Qui dit marathon, pense Kenya et Ethiopie, les deux nations qui dominent les podiums dans cette discipline. Pourtant, lorsqu?on évoque le marathon amateur, c?est-à-dire les marathoniens qui ne courent pas pour l?argent, mais seulement par passion, le résultat est tout autre, et ces deux pays disparaissent du radar. En effet, selon une étude récente menée par Jens Jakob Andersen pour le site Web RunRepeat, c?est en Islande que l?on trouve les marathoniens les plus rapides, aussi bien hommes que femmes. Jens Jakob Andersen est lui-même un ancien coureur de marathon et un statisticien de la Copenhagen Business School. Il a analysé plus de 2 millions de résultats des marathons de Chicago, du Marine Corps américain, de Boston, de Londres, de Paris, de Berlin, de Francfort, d?Athènes, d?Amsterdam, de Budapest, de Varsovie et de Madrid pour la période comprise entre 2009 et 2014.
Les résultats ne sont pas seulement amusants; ils sont souvent déconcertants. L?Espagne ressort comme étant le pays qui se targue d?avoir les meilleures performances moyennes pour le marathon amateur, mais comme 93% des coureurs de marathon espagnols sont des hommes, Andersen n?a pas retenu le pays pour la première place.
Cependant, en Islande, le marathon est une discipline qui suscite une grande ferveur, aussi bien de la part des hommes que des femmes. Du coup, les deux sexes obtiennent de très bons résultats moyens au marathon. Ainsi, les femmes islandaises sont en moyenne plus rapides que les marathoniens hommes américains.
Les hommes islandais mettent en moyenne 3 heures 52 minutes et 01 seconde pour courir les 42 km d?un marathon; Les femmes islandaises l?achèvent en 4 heures 18 minutes et 29 secondes. C?est 27 secondes de moins que le participant américain moyen de sexe masculin.
De façon intéressante, on constate que lorsque l?on exclut les participants professionnels de bastions du marathon comme l'Ethiopie et le Kenya, les coureurs les plus rapides sont des blancs issus de pays tels que l'Espagne, le Portugal, le Canada et une autre micro-nation, le Luxembourg. Les coureurs noirs sont assez absents au niveau amateur.
Dans un article du Guardian datant de juillet 2013, Marcus Ryder, qui est lui-même un marathonien noir, avait rappelé les statistiques de la seule enquête qu?il avait trouvée sur la question, la Running USA's biannual National Runner Survey, qui portait sur les réponses volontaires de 12.000 marathoniens américains. Elle concluait que seulement 1,6% des coureurs de marathon américains étaient des Afro-américains, contre 90% de Caucasiens, 5,1% d?Hispaniques et 3,9% d?Asiatiques.
Ryder avait suggéré que l?absence des noirs dans cette discipline pouvait s?expliquer par l?absence de noirs dans les clubs où les gens s?entraînent. Dans un club présidé par un homme noir, il avait constaté en revanche une surreprésentation des adhérents noirs, signe que ceux-ci étaient plus à l?aise dans un groupe où ils pouvaient s?identifier à d?autres membres plus facilement. En outre, le fait que l?on assimile les hommes noirs à des athlètes d?élite peut être inhibant pour les personnes avec des performances plus communes, parce qu?il n?est pas toujours évident de comprendre que le sport ne consiste pas tant à réaliser des performances exceptionnelles pour battre les autres, qu?à réaliser des performances à sa mesure pour se battre soi-même.
L?étude d?Andersen montre que les hommes belges courent le marathon en moyenne en 4 heures et 38 secondes, ce qui leur confère la treizième place dans les classements mondiaux. Les femmes belges le réalisent en moyenne en 4 heures 29 minutes et 06 secondes, ce qui les classe douzièmes.
(C'est pour Bifidusse.
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