Elections islandaises : le système électoral islandais

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Jacques MER

Elections islandaises : le système électoral islandais

Message par Jacques MER » 11 mai 2007, 10:54

Introduction : Pour mieux comprendre le système électoral islandais

Rappelons quelques traits essentiels du système islandais :

1) À la différence de la France, le Chef de l'État ("un roi sans couronne"), tout comme les souverains nordiques, ne joue aucun rôle dans la vie politique.

2) C'est dire qu'il n'intervient en rien dans la formation des gouvernements, même si -formellement- il "désigne" le Premier Ministre. Si, au lendemain des élections législatives, un parti obtient la majorité absolue des sièges au Parlement (ce qui pratiquement n'arrive jamais), son Chef est alors "désigné" comme Chef du gouvernement. Dans le cas contraire, les dirigeants des partis concurrents discutent entre eux des contours et du programme d'une "coalition majoritaire"; et le Chef de l'État entérine le résultat des négociations entre états-majors.

3) À la différence de nombreux États où une "droite" et une "gauche" s'affrontent depuis longtemps et où les alliances se font souvent "bloc contre bloc", en Islande le pragmatisme règne et pratiquement toutes sortes de coalitions sont possibles, qui ailleurs paraîtraient incongrues ou franchement impensables. Cette dépolitisation tend d'ailleurs à s'accroître. Même si il existe théoriquement un centre-droit (le Parti de l'Indépendance, PI), un centre (le Parti du progrès, PP), un centre-gauche (l'Alliance, vaguement sociale-démocrate), une extrême-gauche (la "Gauche Verte"), et un "groupuscule de libéraux", ex-dissidents du PI.

4) Depuis 1991, le chef du Parti de l'indépendance (le plus important groupe à l'Althing) est Premier ministre, à la tête d'une coalition avec les Sociaux-Démocrates (ancêtres de l'Alliance) de 1991 à 1995 ; et, depuis 1995, avec le Parti du progrès (ex-parti agrarien).

5) Ambitions et querelles personnelles au sein des partis peuvent influer sur les contours d'une coalition ; l'ambition suprême visant le poste de Premier ministre (et non, comme en France, celui de Chef de l'État).

6) Les élections proprement dites des 63 députés composant le Parlement -l'Althing- (il n'y a qu'une seule Chambre depuis 1991) -ont lieu tous les 4 ans au scrutin de liste proportionnel. L'île est divisée en six grandes "circonscriptions" (Reykjavik-nord ; Reykjavik-sud, le Sud-Ouest, le Sud, le Nord-Est, le Nord-Ouest qui élisent de 10 à 11 sièges, selon le chiffre de leur population ; des mécanismes complexes faisant en sorte qu'au plan national le nombre de sièges d'un parti soit exactement proportionnel au chiffre de voix obtenues. On notera que dans la circonscription de Reykjavik-sud, se présentaient le "Premier" sortant, Geir Haarde suivi du Ministre de la Justice Björn Bjarnason (Parti de l'Indépendance, PI), la Ministre (PP) de l'Environnement Jonina Bjarmartz (affaiblie par des "rumeurs" relatives à un "passe-droit") et la présidente de l'"Alliance" Ingibjörg Solrun Gisladottir (de tendance sociale-démocrate), qui convoite les fonctions de Premier ministre.

7) On notera enfin que, dans le camp de la majorité sortante, le Parti de l'Indépendance, qui, au cours de la législature, a vu, à sa tête, Geir Haarde succéder au charismatique David Oddsson, a maintenu et amélioré sa forte position, atteignant à la veille du scrutin plus de 40 % des intentions de vote. En revanche, le Parti du progrès s'est mal remis du "choc" enregistré au printemps 2006 lorsque son chef d'alors Halldor Asgrimsson, désavoué aux élections locales, a du abandonner sa charge de chef du gouvernement (prélude à un retrait de la vie politique) et, usé par le pouvoir, a servi de "bouc émissaire" pour les prétendus effets négatifs de la politique d'industrialisation rapide.

À gauche, une compétition permanente et acharnée a opposé l"Alliance" et la Gauche Verte pour la première place, la première jouant sur l'ambiguité de es positions quant à ses futures alliances ; la seconde se voulant le symbole d'une opposition sans concessions et "surfant" jusqu'à avril 2007 sur la vague "environnementale et verte" qui séduisait l'opinion et semble refluer.

Les Libéraux ont privilégié la recherche d' une position d'arbitrage et de "groupe charnière" indispensable.

Enfin, une nouvelle formation verte "Le mouvement islandais. Terre vivante" est apparue en février 2007, sur l'initiative du "Nicolas Hulot" islandais, le journaliste animateur Omar Ragnarsson. Se voulant "écologiste à 100 %", et ouverte aux gens de gauche comme à ceux de droite, elle n'a pas réussi à dépasser les 2 à 3 % dans les sondages et n'aura pas d'élus.

Contrairement à ce que souhaitait Vigdis Vinnbogadottir, la légalisation de la prostitution n'a pas été évoquée dans la campagne électorale. :lol:

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jujux
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Message par jujux » 11 mai 2007, 12:46

Je me suis permis d'editer votre message Mr l'ambassadeur :wink: pour mieux separer les differents points.

Jacques MER

Élections islandaises

Message par Jacques MER » 11 mai 2007, 15:44

:lol: Merci. c'est beaucoup plus clair. :lol: :lol:

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