
L?Institut de recherches marines avait, en juin, proposé au Ministre des Pêcheries une réduction des " totaux admissibles de capture " (TAC), donc des quotas de pêche, pour la campagne 2007-2008, pour plusieurs espèces particulièrement importantes : cabillaud, églefin, sébaste, etc.
La proposition la plus spectaculaire concernait le cabillaud. L'Institut recommandait que le TAC passe de 193 000 t. à 130 000 t. La raison invoquée par les scientifiques est l?état alarmant des stocks. Ils souhaitaient que le TAC soit désormais fixé à 20 % du stock prélevable (poissons de 4 ans et plus), et non plus à 25 %, comme l'autorisent les textes en vigueur, dont l'application aurait, selon eux, des conséquences catastrophiques pour lesdits stocks à reconstituer (proches du minimum historique). IL S'AGISSAIT DE SAUVEGARDER POUR LES GÉNÉRATIONS À VENIR LES RESOURCES DES OCÉANS.
Le Ministre Einar K. Gudfinnson, membre influent du Gouvernement , et élu de la région (sensible en matière de pêcheries) des fjords de l'Ouest, s'est résolu le 6 juillet à frapper un grand coup.
Les recommandations de l'Institut sont pratiquement suivies à la lettre, tant en ce qui concerne le montant des quotas que les règles les déterminant.
Pour le cabillaud, le coup est dur. Principale source de devises pour le pays (21,6 % de leur total en 2005), ses prises maximales passent à 130 000 tonnes, soit une réduction de 32,6 %.
L'églefin est légèrement "touché" : son quota diminue de 105 000 à 100 000 tonnes. Celui du colin ("lieu noir") de 80 000 à 75 000 tonnes.
À remarquer un relèvement du TAC de hareng "islandais" (d'été) de 130 000 à 150 000 tonnes, et une réduction, pour les crevettes passent de 7 555 tonnes à 7 000 tonnes.
Selon le Ministère des Finances, ces décisions réduiraient la croissance de 0,3 % en 2007 et de 0,5 % en 2008. Elles n'affecteraient pas le chômage en 2007, mais le majoreraient de 0,5 % par la suite. Sans effet sur l'inflation, elles augmenteraient le déficit de la balance courante de 0,5 % du PIB.
Les conséqences seront sévères pour certaines régions dépendant de la pêche, y compris de petites communautés locales dont c'est la seule ressource. On attend des pleurs et lamentations, justifiées d'ailleurs.
Mais le gouvernement a fait un geste courageux en faveur du "développement durable "et de la préservation des ressources naturelles des océans. Nous attendons de voir comment il agira en faveur des localités frappées. À suivre.