Quelques infos sur les élections d'hier. Une femme peut devenir Premier ministre. Une première dans l'île.Myriaðe a écrit :Les présidents Islandais sans pouvoirs ? En représentation comme en Angleterre ? Potiche comme dans une émission de télé ?
Alors là , je reste sans voix . Les Islandais sont aussi frileux que la France s?ils ne veulent pas qu?une femme prenne les décisions vitales au pays .
Eux aussi considèrent qu?une femme est juste bonne à s?occuper des enfants & de la culture ?
Par Þorr & par Óðin , il va falloir que ça change ! C?était mon quart d?heure de misandrie ) .
PREMIÈRES REMARQUES : Un scrutin "DISPUTÉ" :
Des observateurs sérieux ont considéré le scrutin du 12 mai 2007 comme l'un des plus "disputés" de l'histoire politique récente du pays. Ses résultats sont plus complexes cependant qu'un rapide coup d'oeil aurait pu le faire croire.
1) Rappelons d'abord les chiffres bruts :
- Important taux de participation : 83,5%
- Parti de l'Indépendance (Geir Haarde ; centre-droit) : 36,7 % des voix ; 24 sièges sur 63 (+2 par rapport à 2003)
- Parti du progrès (centre-gauche ; ancien parti agrarien). Son président :est Jon Sigurdsson , le Ministre de l'Industrie "sortant" ; le parti est associé au PI depuis 1995 au sein d'une coalition bipartite. 11,7 % des voix et 8 sièges (-4). Par rapport à 2003, c'est le grand perdant et, d'extrême justesse son président ne réussit pas à entrer au Parlement
- "Alliance" (opposition de gauche modérée, d'allure "sociale-démocrate") : 27,3 % et 18 sièges (-2). Présidente : Mme Ingibjörg Solrun Gisladottir
- Extrême-gauche "Gauche-Verte" (regroupement quelque peu hétéroclite d'anciens communistes, de féministes, de Verts, et de socialistes de gauche). Anti OTAN et anti UE. : 14,3 % et 9 sièges (+4). Comparativement à 2003, le parti a nettement progressé, même si, à la fin, il a dû s'incliner, à gauche, devant une remontée de l'"Alliance"
- Libéraux (dissidents "Conservateurs" ; manifestant des tendances "populistes") : 7 % et 4 sièges. Se maintiennent sur leur position de 2003.
2) En fait, la coalition sortante PI-PP a la majorité (24+8) d'extrême justesse ; et arithmétiquement le gouvernement sortant n'a pas été désavoué par la nation.
Mais la marge est trop étroite pour asseoir un gouvernement solide ; le PP est peut-être désireux de mettre fin à son long tête à tête avec le PI ; ce dernier envisage sans doute d'autres partenaires plus forts ; enfin il n'est pas exclu que le "tout sauf le PI" unisse les autres formations dans une coalition l'excluant.
À ce moment, Mme Ingibjörg Solrun Gisladottir, présidente de l'Alliance, aurait de grandes chances d'accéder à la fonction de Premier Ministre, la seule vraiment importante dans la politique islandaise, la Présidence de la République n'ayant qu'un rôle décoratif, culturel et représentatif (que le titulaire soit Vigdis ou Olafur Ragnar Grimsson).
3) Les politologues ont remarqué que la fidélité des électeurs par rapport aux partis a encore diminué, ce phénomène étant à rapprocher du faible contenu doctrinal et idéologique des débats (même si schématiquement l'un des deux camps symbolisait plus l'Islande "aisée" et l'autre l'Islande "modeste") et du fait que le citoyen sait qu'au lendemain du scrutin, le jeu reste très ouvert, aucune alliance ou coalition n'étant a priori inconcevable entre les divers partis concurrents, qui font la loi en politique intérieure (ce que le Général de Gaulle, en son temps, qualifiait de "régime des partis").
