Entre ciel et terre

Tout ce qui concerne la littérature islandaise, classique et contemporaine. Parlez-nous des livres que vous avez lu et aimé.

Modérateurs : Myriaðe, Souricette

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Myriaðe
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Entre ciel et terre

Message par Myriaðe » 21 janv. 2010, 00:23

La littérature islandaise se porte bien.

Voici un autre livre traduit par Éric Boury : Entre ciel et terre, d'un nouvel auteur Jón Kalman Stefánsson , né le 17 décembre 1963 à Reykjavík).

Il paraîtra chez Gallimard le 18 février.
Février, le mois du livre islandais...

Voici un extrait de ce que m'en dit Éric :" ...un bijou que j'ai traduit en juin et juillet et qu'il ne faut surtout pas manquer : il s'agit d'un nouvel auteur Jon Kalman Stefansson et de son Entre ciel et terre. Je crois que j'ai rarement traduit un aussi beau livre, c'est une merveille absolue de poésie, de simplicité, une longue méditation sur la vie, la mort, le pouvoir des mots et de la poésie... je n'ai pas de mots pour dire combien j'aime ce livre...
...il fallait rendre cette absolue douceur de la langue de l'auteur en français sans non plus sombrer dans la mièvrerie et en laissant la poésie simple exploser à chaque page "

N'oubliez pas de le commander.

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steph
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Message par steph » 07 mars 2010, 12:33

Entre ciel et terre est sorti.

Résumé
Autour de 1900, en Islande, Bardur et un garçon quittent au cours d'une nuit polaire leur fjord pour pêcher en haute mer le cabillaud. Malheureusement, Bardur, absorbé par la lecture du chef-d'oeuvre de Milton«Le paradis perdu», oublie de se couvrir et meurt de froid. Son compagnon commence alors un périple dangereux pour restituer l'ouvrage à son propriétaire, un capitaine aveugle.

Quatrième de couverture
Entre ciel et terre « Certains mots sont probablement aptes à changer le monde, ils ont le pouvoir de nous consoler et de sécher nos larmes. Certains mots sont des balles de fusil, d'autres des notes de violon. Certains sont capables de faire fondre la glace qui nous enserre le coeur et il est même possible de les dépêcher comme des cohortes de sauveteurs quand les jours sont contraires et que nous ne sommes peut-être ni vivants ni morts. » Parfois les mots font que l'on meurt de froid. Cela arrive à Bár(...)ur, pêcheur à la morue parti en mer sans sa vareuse. Trop occupé à retenir les vers du Paradis perdu du grand poète anglais Milton, il n'a pensé ni aux préparatifs de son équipage ni à se protéger du mauvais temps. Quand, de retour sur la terre ferme, ses camarades sortent du bateau son cadavre gelé, son meilleur ami, qui n'est pas parvenu à le sauver, entame un périlleux voyage à travers l'île pour rendre à son propriétaire, un vieux capitaine devenu aveugle, ce livre dans lequel Bár(...)ur s'était fatalement plongé, et pour savoir s'il a encore la force et l'envie de continuer à vivre. Par la grâce d'une narration où chaque mot est à sa place, nous accompagnons dans son voyage initiatique un jeune pêcheur islandais qui pleure son meilleur ami : sa douleur devient la nôtre, puis son espoir aussi. Entre ciel et terre, d'une force hypnotique, nous offre une de ces lectures trop rares dont on ne sort pas indemne. Une révélation...

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Féroé
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Message par Féroé » 07 mars 2010, 21:21

Encore un livre qui va rejoindre ma pile... Le résumé me plaît beaucoup.
Blindur er bóklaus maður.

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Frédérique
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Message par Frédérique » 01 mai 2010, 14:09

Je viens de le finir et vous encourage vivement à le lire si ce n'est déjà fait.
Ce texte est une merveille.

La quatrième de couv dit vrai: il est de ces livres rares qui vous marque pour longtemps. Bravo à Eric Boury pour sa traduction!

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Chris
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Message par Chris » 11 mai 2010, 23:06

:idea: Voir ici la critique (4 étoiles) de Télérama :

Image :arrow: http://www.telerama.fr/livres/entre-cie ... ,54719.php
.

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steph
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Message par steph » 02 févr. 2011, 22:29

J'ai mis bien du temps à me mettre à la lecture de ce livre et je le conseille à tous. C'est une très belle histoire, tellement belle qu'elle nous fait oublier son côté un peu sombre... Le temps et le lieu sont incertains, en tous cas je n'ai pas été capable de les identifier (apparemment c'était à un moment où les pommes étaient rares...) Un très beau livre.

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Message par Souricette » 02 févr. 2011, 23:00

Je viens de le finir aussi. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai eu du mal à accrocher sur les 2 ou 3 premières pages mais après je suis rentré dans l'histoire et j'ai finalement bien aimé.
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Message par steph » 09 févr. 2011, 17:24

Décidement, Souricette, nous lisons les mêmes livres :)

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Message par Souricette » 09 févr. 2011, 18:45

steph a écrit :Décidement, Souricette, nous lisons les mêmes livres :)
Bah c'est qu'on doit surement zoner toi et moi de temps en temps dans les librairies du coté du rayon "Littérature nordique" et piocher tout ce qui se rapporte à l'Islande :)

Actuellement je lis le "Courrier d'Islande" de l'association qui vient d'arriver dans ma boite à lettres ainsi que la revue "Iceland Review" en langue anglaise.

Ma prochaine lecture, piochée en librairie, ne sera pas un roman mais un recueil de contes (400 pages environ) :

La géante dans la barque de pierre et autres contes d'Islande
collectés par Jon Arnason,
traduits de l'islandais et édités par Jean Renaud & Asdis R. Magnusdottir
Librairie José Corti, 3ème trimestre 2009.
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Message par Myriaðe » 09 févr. 2011, 18:53

La géante dans la barque de pierre et autres contes d'Islande
collectés par Jon Arnason,
traduits de l'islandais et édités par Jean Renaud & Asdis R. Magnusdottir
Pour les plus anciens adhérents, il avait été signalé dans le Courrier d'Islande de janvier 2004 :wink:
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J'ai aimé "Entre ciel et terre"

Message par Chris » 09 févr. 2011, 19:21

J'ai aimé "Entre ciel et terre", de Jón Kalman Stefánsson, mais pas à la manière dont on aime un roman, pour son histoire, ou pour ses personnages.
Plutôt comme une longue incantation dont les mots m'ont entraîné dans un univers d'une infinie tristesse ...
A ne pas lire si on se sent un peu déprimé(e) pour se remonter le moral, assurément. Non, mais juste pour l'esthétique de la mélancolie, quand on sait qu'on n'est qu'un lecteur ... et qu'on aura la chance d'en sortir en refermant le livre ...

Chapeau à Eric Boury d'avoir su rendre cette langue si douce, si coulée, si triste et poétique. Je me suis demandé plus d'une fois, au détour d'une phrase ou d'un paragraphe, comment un lecteur Islandais recevait ces mêmes mots dans sa langue.

Extraits : "Certains vivent d'une manière qui ne passe pas inaperçue, leur existence imprime un mouvement à l'atmosphère, d'autres restent de longues années accrochés à la vie sans faire de vagues, le temps s'écoule à travers eux, puis les voilà morts, enterrés, oubliés. Etre là quatre-vingt ans durant sans toutefois vraiment exister, on peut dire que c'est une trahison envers la vie, car il en est d'autres qui naissent, puis meurent avant même d'avoir eu le temps d'articuler leur premier mot, ils attrapent mal au ventre, un mauvais rhume et Jón, le menuisier, doit confectionner un petit cercueil, une petite boîte autour de cette vie qui n'advint que le temps de quelques nuits d'insomnie, ces yeux irrésistibles et ces orteils tellement menus qu'ils relevaient du miracle. Ils ne se sont pas plus attardés que la rosée du matin. Ils avaient disparu à notre réveil et tout ce que nous pouvons faire, c'est espérer au plus profond de nous-mêmes, à l'endroit où bat le coeur et où s'ancrent les rêves, qu'aucune vie ne soit en vain, ne soit sans but."

"Le vent hurle entre les montagnes, déchire la surface de la mer, l'eau salée vient éclabousser les maisons et inonder les caves. Quant il se tait et que nous pouvons mettre le nez dehors sans mourir, les rues sont couvertes d'algues, comme si la mer nous avait éternué dessus. Mais le calme finit toujours par revenir, les plumes d'ange tombent à nouveau à terre en virevoltant, debout sur la plage, nous écoutons les vaguelettes qui se brisent lentement dans un discret clapotis, l'agitation retombe, le sang ralentit dans les veines, la mer se change en une couche tentatrice où nous désirons aller reposer, assurés qu'elle nous endormira de ses bercements, l'eider monte et descend dans les airs en poussant des cris constants, et alors il n'est plus aussi douloureux de penser à ceux que la mer a pris."

... :oops: ...

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sigurdur
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Une claque

Message par sigurdur » 23 mai 2011, 10:15

C'est qu'on appelle une claque. Qui cingle et qui fait teinter un fa dans l'oreille. Qui réveille.
"Entre ciel et terre", paradis et enfer, est le plus grand bouquin que j'ai lu depuis très longtemps. Il m'a bouleversé. Les mots, la ponctuation, mais l'histoire avec ces visages durcis par le sel, ces personnages durs et au milieu, deux marins épris de poésie. J'ai versé des larmes souvent, mais ris beaucoup aussi. J'ai soupiré, relu des passages d'infinie beauté, et quand j'y repense, j'ai les sanglots dans la gorge. J'ai retrouvé dans ce livre l'énergie de l'Islande, sa lumière, et une quantité d'enfants sauvages, des humains-animaux qui vivent et survivent d'inctinct et d'émotions non contrôlées. L'homme à son état presque sauvage, pas encore autant sociabilisé, pas encore dans son rôle d'Homme de société.
Je travaille depuis plusieurs années sur l'enfant sauvage Kaspar Hauser pour tenter de parler de cette animalité que nous avons en nous et que nous mettons de plus en plus de côté, quelque chose de simple, empreint d'une communion avec les forces de la nature dont nous nous éloignons imperceptiblement. Ce roman de Jon Kalman parle à l'animal qui est au fond de chacun de nous. C'est peut-être pour ça qu'il nous remue les tripes.

C'est un livre que je vais acheter à toutes les personnes que j'aime et que je vais conseiller aux autres.

Lisez-le!

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