Vers le glacier Eqi.
Ce matin, on a un peu de mal à émerger : malgré la lumière et la finesse des parois en contreplaqué, on a bien dormi. Et il est presque 8h quand on émerge, alors qu?on avait demandé de déjeuner vers ... 7h30.

C?est donc un peu penauds qu?on débarque dans la salle à manger pour rejoindre le groupe.

Aujourd?hui, on va en effet naviguer une quinzaine de miles (cf. la trace GPS ci dessus) pour rejoindre le front du glacier Eqi, qui n?est rien d?autre qu?une langue glaciaire de l?immense calotte glaciaire groenlandaise (le fameux Ice Cap).
Avant 9h pourtant, comme prévu, Christian nous ramène au bateau et nous partons sur cette mer lisse comme un lac.
En plus, le ciel est à peu près dégagé. On croise quelques gros icebergs.

Mais surtout, dès qu?on a passé la pointe, on se prend de face la vue du glacier.
Dantesque.
Terriblement attirant.
Divinement effroyable.

Et on n?en est qu?à mi chemin ! Je crois que le front fait 5kms de large.
Colossal.
On avance prudemment, maintenant.

Surtout quand on arrive dans cette espèce de « soupe » de glace à demi fondue qui n?a de cesse de s?agglomérer, nous ralentissant.
Un bateau chargé d?une noria de touristes nous double à vive allure, creusant un sillage qu?on essaye d?emprunter, mais il se referme trop vite.
En même temps, on n?est pas pressés ?!
Pas besoin de jeter l?ancre : la glace nous fige.
Le moteur est coupé, ce qui nous permet de profiter des sinistres grondements du glacier qui n?arrête pas d?avancer, de gémir, de craquer.
Non loin, des phoques montent se prélasser sur la glace. Incroyable.

Le bateau rouge s?est approché plus près que nous. Ce qui me permet de faire une photo qui donne une idée de l?échelle de ce front de glace.

Gigantesque.
Et d?une beauté sauvage, c?est extraordinaire.

Il y a une variété de formes, de couleurs, c?est étourdissant.
Et quand un pan entier s?écroule dans la mer, là, on approche du sublime.
Voire du divin.

C?est... unique.
Grandiose.
En plus, c?est quasiment ininterrompu. Les craquements succèdent aux détonations, les grincements aux déflagrations.
Franchement, c?est un déchirement de quitter les lieux.
Quand le moteur s?ébroue, c?est un peu comme quand le réveil sonne en plein hiver pour partir bosser...

Et on laisse derrière nous notre sillage, qui se referme, effaçant toute trace de notre passage.
Un peu plus loin, la surface est à nouveau libre. Et les paysages restent magnifiques.

Les icebergs, tout jeunes, descendent vers la baie de Disko, revêtant les formes et les couleurs les plus variées.

Certains, plats, servent même de nichoirs aux oiseaux de mer :

Le capitaine se rapproche de la côte pour nous faire passer au pied d?une immense cascade qui tombe directement dans la mer.

Les courants ont ramené vers la baie d?Ataa de nouveaux icebergs.
Là encore, c?est une véritable féerie.

C?est un véritable slalom, à distance respectueuse, pour rejoindre notre port.

Certains ont des formes qu?on va retrouver ... minérales, en Islande :

D?autres sont carrément monumentaux, au sens architectural du terme.
Hallucinants !
Complètement incroyables.

Une fois débarqués, petite anecdote : je quitte le groupe pour m?isoler dans un endroit très... personnel.
Et là, je vous laisse découvrir la vue totalement démente depuis les toilettes :

Plus sérieusement, la baie est plutôt photogénique.
Malgré le ciel voilé.

Marco le Barcelonais nous propose une petite rando à but... gastronomique. Nous allons ramasser des ... moules.
Surprenant ? Pas tant que ça. Elles sont énormes, et en plus, très peu salées (grâce à la fonte des glaces). La marée est basse, on n?a plus qu?à se baisser pour les ramasser. Et l?eau n?est pas si froide.
Et ce soir Adriano nous les accommodera. Un pur et simple bonheur.

Nous ne sommes pas très loin du site original où vivaient des hommes. Un cimetière simple, émouvant, rappelle leur présence dans un environnement pour le moins difficile.
Après le repas, on part se balader sur l?île, profitant du soleil « couchant » : en fait, la pénombre est due aux montagnes qui le camouflent pour quelques heures.

On essaye d?en profiter un maximum.
C?est tellement... exceptionnel d?être là. Je n'arrive pas à mesurer notre chance.

Et la lumière, ce soir, se fait ma complice pour nous offrir un spectacle fabuleux.
Inouï.
Prodigieux.

Quasi irréel :

Les quelques bâtiments ne sont pas en reste et participent au spectacle formidable

Et nous découvrons alors le « tatouage » de la maison principale, H9, nommé ainsi comme les autres comptoirs le long de la côte. D?ailleurs, je n?ai pas réussi à trouver les autres ?

La soirée s?achèvera au sommet d?une petite colline, avec une lumière dorée fantastique, vers le sud.

Juste un instant magique.
Allez, petit cadeau, un panoramique du front d'Eqi Glacier ; demain il faut redescendre sur Ilulissat... pour retourner sur l'Islande !

(Cliquez pour voir en plein écran, c'est large !)