Nuits blanches en terres d?Islande Le Monde du 6 juillet

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Nuits blanches en terres d?Islande Le Monde du 6 juillet

Message par Myriaðe » 06 juil. 2015, 17:03

Sauvage et volcanique, Vestfirðir est une région méconnue de l?ouest de l?Islande où les fjords sont battus par les vents. Et où, en juin et juillet, le soleil ne se couche jamais.
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Le ciel est d?un gris laiteux. Il couvre d?ombres la falaise de Latrabjarg. Un petit phare blanc, presque décevant dans ce rôle de vigie de l?extrême, marque le point le plus à l?ouest de l?Islande. Qu?importe qu?il soit 2 heures du matin : de fin juin à fin juillet, le soleil ne se couche jamais sur ces terres gelées.

Les nuits blanches tissent la trame d?un jour sans fin. Si les hommes subissent avec fatigue cette luminosité permanente, les oiseaux, eux, semblent s?en moquer. Par dizaines de milliers, ils volent, pêchent et fabriquent leur nid sur Latrabjarg, la plus grande falaise aux oiseaux d?Europe : 400 mètres de haut sur quinze kilomètres de long, une sorte d?auberge venteuse pour macareux, pétrels, mouettes tridactyles et autres guillemots?

Chacun fait son nid à sa manière. Le macareux et son bec tricolore, promu au rang de mascotte du pays et vendu en peluche dans la moindre station-service, reste au bord de la falaise et creuse un terrier, comme un lapin : en grimpant, quand on s?approche du vide, on aperçoit les trous dans lesquels il pond ses ?ufs. Avant de voler à un kilomètre de là et de pêcher des poissons, du moins quand il en trouve, car les changements climatiques ont raréfié les proies et les petits meurent parfois de faim dans leur trou. Les pétrels fulmars, eux, font leur nid directement dans la falaise.

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Quant à la mouette tridactyle, au bout des ailes noir, elle pose directement son ?uf sur la paroi et, pour l?empêcher de rouler, le fixe avec des herbes et du guano ? des excréments ?, laissant ainsi de grandes taches blanches sur la paroi. C?est en juin que les oiseaux pondent, avant de s?envoler vivre au large. Une période pendant laquelle la falaise attire des milliers de visiteurs, ornithologues amateurs ou professionnels.

Latrabjarg est le point d?orgue de la visite des fjords de l?ouest, Vestfirðir en islandais, celle des huit régions du pays située le plus au nord-ouest. Un territoire sauvage de 22 721 km2, habité par 7 000 personnes seulement, dont le charme vient de la rencontre entre une mer agitée et une terre volcanique. De longs sentiers remontent le long des côtes de fjords aux eaux très bleues comme Arnarfjörður. Long de 125 kilomètres, Breidafjörður, dit aussi « baie aux mille îles », en abrite près de 2 000 : celle de Flatey, la seule où le ferry s?arrête, abrite? cinq habitants.

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L?absence de terres plates interdit l?agriculture, et l?économie locale repose surtout sur la pêche. La plage de Djupalonssandur, étendue de galets noirs, dans un cirque de magma qui semble reculer face à la mer, abritait au XIXe siècle une soixantaine de bateaux de pêche, une des plus grosses flottilles de la côte. Trois grosses pierres sont encore là qui servaient, paraît-il, à mesurer la force des candidats à l?embarquement. La première d?entre elles était réservée aux « minables », la deuxième aux « moyens », la troisième aux« costauds ». A voir la vanité des efforts des touristes pour les soulever à leur tour, on se dit qu?il ne faisait pas bon être pris dans une bagarre avec ces marins-là?

A Ísafjörður, le chef-lieu de la région, petite ville au bord du fjord qui abrite la plus vieille demeure du pays (1734), on peut voir dans un quartier ancien de maisons à colombages les traces des premières pêcheries. En continuant à longer la côte découpée, on découvre, à Þingeyri, un petit cimetière entouré d?un muret sur lequel sont écrites les paroles de Aux sombres héros de l?amer, de Noir Désir. Là, sont enterrés 49 marins français et belges  : au 19e siècle, Þingeyri était la base française de pêche en Islande.


La nature semble avoir pris le pouvoir. Le volcan le plus célèbre du pays (du moins avant que l?importun Eyjafjallajökull ne bloque le ciel d?Europe), le Snaefellsjökull, celui d?où les voyageurs de Jules Verne s?embarquèrent pour le centre de la Terre, est là, visible, quand une ceinture de brouillard n?en masque pas le sommet.

Le cratère d?Eldborg, ne montant qu?à 60 mètres de haut, est beaucoup plus accessible, à une heure de marche de la route. De son sommet, on se trouve face à une plaine herbeuse où le vert de la végétation tranche avec le noir de la roche.

Les fjords de l?ouest sont aussi la région où l?on trouve les meilleurs « hot pot » du pays. « Hot pot » ou « pot chaud », des piscines naturelles d?eau chaude, alimentées par géothermie, et souvent transformées en piscines publiques.

http://www.lemonde.fr/m-voyage/article/ ... 97613.html
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Message par Myriaðe » 06 juil. 2015, 17:04

Un article comme celui-ci va encore amener des hordes de touristes. :( :(
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domi
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Message par domi » 07 juil. 2015, 11:34

Baah, on leur parlera des moustiques et des tiques :D
Un ch'ti coucou

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