L'Islande dans la tourmente financière et boursière

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Chris
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Un plan d'aide de 6 milliards de dollars

Message par Chris » 20 oct. 2008, 22:41

Selon le Financial Times aujourd'hui 20 octobre, l'Islande va annoncer un plan de relance de l'économie reposant sur un plan d'aide financière de 6 milliards de dollars (4,5 milliards d'euros).

Le Fonds monétaire international y contribuerait à hauteur de 1 milliard de dollars, et le reste viendrait des banques centrales de plusieurs états nordiques et du Japon.

Attendons la confirmation de ces éléments dans les prochains jours.

Avec cette crise dont l'Islande fait désormais figure de symbole emblématique, beaucoup ont réalisé à quel point la richesse islandaise, si "visible" pour les visiteurs étrangers, était basée à un point extrême sur le crédit et sur son système financier hypertrophié, qui représentait huit à neuf fois son produit intérieur brut. Les trois banques de commerce, Glitnir, Landsbanki et Kaupthing, désormais toutes trois nationalisées, représentaient 75 % de la capitalisation boursière du pays.
Rappelons qu'au cours des dix dernières années, la croissance moyenne du PIB a été de 4 % par an, avec un record en 2004 à 7,7 % et encore 4,9 % l'an passé.

Chris.
Modifié en dernier par Chris le 20 oct. 2008, 22:56, modifié 1 fois.

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Message par Chris » 20 oct. 2008, 22:46

Les communiqués officiels, publiés par l'ambassade d'Islande en France :

Je trouve ce soir sur le site de l'ambassade d'Islande en France plusieurs communiqués officiels :

- Le climat économique en bref (13/10) :
http://www.iceland.org/fr/lambassade/actualites/nr/5914

- Questions-réponses sur la situation économique en Islande (17/10) :
http://www.iceland.org/fr/lambassade/actualites/nr/6051

- Et un document téléchargeable : Crise financière - Contacts et informations : http://www.iceland.org/media/france/Cri ... _infos.doc

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Myriaðe
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Marianne

Message par Myriaðe » 21 oct. 2008, 23:25

Dans le N° 600 de Marianne (du 18 au 24 octobre), on peut trouver un article sur la crise économique intitulé : " L'Islande ruinée après dix années de folie".

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PEk
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Re: Marianne

Message par PEk » 24 oct. 2008, 10:29

Myriaðe a écrit :Dans le N° 600 de Marianne (du 18 au 24 octobre), on peut trouver un article sur la crise économique intitulé : " L'Islande ruinée après dix années de folie".

Myriaðe
Dans le monde de ce jour (24/10), un article intitulé "Naufragés d'islande"
http://www.lemonde.fr/archives/article/ ... 252_0.html

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jujux
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Message par jujux » 24 oct. 2008, 11:58

... hier dans la boîte aux lettres, un prospectus publicitaire pour le magasin d'électro-menager ELKO propose TVs, congélateurs, machines à laver, avec des formules de prêt sur 59 mois !!!!

59 mois... :shock: J'hallucine !
Un emprunt sur presque 5 ans pour s'acheter une télé ou un frigo "américain" ...

Il ne faut pas aller chercher trés loin pour trouver pourquoi beaucoup d'Islandais sont dans la panade : "mon voisin a une télé 5000 pouces, il m'en faut une aussi !!!!" "mon collègue de boulot a acheté une Porche Cayenne, ben je vais m'acheter un Ford F350".... C'etait si facile, on vous proposait des prêts de 100 %.

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Message par Chris » 26 oct. 2008, 16:19

Comme nous l'annoncions ici même lundi dernier, on a appris vendredi 24 octobre, après plusieurs semaines de négociations que le Fonds monétaire international était parvenu à un accord avec le gouvernement islandais, pour l'octroi par le FMI d'un prêt de 2,1 milliards de dollars.

Dès les prochains jours, 830 millions de dollars du FMI devraient arriver sur les comptes de l'Islande, afin d'aider au redémarrage de l'activité bancaire et économique. L'islande est le premier pays occidental à recourir à une telle aide du FMI depuis le Royaume-Uni en 1976.

Mais les experts du FMI estiment que l'Islande aura besoin de beaucoup plus dans les deux ans à venir. Une estimation de 6 milliards est avancée par les experts mandatés par le FMI à Reykjavik. Les 4 milliards manquants pourraient être prêtés par les nations nordiques, la Russie sans doute aussi, et peut-être également le Japon. L'aide du FMI ne serait donc qu'un élément d'un plan d'aide beaucoup plus large.

Les experts du FMI estiment que l'Islande va devoir se préparer à une période difficile, avec une baisse sensible du PIB et une inflation forte.

En fin de semaine dernière, le gouvernement Islandais a publié des communiqués demandant aux exportateurs de rapatrier systématiquement et rapidement les devises qu'ils gagnent sur les marchés étrangers ...
Mais pour cela, comme chacun l'imagine, il faut avant tout que la confiance revienne.

Chris.

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Message par Myriaðe » 27 oct. 2008, 11:38

Comme je sais que peu d'entre-vous consultent le site de l'association, je vous fais un copier-coller d'une info trouvée sur le site aujourd'hui.
Cet article a été écrit par M. Mer, donc, je pense que c'est une juste vision des choses.

L'ISLANDE AU COEUR DE LA TOURMENTE FINANCIERE, BANCAIRE ET MONETAIRE AU 25 OCTOBRE 08

Alors que la tempête, partie des Etats-Unis, faisait rage sur la quasi-totalité de la planète, l'Islande - citée les années précédentes pour sa réussite économique (rapide et) spectaculaire et sa "résilience", sa stabilité financière exemplaire et son niveau de vie parmi les meilleurs du monde- connaissait depuis le début de l'année 2008 des "turbulences" croissantes, qui allaient culminer en juillet et août. La dépréciation de la monnaie nationale se précipitait ; les faiblesses des banques -dues en partie à des imprudences liées à leur dynamisme antérieur- apparaissaient en pleine lumière, et elles devaient faire appel en urgence à la protection de l'État ; les faillites des entreprises, étranglées par la crise (et la rareté) du crédit, se multipliaient ; on redoutait des progrès du chômage, jusqu'alors quasi-inexistant ; le marché immobilier, naguère en plein essor, devenait atone. Pour certains commentateurs excessivement pessimistes (et parfois malveillants, si résidant à l'étranger), le pays était "au bord du gouffre". L'image de marque du pays, jadis symbole de prospérité et de dynamisme, risquait d'être sérieusement "écornée".

De fait, la situation est plus contrastée que des simplifications hâtives le laisseraient penser. Avant d'émettre le moindre pronostic, il est sans doute indispensable de procéder à un rappel des faits, et notamment des évolutions les plus récentes.
Quelques points essentiels apparaissent :

** I. Les autorités politiques et monétaires du pays n'ont jamais cessé, durant toute la crise, d'"être à la barre" et de conduire le pays dans la transparence, avec sagesse et cohésion.

A) Le gouvernement, d'abord, a tenu à informer régulièrement le pays et le Parlement du déroulement de la situation économique et financière.
Le 2 septembre, le Premier Ministre Geir Haarde lui consacrait un discours assez substantiel devant l'Althing. Un mois plus tard, à l'occasion de sa "Déclaration annuelle de politique générale" au Parlement, les considérations sur la crise, mises à jour et enrichies des derniers développements, étaient à nouveau au coeur de son propos. Dans la foulée, le Ministre des Finances, présentait le budget pour 2009 et à cette occasion, dressait un tableau minutieux de la conjoncture, ne cachant pas les difficultés rencontrées. De son coté, la Ministre des affaires étrangères, Ingibjörg Solrun Gisladottir, présidente de l'"Alliance" sociale-démocrate, sans rien renier de ses options pour le "long terme" (adhésion souhaitable à l'Union européenne), se déclarait pleinement solidaire des décisions d'urgence élaboreés par Geir et Arni : elle était suivie sans hésitation par les autres ministres de l'"Alliance".

Lorsque -à l'apogée de la crise mondiale du crédit (effondrement de la Banque Lehman Brothers et d'autres géants aux États-Unis, assèchement des flux de crédit interbancaires, des prêts aux entreprises et aux particuliers, multiplication des faillites, etc.)- la situation empira, que les banques islandaises furent prises à la gorge et que la couronne vit sa chute s'accélérer, une mobilisation générale du cabinet, associant à ses délibérations les meilleurs experts et consultant les grands acteurs de la société civile, se mit en place.
Directement, Geir Haarde, par un appel grave et solennel, s'adressa à ses compatriotes le 6 octobre, les informa des premières orientations adoptées et fit appel au sens profond des responsabilités, et à l'esprit de solidarité que les Islandais manifestent toujours en cas de catastrophes nationales.

Le 15 octobre, par une nouvelle intervention devant le Parlement, le chef du gouvernement fit le point sur les décisions adoptées par son équipe depuis le début du mois, et tout d'abord sur celles visant à protéger l'épargne des Islandais déposée dans les banques du pays, et à faciliter le redémarrage progressif des opérations de crédit et le fonctionnement normal des établissements en cause. Il insista sur les moyens mis en oeuvre (centres d'information, etc.) pour informer correctement la population, -ménages comme entreprises-, la presse nationale et internationale, de la situation exacte de l'économie insulaire, pour dissiper malentendus et nouvelles infondées, pour éviter au pays de céder aux démons de la peur et de la panique, qui précipiteraient le risque de chaos. Il saisit l'occasion pour retracer devant les élus les conséquences qu'eurent à l'étranger les difficultés traversées par l'Islande et les quelques malentendus et tensions (voir ci-dessous), qui passagèrement en résultèrent
En conclusion le Premier Ministre souligna avec force, les atouts inestimables dont dispose l'Île pour "redémarrer sur un bon pied", une fois la tempête calmée : abondance et diversité des ressources naturelles, notamment énergétiques ; "résilience" du secteur des pêcheries, où les stocks de poissons sont en cours de reconstitution ; opportunités toujours croissantes dans les branches d'activités liées au tourisme et à l'environnement. Enfin et surtout, une population dynamique et dont le niveau de formation se situe parmi les meilleurs du monde.

Confiant dans le "moral" et l'esprit de solidarité de ses compatriotes, Geir Haarde s'est engagé à établir, dans les jours et semaines à venir, un véritable "plan d'urgence", assorti d'un calendrier, destiné à fixer des objectifs précis, à donner aux initiatives des ménages et des entreprises les éventuels concours permettant de les réaliser, à coordonner et à stimuler les efforts de la nation. Elle ne peut, selon lui, faillir à sa traditionnelle (et légendaire) aptitude pour affronter les tempêtes, y trouver l'occasion d'une énergie redoublée, et finalement en ressortir renforcée pour l'avenir.

Il convient également souligner que le gouvernement islandais, dans le même temps, se montrait particulièrement actif pour gérer la "crise" au plan international et rechercher au-dehors les concours nécessaires. Outre les nombreux contacts bilatéraux, des discussions étaient engagées le 13 octobre par le Ministre des Finances avec le Fonds Monétaire International, dont une délégation se rendit aussitôt à Reykjavik et y rencontra le Premier Ministre et d'autres personnalités. Ces .discussions devaient déboucher le 24 octobre sur un accord entre les deux parties, prévoyant l'adoption d'un "programme de stabilisation" établi en commun, et l'octroi (après sa ratification par le comité Directeur du FMI), de concours financiers importants par le Fonds (2 milliards de dollars en 2 ans, dont 830 dès la ratification). Outre le caractère très généreux de cet accord, il constituait un "signal" de nature à lever les hésitations de pays ou de banques s'interrogeant sur la "résilience" de l'Islande et son avenir, et ne pouvait que les inciter à participer à son "sauvetage".

Les grandes lignes du "programme de stabilisation" mis en place ont été approuvées, outre par les partis associés au gouvernement (Conservateurs, et Sociaux-Démocrates), par quelques personnalités de l'opposition, ainsi que de nombreux experts et représentants des milieux d'affaires et de la société civile. Elles entendent s'attaquer à trois grands problèmes : 1) la stabilisation (puis la remontée) de la couronne islandaise, condition d'un recul de l'inflation et d'une reprise des échanges extérieurs présentement entravés, et la constitution d'un "matelas de devises" conséquent ; 2) la mise en oeuvre d'une stratégie rigoureuse de gestion des finances publiques et d'une discipline budgétaire très stricte à court et moyen terme ; 3) la restructuration du secteur bancaire et le possible durcissement de sa régulation et de sa surveillance, spécialement pour ce qui est du risque de défaillance et d'insolvabilité des établissements.

B) On ajoutera que la Banque Centrale, facilement (et injustement ? ?) accusée dans le pays (notamment dans certains milieux d'affaires) d'entraver la croissance économique par des taux d'intérêt, "prohibitifs" selon certains, a consenti le 15 octobre à un geste spectaculaire en les baissant significativement de 15,5 % à 12 %. Elle entendait par là soulager quelque peu les charges supportées par les entreprises et les ménages endettés ou voulant emprunter. Cette "concession" ne devait cependant pas désarmer certains des opposants au Gouverneur de la Banque, l'ancien Premier ministre David Oddsson (dont ils demandent la démission, avec, à l'appui, manifestations et pétitions) mais pourrait apporter, combinée avec les autres décisions du "plan d'urgence" gouvernemental, une bouffée d'oxygène aux entrepreneurs et aux particuliers du pays.

** II. Conséquences prévisibles sur la vie économique, le marché du travail et le niveau de vie des citoyens islandais.
Il serait insensé, avec le peu de recul dont nous disposons, de prévoir, pour les mois à venir et dans le court terme, les conséquences économiques de la tempête que traverse l'Île. Amateurs de "sensationnel", nombre de journalistes -principalement étrangers- dressent un tableau catastrophique de "lendemains qui déchanteront". Contentons nous de quelques considérations très générales, et qui se veulent "de bon sens".

* 1. Avant même que la crise internationale connaisse les moments dramatiques, qui ont marqué la seconde moitié de septembre et les trois premières semaines d'octobre, les prévisions (notamment celles publiées par le Ministère des Finances le 1er octobre -qui avaient été précédées par les "perspectives à court terme" de l'OCDE sorties au début de juin-) concernant la conjoncture islandaise, s'appuyant sur des informations maintenant obsolètes, annonçaient une année 2008 médiocre mais non catastrophique, puisque le PIB devait augmenter de 1,5 %. Elle devait être suivie par un net refroidissement en 2009, avec un recul du PIB d'environ 1,6 %. Un début de reprise était attendu pour 2010, avec une croissance de près de 1,1 %.
Dans le même sens, le chômage, actuellement à un niveau très bas (1,2 % de la force de travail), remonterait à 2,7 % en 2009 et 3,8 % en 2010. Sur ce chapitre, les documents de l'OCDE, remontant à juin, étaient plus pessimistes.
L'inflation, qui selon le Ministère des Finances, allait avoisiner 11,5 %, descendrait à 5,7 % en 2009 et à 2,8 % en 2010.
Le déficit de la balance courante, après avoir dépassé 16,8 % en 2008, tomberait à 8,2 % en 2009 et 6 % en 2010.

2. Bien sûr, toutes ces estimations antérieures sont à revoir. Si la nation n'est pas vouée à l'asphyxie, la récession des trimestres à venir et de l'année 2009 sera sans nul doute plus sévère qu'on ne s'y attendait. Des faillites ont eu lieu, d'autres sont attendues, en attendant que les mesures réorganisant les banques et leurs opérations portent leurs fruits. Des épargnants ont subi de lourdes pertes. Des licenciements ont frappé nombre de secteurs (par exemple la banque et les établissements financiers) et le nombre des chômeurs va se gonfler significativement. La dette extérieure islandaise augmentera plus que prévu.

Aucun des responsables politiques du pays (et en premier lieu les membres du gouvernement, qu'ils soient Conservateurs ou Sociaux-Démocrates) n'a caché à ses compatriotes qu'ils allaient devoir "se serrer la ceinture", que l'ère du "crédit facile", de la "consommation à gogo" et excessive était terminée, que pouvoir d'achat et niveau de vie allaient provisoirement régresser, que demain sera fait "de sueur et de larmes".
Mais ils ont tenu à souligner les formidables atouts dont disposait l'économie islandaise : l'abondance des ressources naturelles (pêcheries et énergies renouvelables), le dynamisme et le haut niveau de formation de la population, l'esprit d'entreprise largement répandu, la flexibilité du marché du travail, la résilience des structures, les concours espérés de nombreux pays amis et alliés, dont le récent accord avec le FMI devrait encourager les gestes de solidarité.
Lorsque le "programme de stabilisation", annoncé le 24 octobre en même temps que cet accord, sera finalisé et que les réformes qu'il imposera seront décidées et lancées, la nation islandaise devrait être en mesure d'entrevoir, dans un délai raisonnable, la sortie du tunnel. Quels que soient les projets concrets retenus (développements dans la filière pêche, lancements de projets industriels -les abondantes ressources énergétiques ne servant pas uniquement à créer des usines d'aluminium-, intensification des activités fondées sur les technologies avancées, ou sur le tourisme et le potentiel environnemental), la créativité exceptionnelle des Islandais et leur insertion croissante dans le processus de globalisation prouveront leur utilité.

** CONCLUSION PROVISOIRE

Le fait est que l'État national est désormais en première ligne. C'est un point important pour ramener la confiance des citoyens. Les Islandais ont depuis toujours, la "fibre civique et patriotique" profondément enracinée, et, malgré les progrès de l'individualisme, prête à se réveiller en cas de catastrophe naturelle ou économique. Les divisions politiques, promptes à s'enflammer en période électorale, se taisent lorsque surgit un "péril grave". Ainsi, l'extrême gauche "radicale", traditionnelle adversaire irréductible du gouvernement (la gauche modérée de l'"Alliance sociale-démocrate" est associée aux Conservateurs, depuis quelque trois semestres, au sein d'une coalition gouvernementale "impensable" en France), met une sourdine à ses attaques -même si elle rappelle à l'envi ses critiques sur les responsabilités et les erreurs d'hier et d'avant hier-, et ne peut s'opposer de front aux décisions urgentes pour lutter contre la crise.


C'est un peu long, mais ça a l'avantage de "remettre les pendules à l'heure" (normal après le changement d'horaire :lol: :lol: )

Myriaðe

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Chris
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Re: article

Message par Chris » 27 oct. 2008, 13:10

Myriaðe a écrit :Comme je sais que peu d'entre-vous consultent le site de l'association, je vous fais un copier-coller d'une info trouvée sur le site aujourd'hui.
Cet article a été écrit par M. Mer, donc, je pense que c'est une juste vision des choses.

C'est un peu long, mais ça a l'avantage de "remettre les pendules à l'heure" (normal après le changement d'horaire :lol: :lol: )

Myriaðe
Merci Myriaðe, effectivement, l'article de M. Mer est à prendre avec le plus grand sérieux, et on en prend toute la mesure quand on y lit :

2. " Bien sûr, toutes ces estimations antérieures sont à revoir. Si la nation n'est pas vouée à l'asphyxie, la récession des trimestres à venir et de l'année 2009 sera sans nul doute plus sévère qu'on ne s'y attendait. Des faillites ont eu lieu, d'autres sont attendues, en attendant que les mesures réorganisant les banques et leurs opérations portent leurs fruits. Des épargnants ont subi de lourdes pertes. Des licenciements ont frappé nombre de secteurs (par exemple la banque et les établissements financiers) et le nombre des chômeurs va se gonfler significativement. La dette extérieure islandaise augmentera plus que prévu.

Aucun des responsables politiques du pays (et en premier lieu les membres du gouvernement, qu'ils soient Conservateurs ou Sociaux-Démocrates) n'a caché à ses compatriotes qu'ils allaient devoir "se serrer la ceinture", que l'ère du "crédit facile", de la "consommation à gogo" et excessive était terminée, que pouvoir d'achat et niveau de vie allaient provisoirement régresser, que demain sera fait "de sueur et de larmes". "


En même temps, le FMI a fait savoir vendredi que son aide était assortie de critères "librement négociés" avec l'Islande (inclus dans le "plan de stabilisation", évoqué ci-dessus) :

- Mise en oeuvre par l'Etat d'une stratégie rigoureuse de gestion des finances publiques et d'une discipline budgétaire très stricte à court et moyen terme
- Restructuration du secteur bancaire et possible durcissement de sa régulation et de sa surveillance, spécialement pour ce qui est du risque de défaillance et d'insolvabilité des établissements.


Ahh bon ? Est-ce que cela veut dire qu'il y avait vraiment des problèmes à ces deux niveaux ?

Chris.
Modifié en dernier par Chris le 27 oct. 2008, 20:08, modifié 1 fois.

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Philippe Dutoy
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Message par Philippe Dutoy » 27 oct. 2008, 16:58

Bonjour à tous.
Quelqu'un pourrait il expliquer les avantages - désavantages pour l'Islande de rentrer dans l'U.E.
Il semblerait que les Islandais y soient favorables.
<b><i>Filippus Jakobsson.</i></b> "Hestavinur'

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L'Islande frappe à la porte du Conseil Nordique

Message par Chris » 27 oct. 2008, 20:46

Cette semaine, l'Islande frappe à la porte du Conseil Nordique.

Aujourd'hui lundi 27 octobre, une réunion extraordinaire se tient à Helsinki entre les cinq Premiers Ministres des pays nordiques, à la demande du chef du gouvernement islandais Geir Haarde, dont le pays tente actuellement de surmonter la crise financière qui le frappe si dûrement.
Cette réunion extraordinaire entre les premiers ministres suédois, finlandais, norvégien, danois et islandais inaugurera la session annuelle du Conseil nordique qui se tient à Helsinki jusqu'à mercredi. Lors de cet entretien, Geir Haarde informera ses homologues de la situation actuelle en Islande et sollicitera leur aide.

Vendredi 24, le pays a obtenu un accord pour un prêt de 2,1 milliards de dollars du FMI (à ratifier par les instances dirigeantes du FMI), en contrepartie de la mise en place d'un "plan de redressement" (voir plus haut).
Cette aide conditionnelle (et surtout le plan qui l'entoure), serait de nature à inciter d'autres contributeurs, et notamment les banques centrales des pays nordiques qui pourraient apporter le complément nécessaire. Paul Thomsen, le chef de la mission du FMI en Islande, a déclaré qu'au delà de l'aide du FMI, l'Islande aurait besoin de de 4 milliards de dollars supplémentaires.

L'Islande indique par ailleurs qu'elle poursuit ses négociations avec la Russie pour l'obtention d'un prêt. Des négociations longues, et donc sans doute difficiles au niveau des conditions ...

De l'aide qui sera apportée par les Etats du Conseil Nordique (sera-t-elle suffisante ?) dépendra sans doute l'issue des négociations que l'Islande indique poursuivre encore avec la Russie pour l'obtention d'un prêt de sa part ... à quelles conditions ?

:arrow: Article aujourd'hui sur le site officiel du Conseil Nordique :
http://www.norden.org/webb/news/news.asp?id=8186&lang=6

A propos du Conseil Nordique, rappelons que cet organe de coopération, fondé en 1952, a pour objectif de favoriser la coopération interparlementaire entre les Etats membres. En 1971 a été créé un "Conseil nordique des ministres", qui a pour objectif la coopération intergouvernementale entre les pays membres.

Chris

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Manifestations

Message par Chris » 27 oct. 2008, 21:04

Manifestations à Reykjavík et dans d'autres villes en Islande.

Deux manifestations ont eu lieu samedi à Reykjavík en relation avec la crise financière et économique en Islande. Sur l'Austurvöllur (la place du Parlement), les manifestants ont brûlé des drapeaux à l'enseigne de la Landsbanki Islands (deuxième banque du pays, désormais nationalisée) et demandé la démission du Premier Ministre Geir Haarde et du président de la Banque Centrale d'Islande (qui n'est autre que l'ancien Premier Ministre, David Oddson).
D'autres manifestations similaires ont eu lieu à Akureyri et à Seydisfjörður.

On peut voir une photo et une video de la manifestation de samedi à Reykjavík ici :
http://visir.is/article/20081026/FRETTIR01/309127921
(pour la video cliquer sur la flèche en haut à droite de la photo)

Chris.

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Message par Féroé » 27 oct. 2008, 21:49

Philippe Dutoy a écrit :Bonjour à tous.
Quelqu'un pourrait il expliquer les avantages - désavantages pour l'Islande de rentrer dans l'U.E.
Il semblerait que les Islandais y soient favorables.
Un premier élément à prendre en considération se nomme "pêche" :

http://www.france24.com/fr/20081018-isl ... e?pop=TRUE

http://www.romandie.com/infos/news2/081 ... 2n9l2m.asp
Blindur er bóklaus maður.

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photovoyage
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Message par photovoyage » 28 oct. 2008, 05:00

Comme je suis abonnée aux alertes Google sur les mots "Islande" et "Iceland", je reçois chaque jour deux emails reprenant tous les articles parus sur le Web mentionnant l'Islande en français et en anglais. C'est ainsi que j'ai suivi les péripéties financières alarmantes du pays.

Aujourd'hui, je souhaite vous faire connaître la pétition que les islandais ont mis en ligne sur le site http://www.indefence.is/?PageID=1505 pour répondre au premier ministre anglais Gordon Brown qui a traité le peuple islandais comme des terroristes.

En effet, le 8 octobre dernier, le gouvernement anglais, craignant que les épargnants anglais ne soient pas remboursés, a appliqué les lois de « lutte contre le terrorisme » contre les Islandais en gelant tous les avoirs islandais en Grande-Bretagne. Gordon Brown en utilisant cette mesure extrême, a précipité la crise et plongé dans l?abîme la dernière banque islandaise encore sur pied. La banque Landsbanki et le gouvernement islandais ont été mis sur la liste noire des "régimes sujets à des sanctions financières" rejoignant ainsi Al-Qaida, les Talibans, l'Iran, la Corée du Nord, le Soudan et consorts.

Le peuple islandais a voulu réagir dignement à ces accusations de terrorisme en lançant une pétition "Icelanders are not terrorists" sur le site www.indefence.is mais le plus savoureux est la galerie des tronches de terroristes qu?avec humour ils ont mis en ligne depuis quelques jours.

Après avoir signé la pétition, rendez-vous dans la galerie en cliquant sur Postcards ou ici : http://www.indefence.is/Postcards pour voir ces dangereux criminels aux gueules d?ange.

Je les ai toutes regardées. Au début, j'ai ri car certaines sont très savoureuses mais au fur et à mesure du déroulement de la galerie, j'ai pris conscience de toute la détresse cachée derrière cet humour et je dois dire que j'étais très émue en visionnant les dernières images.

Que pouvons-nous faire d'autres pour nos amis islandais ?
France

http://www.photovoyage.org (site général)
http://www.photovoyage.org/islande/ (section Islande)

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Message par photovoyage » 28 oct. 2008, 05:17

Philippe Dutoy a écrit :Bonjour à tous.
Quelqu'un pourrait il expliquer les avantages - désavantages pour l'Islande de rentrer dans l'U.E.
Il semblerait que les Islandais y soient favorables.
S'ils y sont favorables aujourd'hui, cela n'était pas le cas avant la crise financière. En effet, il y a le problème de la pêche.

Mais avant d'y être obligés par les circonstances actuelles, les islandais n'étaient pas prêts à se laisser dicter les quotas par les grands pays décideurs de l'Europe, notamment la France, l'Allemagne et la Grande Bretagne (leur plus gros concurrent dans la pêche à la morue !).

Une fois qu'ils auront adhéré à la communauté européenne, finie leur farouche indépendance, finies leurs eaux territoriales étendues à 200 miles, finie la chasse à la baleine.

L'Europe n'a que faire de l'avis de 320.000 habitants et l'Islande n'aura plus son mot à dire sur sa destinée et ses décisions. Ils auraient aimé poser certaines conditions, obtenir certaines garanties avant d'adhérer à l'Union européenne mais maintenant sont-ils encore en mesure de discuter ?

Il y a du bon et du mauvais avec l'Europe. Leur autonomie n'aura finalement duré que 65 ans avant que ne recommence la longue nuit islandaise ...
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ipsilon
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Message par ipsilon » 28 oct. 2008, 12:12

photovoyage a écrit :... Leur autonomie n'aura finalement duré que 65 ans avant que ne recommence la longue nuit islandaise ...
Oh, oh, oh ... tu m'as l'air quand même rudement dramatique et pessimiste. :wink:

Et de toute façon, l'intégration à l'UE est un processus quasi-inéluctable pour l'Islande, déjà dans les cartons prêt à discussion depuis longtemps, crise financière ou pas.
Mais, ce ne sera pas avant une bonne dizaine d'années et les dossiers chauds auront eu tout le temps d'arriver à maturité !

et puis la longue nuit islandaise est très jolie! :)

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