.

Le plus drôle dans l'histoire c'est que ces Jólaveinirogu étaient cotés?. Par un couple islando-allemand, qui était ce soir, les juges du concours.

Va-t'en expliquer en islando-anglais un truc comme Gráttbúrnssonn. Mais cela a été fait. Chapeau.

Après une tentative désespérée de notre GGO de terminer le pylsur quizz, l'assemblée, quelque peu dissipée, sorti prendre l'air.

Il était près de minuit et c'est là que le vrai spectacle a commencé.

Je dirais sobrement que je n'ai pas l'exclamation facile. Ni le réjouissement aisé.

(tiens, ça n'existe pas, réjouissement, visiblement).

Mais là, mes aïeuls, la claque !
(quand je dis mes aïeuls, ne vous méprenez pas sur ce que je pense de votre âge supposé )

Mais c'est que ça pète de partout !

Y'a pas un seul endroit dans cette ville sans feu d'artifice.

Partout où l'on regarde, y'a un truc qui fait paf, pof, pshiiiiit et cracaboum.
(hein que je fais bien le feu d'artifice ?)














Et ça ne dure pas 10 minutes hein, non non, ça continue encore et encore, ce n'est que le début (d'accord d'accord).

C'est bien simple, pas besoin de faire des pauses longues pour capturer plusieurs jolies vertes ou jolies bleues. Un cliché suffit.

C'est encore plus impressionnant quand on monte les quelques marches qui mènent à l'église d'Akureyri. De là on a un point de vue bien sympa sur l'étendue de la chose.

Sacré moment.

Heureusement que le temps est devenu calme et dégagé en fin de journée. Il fait un peu froid (genre -4°C), mais heureusement, plus de vent, plus de neige.

On retourne au logement, non sans voir de temps en temps une fusée ou deux tirée le long du chemin. D'ailleurs on en verra encore les jours suivants. Genre « eeeeh mais on a oublié une fusée, pourquoi est-ce qu'on ne la tirerait pas maintenant même si on est le 4 janvier ? ».

Allez, c'est pas tout ça mais faut aller dormir.

Demain, on a une journée chargée.

On part vers 11h.

[Myriaðe]

[pico]