Personnellement, je serais partisan d'une formule à options.
Partons, non pas d'un débat, mais d'un constat : la presse se "dématérialise" de plus en plus. On peut aujourd'hui accèder "en ligne" à de nombreux quotidiens et magazines, sans pour autant qu'ils aient cessé de publier une version "papier". Certains délivrent ce service à titre gratuit, d'autres à titre payant, sur abonnement ou "au numéro", et même pour certains organes de presse, sur la base d'un paiement "à l'article".
Souvent, la "Une" est gratuite, ainsi bien sûr que le sommaire, produits d'appel destinés à vendre le reste ...
Quoiqu'on puisse en penser, cette évolution est en marche, elle est puissante et rien ne l'arrêtera, c'est le sens de l'histoire, en quelque sorte (il est même très vraisemblable que cela touchera aussi, à terme, le livre - c'est déjà le cas, à titre marginal).
Pour en revenir à la presse, et à la presse-magazine en particulier, les avantages sont nombreux : passage direct de la maquette à la diffusion (sous forme de fichier .pdf), accélération des délais de production, amélioration de la qualité visuelle dans certains cas (cf. le nôtre), suppression des frais d'imprimerie, suppression de certains facteurs de dépendance et donc de vulnérabilité potentielle (je veux parler de l'imprimeur et autres intermédiaires), suppression du travail et des coûts d'envoi postal, économies de papier et d'encre, diminution des déchets, attitude "éco-responsable" ...
Enfin, facilité absolue d'archivage et d'indexation, aussi bien chez le diffuseur que chez le lecteur ...
Inconvénients : comme le fait observer fort justement Jacques Mer, on peut avoir plus de plaisir à trouver dans sa boite aux lettres la revue, fut-elle médiocrement imprimée, qu'à consulter un mail, même en couleurs ...
C'est indéniable ... C'est aussi sans doute, comme il le fait observer avec beaucoup d'ouverture d'esprit, "une question d'habitude" ...
On peut avoir aussi plus de plaisir à lire la revue dans son fauteuil (ou dans son lit ...) qu'assis devant un écran d'ordinateur, rien n'est plus évident !
Mais en fait, si on y réfléchit, l'impression-papier reste toujours possible, facile et de bonne qualité ... Impression globale (toute la revue) ou partielle (un ou plusieurs articles), mais cette fois sur l'imprimante du lecteur ... (ou dans une boutique "discount", comme une simple photocopie couleur, à partir de votre clé USB).
Dans cette hypothèse, cela revient pour le diffuseur à supprimer les travaux et les frais d'expédition, et à externaliser les frais d'impression chez le lecteur.
C'est en ce sens que de nombreux organes de presse proposent aujourd'hui - de manière optionnelle - des abonnements numériques à un tarif inférieur à celui de l'abonnement-papier.
Voilà, c'était juste pour alimenter la réflexion, à l'échelle bien modeste de notre revue "Courrier d'Islande". Mais l'avantage des solutions "numériques", c'est qu'elles ne sont pas dépendantes des économies d'échelle, contrairement aux solutions "matérielles".
C'est en 1973 (déjà !) que l'économiste Ernest Schumacher a sorti son célèbre "Small is beautiful" ... [
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Mais j'insiste, au risque de me répèter : cette hypothèse de dématérialisation ne saurait être envisagée, de mon point de vue, que sur la seule base du volontariat, pour les seuls adhérents qui le souhaiteraient.
Peut-être qu'un sondage permettrait d'estimer les économies que l'association serait en mesure de réaliser en procédant ainsi ?
Chris.