Et bien voilà, cinq hypothèses reçues, et deux bonnes réponses, d'Azimut et d'Himbrimi.
Celle d'Azimut a l'antériorité, mais celle d'Himbrimi a la précision.
Je pense donc pouvoir déclarer les deux "gagnants ex-aequo". Bravo !
AZIMUT a écrit : (le 7 juin) ... La charpente de cette maison a été construite à partir des mâts récupérés sur l'épave d'un bateau français le ''Saint Paul '' qui a fait naufrage en Islande. Les mâts ont servi de poutres.
Himbrimi a écrit : (le 9 juin)
... C?est une maison construite en bois récupéré notamment sur des épaves, dont celle du bateau-hôpital français Saint-Paul. Les explications données dans la maison elle-même indiquent, si je ne me suis pas trompé en notant, que ce sont les lambris du salon qui viennent de ce bateau tandis que sur le site du musée ils disent que ce sont les poutres, ce qui est surprenant : la maison a été construite en 1878 alors que le bateau ne s?est échoué qu?en 1899, en général on pose les poutres dès la construction, pas 20 ans plus tard?
Quelques détails pour les curieux :
Cette maison, construite en 1878, a bénéficié du naufrage du "Saint Paul", navire d'assistance et navire-hôpital français construit à Saint-Malo et armé en 1897 par la Société des Oeuvres de Mer pour assister les "pêcheurs à Islande" (comme on disait alors).
Le "Saint-Paul" s'est échoué le 4 avril 1899 sur la plage de Koteyar, sur la côte Sud, vaincu par une tempête de trois jours. Définitivement perdu, il a été vendu aux enchères quelques jours après le naufrage.
La totalité de l'équipage (20 hommes) a été sauvée. Ils ont été recueillis et réconfortés dans les fermes des environs, et ont pu rejoindre le port de Reykjavik pour réembarquer sur un autre navire, après un voyage de huit jours, sous d'abondantes chutes de neige.
Les échouages de navires étaient une aubaine en Islande. La vente aux enchères de l'épave du "Saint Paul" est restée dans les mémoires car on avait rarement vu navire aussi richement doté en mobilier (candélabres en argent, lustres, appliques, armoire à pharmacie), mais aussi en nourriture et boissons, l'avitaillement du navire-hôpital : 900 litres de vin, 40 litres de rhum et 251 litres de ce que les Islandais appelaient du "koníak".
La petite chapelle de Langholt, dans le Medallansandur (juste au Sud de Kirkjubaerjarklaustur), contient à elle seule un véritable sanctuaire du Saint-Paul : candélabres, lustre, appliques murales, et jusqu'à une petite statuette de la Vierge qui était dans la cabine du capitaine du navire.
Mais pour en revenir à notre maison au toit rouge, elle a bénéficié effectivement du bois qu'on a tiré des mâts du navire. Ce bois noble, débité en bonnes planches, a servi a réaliser des panneaux intérieurs de qualité (lambris, mais aussi cloisons), qu'on peut encore voir aujourd'hui.
Sur
le site du musée de Skogar, le terme "poutres" est vraisemblablement dû à une erreur de traduction. Il s'agit en fait de planches (ou lambris).
En marge de cette histoire, je vous recommande un intéressant travail universitaire, le rapport de recherche de Vanessa Doutreleau pour la Mission du patrimoine ethnologique (2007) : "Objets en dérive, du littoral au musée". On y parle de la maison de Skogar et du naufrage du navire français "Saint Paul".
C'est ici :
http://www.culture.gouv.fr/mpe/recherche/pdf/AFR_1.pdf
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