L'Islande se lance à la recherche de l'or noir

[Myriaðe]

L'Islande a autorisé vendredi 3 janvier 2013 la prospection et la production d'hydrocarbures sur ses eaux territoriales, selon un communiqué de l'Agence nationale islandaise de l'Energie.

Orkustofnun (l'Agence nationale de l'Energie) a signé et publié aujourd'hui les documents autorisant l'exploration et la production d'hydrocarbures dans la zone (dite) Dreki, au nord est de l'île, a indiqué le communiqué.

C'est naturellement une étape importante, il s'agit des premières autorisations qui vont pouvoir être utilisées et elles nécessitent des recherches importantes dans la zone, s'est félicité le ministre islandais de l'Industrie et de l'Innovation Steingrimur Sigfusson lors d'une conférence de presse après la signature.

L'Islande ouvre la prospection sur son territoire à un pays étranger, la Norvège dont l'île de Jan Mayen est voisine.

La Norvège, par le truchement d'une filiale de la compagnie pétrolière publique Petoro, est titulaire de chacune des deux licences à hauteur de 25%, en conformité avec un accord signé en 1981.

C'est la première fois que le gouvernement norvégien s'investit directement dans des licences au-delà des frontières du pays, a souligné le ministre norvégien du Pétrole et de l'Energie, Ola Borten Moe.

Nous le faisons car nous trouvons que le secteur a un potentiel prometteur, a-t-il poursuivi.

Il est néanmoins resté prudent sur le résultat des prospections. Aucune prévision n'est disponible pour la zone. En 2008, des données réunies par l'Agence nationale de l'Energie indiquaient la présence éventuelle de pétrole ou de gaz dans le secteur, ce qui pourrait permettre de relancer l'économie islandaise lourdement touchée par la crise.

J'ai les deux pieds sur terre, s'est amusé M. Sigfusson ajoutant que l'Islande et la Norvège étaient conscientes de la vulnérabilité de la région.

Si l'on se fonde sur l'exemple norvégien, on peut en avoir pour plus de dix ans avant de savoir si l'on a vraiment quelque chose à développer, a pour sa part indiqué le directeur-général de Petoro, Kjell Pedersen.

L'Arctique est souvent présentée comme une terre promise pour les compagnies pétrolières. Récemment, deux chercheurs norvégiens ont toutefois estimé que la proportion des hydrocarbures produits dans la région ne devrait pas augmenter dans les décennies à venir.

Selon eux, jusqu'en 2050, la part du pétrole de l'Arctique dans la production mondiale devrait rester stable, à entre 8 et 10%, et celle du gaz naturel tomber de 22% aujourd'hui à environ 10%.

Cette situation s'explique par la découverte de gisements dans des lieux plus hospitaliers, notamment d'hydrocarbures non conventionnels, comme le gaz de schiste.

La Norvège est le huitième plus gros exportateur de pétrole au monde et le deuxième exportateur de gaz, selon l'Agence internationale de l'énergie.

Outre Petoro, Faroe Petroleum et Iceland Petroleum sont titulaires d'une des licences, à hauteur respectivement de 67,5% et de 7,5% et Valiant Petroleum et Kolvetni de l'autre, à hauteur respectivement de 56,25% et de 18,75%.


(©AFP / 04 janvier 2013 16h06)