Le thème de la drogue en Islande étant en lui-même intéressant, il m'a paru utile d'ouvrir ici cette nouvelle discussion.
A propos de la saisie des 56 kg d'amphétamines :
Non, justement, c'est l'absence de proportionnalité qui interpelle ...Edge a écrit : ... notre société est loin d'être parfaite dans sa globalité (quel doux euphémisme !) et l'Islande en fait elle aussi les frais, à l'échelle de sa population ...
56 kg d'amphétamines saisis pour une population de 300 000 habitants ...
Transposé à l'échelle de la population française, c'est comme si on avait saisi chez nous d'un coup plus de 11 Tonnes d'amphétamines (en France on en saisit en moyenne moins de 100 kilos par an).
Alors, soit ces produits sont effectivement destinés à l'Islande, soit l'Islande joue un rôle de plaque de redistribution ...
Je pense qu'une certaine jeunesse islandaise, avec son incroyable propension à se défoncer en fin de semaine (à l'alcool, notamment), ne peut malheureusement que devenir la cible du marketing très actif des trafiquants internationaux de drogue.
En effet, de toute évidence il y a là une demande potentielle importante et surtout solvable : toutes les conditions de la demande sont réunies et il y a de l'argent pour payer ( ... à voir déjà le prix qu'ils payent l'alcool !).
Parmi toutes les drogues dites "modernes", les amphétamines (avec l'ecstasy) sont le produit phare pour ce type de clientèle à profil jeune, festive (dans un certain sens du terme), amatrice de musique techno, ayant une forte propension à la "défonce", et ... solvable !
Le mode de consommation (principalement "sniffe" ou comprimés) est lui aussi parfaitement adapté : c'est "classe", plus "clean" et moins "looser" que la seringue.
La combinaison avec l'alcool séduit les amateurs de défonce car elle permet d'en potentialiser les effets. Et la prise d'amphétamines permet de tenir le coup toute la nuit tout en étant complètement "explosé", et c'est le but recherché.
Les dégâts sur la santé sont bien entendu épouvantables. Mais en général les sociétés dont la jeunesse est frappée par ce fléau ne communiquent pas trop sur le nombre de décès liés, de peur de susciter une forme supplémentaire de fascination.
La véritable analyse à faire, c'est celle des causes profondes d'une telle désespérance qui fait que pour oublier sa semaine de travail ou d'études, pour fuir la réalité de sa propre vie, il faille se défoncer le plus fort et le plus vite possible, comme dans une petite mort provisoire ...
Le fait tout simplement de chercher dans un produit extérieur, quel qu'il soit, la ressource précaire qu'on ne peut plus trouver à l'intérieur de soi-même pour rendre sa vie au moins acceptable, sinon heureuse ...
Chris.