Samedi 16 avril
Sur Icelandair, les enfants ont droit à des coloriages, des écouteurs et un plateau-repas. Les veinards ! Pour les adultes, tout est payant. N'oubliez pas vos écouteurs si vous voulez profiter des écrans vidéos individuels.
Après un départ de Paris sous le soleil, le ciel est très nuageux sur les Îles Britanniques et l'Atlantique, et puis miracle, le ciel s'ouvre au-dessus de Keflavik.
Il fait beau, mais pas chaud. 5° avec du vent. Normal quoi?
L'employé de Reykjavik Rent a Car nous attend avec une pancarte, et en 5 mn on est à leur nouveau bureau proche de l'aéroport et on récupère un Grand Cherokee noir tout propre, équipé de pneus neiges cloutés.
Les 40 km jusqu'à Reykjavik sont vite avalés et on prend possession de nos chambres à le guesthouse Sunna que nous avions déjà visitée il y a quelques années. Accueil plutôt impersonnel mais nickel et bien située au pied de la cathédrale Hallgrímskirkja. Au calme, mais le centre ville est accessible à pied.
On part pour une balade à pied. Un cafouillage nous fait passer au pied de « Harpa » où les ouvriers mettent les bouchées doubles pour les finitions (samedi soir !).
Très bon dîner de poisson au Kaffi Reykjavik, pas donné mais excellent. Buffet à 49 000 isk soit un poil plus de 30 ? / pers, négocié à œ tarif pour les enfants.
Un petit tour au bord du lac Tjörnin et on remonte vers la guesthouse par les petites rues. On passe devant l'ambassade de France, je ne savais pas qu'elle se trouvait là !
Dimanche 17 avril
Je profite du soleil et de l'absence d'échafaudages pour prendre quelques photos de la cathédrale, des conditions que je n'avais jamais rencontrées !
Et c'est parti sur le route n°1 vers le Nord. On ne va pas vers le beau temps?
À Borgarnes, le Bónus n'est pas ouvert le dimanche matin. On fait donc quelques courses au mini-market de la station N1. Il y a du skyr, on est sauvé!
Un peu avant la source de Landbrotalaug où on comptait se baigner, la neige commence à tomber.
Qu'à cela ne tienne ! Les enfants veulent se baigner sous la neige !
On enfile les maillots de bain dans la voiture et on s'engage sur le chemin de terre. D'après les coordonnées que j'avais rentrées dans le GPS, la source semble être à gauche en-dehors de la piste principale, sur un chemin sur lequel la neige masque la profondeur de boue? Je renonce à m'engager de peur de nous embourber, même avec un 4x4. On y va à pied ! Mais c'est un vrai cloaque et la neige redouble. Tant pis, on se baignera plus tard.
À Ytri Tungaa la mer très basse nous empêche de rejoindre les phoques. Nous en apercevons un sur un rocher aux jumelles. Il ne neige pas ici mais il y a un vent à décorner les b?ufs. Nous ne nous attardons pas.
Après être revenus sur nos pas quelques kilomètres, nous prenons la route de Stykkishólmur. Le passage du col en traversant le Snæfellsnes est spectaculaire sous la lumière changeante.
Nous arrivons à notre guesthouse (Bænir og Brauð) à l'heure du déjeuner? Mais il n'y a personne !
Nous avions vu un panneau indiquant une aire de pique-nique à l'entrée de la ville. On y a va ! Le coin est sympa dans un petit bois. Bon il fait juste un peu frais (2/3°) mais à l'abri du vent, ça va.
De retour à la guesthouse, Greta est là et nous montre notre appartement au sous-sol avec vue sur la mer et la fameuse église moderne.
À peine le temps de prendre possession des lieux et nous voilà à la piscine où nous passons une bonne partie de l'après-midi à tremper dans l'eau chaude.
Quelques courses au Bónus et il commence à neiger à gros flocons quand on rentre bien au chaud dans notre appartement.
Le paysage change par les fenêtres?
Question : prend-on le ferry pour les Fjords de l'Ouest quand même ? On verra demain?
Lundi 18 avril
Tout est blanc? 10 à 15 cm sont tombés. Mais le temps tout est calme et le soleil perce par endroit à travers les nuages. Je fais un petit tour jusqu'au port avant le petit déjeuner laissant le reste de la famille dormir.
Au retour, Greta nous sert (à nous et à 2 familles britanniques qui occupent le haut de la maison) le petit déjeuner le plus pantagruélique que j'aie jamais vu. Impossible de finir. Et impossible même de goûter à tout. Confitures maisons, saumon artisanal, gâteaux et pain maison. Incroyable !
La maîtresse de maison nous confirme que ce temps calme est idéal pour la traversée du Breiðafjörður et que la route vers Bíldudalur sera ouverte. Alors on y va !
Le ferry partant à 15h, on a le temps ! Et comme Greta n'attend pas d'autres hôtes, elle nous laisse l'appartement jusqu'à 14 h. Génial ! La matinée se passe en bonshommes de neige et balades.
J'avais envisagé l'ascension de l'Helgafell, mais avec 15 cm de neige fraîche je doute que ce soit très faisable ou raisonnable? On va essayer d'aller en voiture au « Thingvellir » local, le plus ancien d'Islande d'après le guide, lieu lié à plusieurs sagas. En fait le chemin nous mène dans une cour de ferme? Il y a peut-être autre chose, une autre chemin, mais la neige fraîche nous empêche de voir. Demi-tour. Au passage on fait un petit coucou aux chevaux stoïques sous la neige et aux oies qui sont déjà arrivées. Oies et cygnes pullulent partout en avril.
Nous voilà donc sur le Baldur? Pas mal de monde, beaucoup d'Islandais partant en province pour le congé de Pâques apparemment. Dont un groupe de jeunes qui débarqueront à Flatey. Quel endroit curieux, surtout avec la neige. Malheureusement les horaires d'hiver (1 seule traversée par jour) ne nous permettent pas de débarquer.
À Brjánslækur nous partons sur la route 62 en bord de mer (la 60 est coupée par la neige) pour un premier aperçu des Vestfirðir. La lumière est très belle, l'eau est d'un vert turquoise opalescent assez incroyable que les photos ne rendent pas.
Eh oui, ce sont bien des vaches dans la neige !
Patreksfjörður, Tálknafjörður? À chaque col on traverse des montagnes enneigées et à chaque découverte d'un nouveau fjord, on en prend plein les mirettes ! Pour l'instant la route est quasi totalement sèche, ça ne durera pas?
Et enfin Bíldudalur, minuscule village de pêcheurs au bord des eaux calmes de l'Arnarfjörður. L'AJ est juste sur le port avec de grande baies vitrées par lesquelles on profite de l'animation (très relative) quand un bateau rentre. Silja nous accueille très gentiment avec un couple de jeunes Français arrivés en même temps que nous. Eux et nous serons les seuls hôtes de la maison ce soir, pourtant la conversation ne prend pas. Pas grave !
On se couche en regardant la neige tomber par la fenêtre de notre chambre?
Mardi 19 avril
Quelle surprise au réveil !!! Le ciel est tout bleu, le fjord resplendissant sous la neige.
L'AJ.
Nous voilà partis direction Látrabjarg. De France, j'avais quelques doutes sur la praticabilité de la route mais avec le beau temps, mes doutes sont levés. On verra plus loin que la vérité d'un instant n'est pas celle de toujours, surtout en Islande?
Les routes de cols sont un peu enneigées aujourd'hui. C'est beau !
On s'arrête faire le plein et quelques courses à Patreksfjörður (à Bildudalur, il n'y a qu'un minuscule mini-market/resto qui ferme à 18h ! Pas pratique pour dîner !)
Le vent s'est levé, si on faisait une petite partie de cerf-volant sur la plage près du Gardar ? Fait pas chaud quand même?
La route?
Le musée de Hnotur est fermé à cette saison. Dommage !
La route est très spectaculaire avec la neige et le grand beau temps. Je commence à comprendre ce que signifie le symbole « blowing snow » sur le site de Vegagerðin. De petites congères commencent à se former?
Breiðavík.
On fait plutôt attention avec le 4x4 et tout au bout de la route sur le parking : une petite Yaris est arrivée jusque là. Ses occupants doivent être en vadrouille, personne à l'horizon. Je partirais bien pour une plus longue balade, mais le reste de la famille frigorifié (2/3°C et du vent) m'attends dans la voiture. Dommage, au loin la neige en haut des falaises m'attirait? Je remonte quand même au bord du vide un bon quart d'heure et j'ai le temps d'observer un peu les habitants de cette muraille de basalte noir (mais pas de macareux. Pas encore arrivés).
De petites touches annoncent quand même le printemps.
Au retour, on s'arrête à Hvallatur. Un ancien village baleinier d'après le nom ? Ou bien un coin où on aperçoit souvent des baleines ? On arrive à pique-niquer (rapidement !) au soleil, plus ou moins abrités du vent dans une ancienne bergerie. Le ciel se couvre un peu?
À Breiðavik, nous rattrapons un tracteur que nous doublons bientôt. Puis c'est un énorme pick-up américain qui nous rattrape. Que de monde ! D'un coup, il neige à gros flocons. Dans un passage où le vent souffle la neige en congères, une petite voiture de tourisme avec des gars autour. Je la dépasse puis, pensant qu'ils ont peut-être un souci, je me range à droite sous la pression du gros pick-up islandais qui semble assez pressé. Mauvaise estimation de la profondeur de la neige, oubli de déconnecter l'ESP et toutes les aides électroniques qui font le contraire de ce qu'il faudrait dans ce genre de situation : ça y est, on est planté dans 30 cm de poudreuse, en plein vent et sous la neige !!!
Les gars qu'on pensait secourir viennent à notre aide. On tire, on pousse? Le 4x4 ne bouge pas? L'Islandais au pick-up coincé derrière, 2 fois plus grand et plus barraqué que moi, sort comme un diable de sa cabine et se précipite à plat ventre sous notre engin avec une pelle. En quelques minutes, on est dégagé, et 2 mètres plus loin, en travers, plantés à nouveau !
« Are you joking? » me lance mon diable d'Islandais ! « I'm afraid I'm not »? Et il s'enferme dans son pick-up !
Nous voilà donc à creuser dans la neige sous la voiture tout les quatre? sans grand succès.
Derrière nous sont bloqués : le pick-up du grand costaud, la petite voiture des touristes de nationalité indéterminée (qui n'étaient en fait pas du tout en panne !) et le tracteur.
Je vais voir notre gaillard dans son pick-up et lui demande s'il aurait une sangle ou une corde pour nous sortir. Il n'a pas. Je lui demande de me prêter sa pelle : il a cassé le manche en faisant levier sous la voiture !
Au bout de quelques minutes, il se lasse d'attendre. Après une brève discussion avec le conducteur du tracteur, ils décident de faire repartir la Jeep en arrière plutôt qu'en avant. Après encore pas mal de neige dégagée, il prend le volant et on pousse. Bingo, ça sort ! Il recule comme un fou jusqu'à avoir une roue au-dessus du vide (je n'aurais pas osé !) et repart en avant tout aussi vite pour sortir le 4x4 de la zone problématique. Je le remercie et essaie de lui demander son adresse pour lui envoyer quelque chose en remerciement, il refuse et part très vite. Fin de l'épisode.
La route de retour jusqu'à Bíldudalur se fait sous des averses de neige?
Inconscients sous le soleil du matin, nous avions promis aux enfants de finir la journée dans la source chaude de Reyjarfjörður tout près. Silja nous avait dit qu'il y avait la piscine dont j'avais entendu parler près de la route et la source chaude naturelle un peu en retrait. Seulement il neige? Déjà 15 cm sur la route et ça continue. Et si on passe maintenant et qu'au retour ça devient impossible, on fait quoi ? Echaudés (ou refroidis ?) par l'épisode de la congère, on fait demi-tour? et on croise la Yaris qui était le matin à Látrabjarg le matin ! Ils ne doutent de rien ceux-là ! Je ne saurai sans doute jamais s'ils ont été jusqu'à la source?
Pas moyen non plus sans doute de prendre la route côtière pour aller jusqu'à Selárdalur voir les sculptures de Samúel Jónsson. Tant pis, on passera une soirée tranquille à faire des jeux de société à Bíldudalur.
Après vérification sur le web que la route 60 est toujours fermée, je commence à envoyer des emails pour modifier nos projets pour les jours suivants en renonçant à faire le tour des fjords et à voir Dynjandi. Mais le manager du Fisherman à Suðureyri me répond que la route devrait être ouverte le lendemain? Et Björn, le patron de l'AJ passant nous voir pour savoir si tout va bien (nous sommes seuls dans la grande maison !) nous dit aussi qu'il est prévu que la route soit ouverte le lendemain.
Mercredi 20 avril
À 9 heures, comme convenu, j'appelle Björn pour avoir confirmation de l'ouverture de la route. Effectivement, les chasse-neige sont au boulot et ils devraient avoir fini à 13h00. Il nous faut faire le tour par le Sud car ils ne prévoient pas d'ouvrir tout de suite la portion de route juste à l'Est de Bíldudalur. Tant pis, on a le temps. Et comme il fait beau le détour est un plaisir.
Et puis on se baigne dans Hellulaug qui me faisait de l'?il depuis un moment. Le pied !
(Que les détenteurs de copyright « Pied en Islande » n'hésitent pas à me contacter !)
On arrive même à pique-niquer agréablement au soleil (pas de vent 6/7°).
À 13h15, on s'engage donc sur la route 60. Comme promis, elle est ouverte ! D'après les traces, on doit être le deuxième véhicule à passer (devinez quel était le premier ?).
Plutôt impressionnant entre les murs de neige. Malheureusement le temps se gâte. On arrive à Dynjandi et qu'est-ce qu'on voit sur le parking : la Yaris de nos 2 aventuriers bien sûr? Les deux petites silhouettes sont tout en haut de la montagne en haute de la chute ! La neige redouble, on ne voit pas grand chose. L'eau coule assez faiblement, blanche sur le rocher blanc de neige sous un ciel blanc?
Dans ces conditions, Dynjandi est plutôt décevante. On repart.
Jusqu'à Hrafnseyri, pas de problème. Mais là, on remonte dans la montagne dans un espèce de jour blanc où on ne voit quasiment rien.
En haut je m'arrête dans la neige soufflée : je ne vois plus du tout la piste. Aucune trace, je distingue à peine le prochain piquet au bord. Et le coup de la veille nous a un peu vaccinés contre les congères? Et tout à coup en face : 2 énormes semi-remorques équipés de chaînes, le choc ! Je me range tant bien que mal pour les laisser passer. Maintenant, je peux suivre leurs traces !
Plus qu'à redescendre jusqu'à Þingeyri? On l'a faite cette fichue route 60 qui m'obsédait depuis 2 mois ! Bon d'accord, avril n'est peut-être pas la meilleure période, mais ça laisse des souvenirs.
Plus qu'à se laisser glisser par cet étrange tunnel en Y jusqu'au Fisherman à Suðureyri.
Là, petite déception? on avait réservé une sortie en mer avec un « vrai » pêcheur islandais à caler à notre arrivée. Mais ça ne semble plus si évident? il paraît que les conditions sont mauvaises (elles ne semblent pas pire qu'à un autre moment), que la pêche n'a pas été bonne et que donc les pêcheurs ne rentrent que dans le nuit, raté? Je me renseigne pour dîner au restaurant dont on m'avait vanté les produits de la mer tout frais, raté aussi, il est fermé ! Petit déj léger et sans intérêt. Ç'aura été notre hébergement le plus cher (hors Reykjavik) ce que rien vraiment ne justifie.
Je fais un petit tour dans le vent. Suðureyri n'est pas si mignon que Bíldudalur. Pas grand chose à voir ni à faire ici.
Les séchoirs à poissons embaument.
La vue de notre chambre
Allez, on va dîner « en ville » à Ísafjörður ! Ça sera pizzas et hamburgers au Hamraborg. Pas très gastronomique j'en conviens. Mais avec des « magnum » en dessert, les enfants sont contents !
(Au fait, sont où les « vrais » restos à Ísafjörður ? Il y en a au moins ?)
Jeudi 21 avril
Aujourd'hui, c'est l'été ! La fête de l'été en tout cas. Bon, il faut le savoir parce qu'en regardant le ciel et le thermomètre, on ne se douterait pas. La voiture affiche -2° et tout est blanc.
On va jusqu'à Bolungarvík, mignonne petite ville. Mais le musée d'histoire naturelle qu'on voulait visiter est fermé. Peut-être ouvrira-t-il l'après-midi ? On n'a pas le temps d'attendre, tant pis.
Alors on prend la fameuse route du Djúp !
À Suðavík, on voudrait visiter la Maison du renard arctique, ouverte tous les jours d'après un prospectus. Ben non : fermé pendant les congés de Pâques aussi.
Question : les Islandais, ils visitent quand leurs musées si tout est fermé les jours où ils ont congé ?
Jusqu'à la petite ferme historique de Litli Bær (fermée aussi mais on peut au moins se balader autour) on aperçoit le Snæfallaströnd en face.
Ensuite et bien? il neige, pour changer !
15 cm de neige sur la route de terre qui mène à Heydalur depuis la route 61 ne nous empêchent pas d'arriver pour déjeuner.
Elise, une Française qui vit ici depuis un moment nous accueille chaleureusement, nous montre notre « cottage » (sous la neige) et nous met dans les mains les menus pour décider si on mange au resto de la ferme le soir. Entre les plats appétissants proposés et nos patates/saumon fumé, il n'y a pas photo ! Ce sera resto !
Malgré la neige qui tombe, je demande la source chaude naturelle? Mais le chemin qui y mène est impraticable en voiture et les pierres qui permettaient de franchir la rivière à pied ont été emportées pendant l'hiver. Mais la déception est de courte durée : il y a un hot pot presque naturel juste derrière la ferme et une sorte de serre de bric et de broc avec une piscine (pas nettoyées souvent les algues?) alimentée par la source chaude. Et dans la serre, les cerisiers sont en fleur, les fraisiers et autres plantes poussent à leur pied. Tellement inattendu ! Derrière le trou d'eau chaude, les chevaux en totale liberté nous observent. Et Tina, la jeune chienne labrador, cherche comment elle pourrait bien nous enquiquiner. Elle est tellement collante que les enfants n'osent pas sortir seuls. Et pourtant ils aiment les chiens !
La neige tourne à la pluie? Les enfants vont nourrir les poules avec Elise et découvrent avec elle un nouveau jeu de société : Carcassonne.
La journée passe tranquillement jusqu'au dîner préparé par Stella la propriétaire qui tient la ferme avec son fils Gísli. Je ne connais pas son âge, mais elle n'est pas jeune, ses mains tremblent. Quelle énergie pourtant, Stella ! Et quel excellent et copieux dîner elle nous a préparé !
J'ai vraiment envie de revenir un jour à Heydalur, plus longtemps, en été. Faire du kayak sur le fjord avec les phoques, se promener en montagne? Un bon bain chaud en rentrant? Pas pour l'instant, Élise m'a confié que toutes les dates de l'été 2011 sont à peu près complètes !
Elle m'a aussi dit qu'on voit presque systématiquement des aurores boréales de notre chalet dès que le ciel se dégage la nuit. Formidable, on guette ! Mais le ciel ne se dégagera pas ! (ou alors 2 mn entre 1h51 et 1h53, mais je dormais !)
Vendredi 22 avril
Dommage de ne pas passer deux nuits, mais il faut vraiment partir. Aujourd'hui Stella et Gísli fêtent le baptême d'un petit-fils (ou arrière-petit-fils ?), toute la famille est arrivée la veille au soir et ils attendent le pasteur. Ils ne prennent pas d'hôtes payants en ce week-end de Pâques.
Nous voilà donc en route pour finir le « Djúp » sans plus de formalités. Fastoche après la route 60 !
Pas testé cette baignade là?
En route on s'arrête près d'une étrange maison abandonnée sur l'Ísafjörður (le fjord, pas la ville !).
Nous sommes à Hólmavík dans la matinée. Le musée de la sorcellerie est fermé mais comporte une sonnette avec un mot nous incitant à l'utiliser. Ça marche ! Un homme arrive et nous ouvre gentiment le musée. Pas très grand mais intéressant. Beaucoup à apprendre sur les superstitions en cours en Islande alors que l'Europe entrait dans les « Lumières ». Et sur la cruauté de ceux qui pensant « savoir » ayant reçu une éducation à l'étranger éliminaient gaillardement les soit-disant sorciers (souvent en s'appropriant leurs biens au passage !).
Très mignon, Hólmavík, une bonne idée d'étape pour un voyage futur?
Aujourd'hui, pause pique-nique au soleil aux hot-pots de Drangsnes, en bord de mer. Le thermomètre de la voiture affiche 11°, record absolu pour ces vacances. Alleluia ! Un chouette bon moment en tout cas.
Après cette détente, on fait le tour de la péninsule de Drangsnes.
L'île de Grímsey (l'autre !).
Les plages sont couvertes de bois flotté en provenance de Sibérie.
On passe devant notre hôtel de ce soir (Laugarhóll) et on entame la route du Strandir vers Djúpavík.
Ici aussi le chasse-neige est passé tout récemment ouvrir la route? Sur la petite partie de route qui monte dans la montagne, les murs de neige font plus d'un mètre par endroit. Je comprends pourquoi on m'avait répondu à l'hôtel Djúpavík qu'il valait mieux ne pas réserver trop à l'avance pour être sûr d'arriver? Et de repartir ! Encore un bout du monde comme je les aime.
Mais il faut rejoindre Laugarhóll ce qui semble une simple formalité. Sauf que?
Le témoin de pression des pneus dont est équipé notre Jeep moderne s'allume? Pression basse arrière gauche. Et la pression continue à baisser. On a crevé ! Ce n'est pas trop grave, il ne pleut qu'un petit peu. Le temps de vider le coffre, de jeter un ?il au mode d'emploi pour tout comprendre et la roue est changée.
C'est reparti? Le fiston voit un véhicule arriver de l'autre côté du fjord et remarque, on peut re-crever il y a du monde ! Quasiment aussitôt : pression basse arrière gauche. On s'arrête : la roue de secours qu'on vient de monter a crevé aussi ! Ça devient plus embêtant? Il n'y a pas grand monde dans le coin mais le portable semble passer. J'essaie d'appeler Reykjavik Rent a Car? mais mon fichu satané téléphone Orange ne fonctionne toujours pas en Islande malgré mes multiples appels au SAV et changements de carte SIM ! La voiture repérée en face finit par arriver et s'arrête. C'est un Land Cruiser occupé par un couple pas tout jeune. Rare en Islande : ils ne parlent pas anglais du tout ! J'arrive quand même à faire comprendre notre problème. Ils passent plusieurs coups de téléphone (pourquoi eux ça marche et pas moi, c'est pas juste !) et me donnent un petit papier avec un nom : Sverrir et un numéro de téléphone en me faisant comprendre qu'il va venir. Mais qui est-ce ? Quand ? Mystère? Ils nous donnent chacun un bonbon et repartent vers Gjögur où j'ai compris qu'ils avaient une maison d'été.
Un autre 4x4 arrive dans l'autre sens et s'arrête? Cette fois ils parlent anglais ! Je leur demande d'appeler Sverrir pour me confirmer ce qui se passe vraiment : ils me confirment qu'il vient d'Hólmavík pour nous dépanner et doit arriver dans une heure. Je leur emprunte aussi leur téléphone pour prévenir Einar à Laugarhóll qu'on risque d'arriver un peu tard.
Plus qu'à attendre? Il pleut un peu?
Un Lada Niva s'arrête, des touristes : John et Yoko dans leurs belles années. On leur dit que tout va bien et on attend qu'ils repartent pour rigoler !
Une quatrième voiture : une 306 pourrie. Elle s'arrête.
Un homme descend et ouvre son coffre, c'est Sverrir ! Je m'attendais plutôt à une dépanneuse. Il bricole une réparation de fortune au bord de la route, je re-change les roues, et il nous suit jusqu'à Laugarhóll (25 km) que nous atteignons sans encombres. Einar nous accueille chaleureusement et nous demande œ heure pour que le dîner soit prêt (il est déjà 19h, tard pour dîner en Islande). Et ça vaut le coup. Une dame très discrète dont nous ne connaîtrons pas le nom nous sert, en français, des moules en provenance directe du fjord et un excellent (et énorme !) gratin de poisson.
Après dîner, il reste un peu de temps pour profiter de la grande piscine chaude. Trois jeunes du coin trempent en éclusant un énorme pack de bière? pas beaucoup d'occupations dans le coin pour le week-end de Pâques.
Samedi 23 avril
Ce matin au réveil, le pneu arrière droit est à nouveau presque complètement à plat. On ne peut pas rejoindre Hólmavík (25 km) comme ça ! Einar rappelle Sverrir et ils conviennent qu'on passe à la ferme voisine qui possède un compresseur. Einar m'accompagne très gentiment.
Je commence à m'expliquer avec le propriétaire de la ferme. Einar rigole et me dit que tout le monde dans le coin est déjà au courant de nos mésaventures. L'information circule vite !
Au moment de payer, le terminal pour carte de crédit de l'hôtel ne fonctionne pas ! Je commence à évaluer dans ma tête le temps perdu à faire les 50 km aller-retour d'Hólmavík pour chercher du cash, ajouté à tous les contretemps dus à la crevaison, ça s'accumule? Je fais mon fonds de porte-monnaie : il me manque 4000 couronnes. Tant pis, Einar prends ce que j'ai et me dit que ça va bien comme ça. Déjà, il avait tout compté demi-tarif pour les deux enfants alors que le grand aurait du payer plein tarif ! Un grand merci à lui !
Direction Hólmavík donc et l'atelier de Sverrir où il a déjà réparé la roue de secours comme il pouvait (fente de 4 cm sur la bande de roulement !). Il répare aussi mieux l'autre roue en démontant le pneu, ce qu'il n'avait pas pu faire au bord de la route.
Le temps est vraiment agréable ici ce matin !
Sverrir me demande 18000 couronnes pour le dépannage et les diverses réparations. Même si pas prévu au budget, ça reste assez raisonnable. Mais il veut du cash, il faut que j'aille à la banque.
J'ai bien l'impression que les paiements en liquide arrangent bien par moment?
Et nous voilà enfin sur la route du retour vers Reykjavik !
On s'arrête quelque minutes pour monter en haut du cratère Grábrók. Il fait partie d'une faille éruptive datant de 3000 ans dont je n'avais jamais entendu parler? On retrouve là la lave rouge et la mousse verte qui n'avaient pas vraiment fait partie du voyage cette année.
Et comme souvent durant cette semaine, on ne va pas vers le beau temps ! On décide d'éviter le tunnel et de faire le tour du Hvalfjörður. Au fond du fjord, on s'arrête pour un pique-nique très venté près d'une cascade et d'une échelle à saumons.
Mais au moins ici, il ne pleut pas encore, alors que plus loin, à voir la couleur du ciel devant?
Une petite balade à Reykjavík, quelques souvenirs et un petit tour au vieux cimetière et sa stèle aux marins français où nous n'avions encore jamais mis les pieds.
Devant le musée national, beaucoup de monde. Une Lexus noire immatriculée « 1 » est garée devant sans surveillance particulière. La voiture du Président ou celle de la « Première » Ministre ? On imagine pas une telle désinvolture chez nous?
À Keflavík où nous avons réservé à la Guesthouse 1x6, il pleut et le vent souffle à 80 ou 100 km/h. Ça n'empêche pas les enfants d'aller tremper dans le hot pot ! Mais Sabine n'a aucune envie de ressortir dans la tempête? Je vais faire 3 courses à un supermarché ouvert 24/24 et ou se fait une dernière popote. Vers 21h30, une femme passe nous dire quelques mots : ce sera le seul contact avec qui que ce soit dans cette guesthouse. À notre arrivée, la porte était ouverte et un petit papier sur un tableau d'affichage nous indiquait nos chambres, c'est tout.
Pour le petit déj (à 5h du mat !), c'est pareil : on se sert dans le frigo et on se débrouille !
Dimanche 24 avril
Toujours aussi désagréable de se lever à 4h30 pour le vol Icelandair qui décolle à 7h40? Le vent souffle toujours en tempête mais le décollage se passe sans histoire. À 150 km à peine de Keflavík, les nuages s'ouvrent, il fait beau ! Et le ciel sera clair sur tout le voyage de retour. Sacré climat islandais !
Une fois rentrés, après quelques échanges d'emails, Kristjan me fait grâce des deux pneus fichus, merci à lui ! Plus qu'à trier les souvenirs dans la tête et les quelques centaines de photos dans le Mac?
Dans les plus :
- Le Breiðafjörður et les Vestfirðir sont si beaux sous la neige pour peu qu'on ait la chance d'un rayon de soleil,
- La neige, c'est mieux que la pluie,
- Très peu de touristes à cette époque de l'année,
- Le côté aventure du moindre déplacement,
- La gentillesse et la serviabilité de la plupart des Islandais rencontrés même si certains sont un peu, disons? bourrus !
- Des prix nettement plus raisonnables qu'en été?
Dans les moins :
- À peu près toutes les activités et musées sont fermés en avril,
- Toutes les routes secondaires sont impraticables (dès fois même les principales comme la 60 !),
- Difficile de se promener à pied dans 15 à 20 cm de neige fraîche plus ou moins mouillée quand on ne voit même pas les chemins !
Mais ça ne saurait tarder.
