Panama Papers et la crise politique islandaise 7 avril

7 avril

le ministre de l’Agriculture nouveau chef du gouvernement, élections en automne

La droite au pouvoir en Islande, ébranlée par le scandale des « Panama Papers » qui a coûté son poste au Premier ministre et jeté des milliers d’Islandais dans la rue, a désigné mercredi un nouveau chef de gouvernement et annoncé des législatives anticipées pour l’automne.

Aux termes de l’accord scellé mercredi soir entre le Parti du progrès et le Parti de l’indépendance, le ministre de l’Agriculture Sigurður Ingi Jóhannsson succède comme Premier ministre à Sigmundur David Gunnlaugsson.
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« Nous allons continuer à travailler ensemble.Nous espérons évidemment que cela apportera de la stabilité politique », a déclaré M. Jóhannsson à la presse dans les murs du Parlement, où s’étaient réunies les deux formations de la coalition aux affaires depuis 2013.
« Nous prévoyons d’organiser des élections (législatives) cet automne », soit six mois environ avant la fin de l’actuelle législature qui courait normalement jusqu’au printemps 2017, a-t-il précisé.

http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20160407.AFP2341/islande-le-ministre-de-l-agriculture-nouveau-chef-du-gouvernement-elections-en-automne.html

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le nouveau gouvernement déjà contesté

Le nouveau Premier ministre, entré en fonction ce jeudi après la démission de son prédécesseur, « n’est pas ce que veux le peuple », selon le Parti Pirate, qui caracole en tête des sondages.

A peine né, déjà contesté. Le nouveau gouvernement de droite islandais, entré en fonction ce jeudi, n’a pas suffit à apaiser la colère de la rue, ni celle des autres partis : les Islandais préparent de nouvelles manifestations et l’opposition veut le censurer au Parlement.

Le nouveau Premier ministre, Sigurður Ingi Jóhannsson, 53 ans, a été choisi hier par le Parti du progrès (centre-droit) pour remplacer Sigmundur Davíð Gunnlaugsson, 41 ans. Ce dernier a été emporté par le scandale des « Panama Papers » , qui ont révélé ses avoirs dans un paradis fiscal, les îles Vierges britanniques. Cette affaire a provoqué l’indignation des Islandais, qui étaient 22.000 manifestants lundi soir, selon les organisateurs, un chiffre historique pour ce petit pays d’un peu plus de 300.000 habitants.

Le Parti Pirate aux portes du pouvoir

Ce remaniement gouvernemental « n’est pas ce que veut le peuple », affirme Birgitta Jónsdóttir, la fondatrice et députée du Parti pirate. « Nous ne voyons pas l’intérêt qu’il y a à maintenir en place un gouvernement qui ne bénéficie que de 26% de confiance » dans la population, a-t-elle ajouté.

Selon un sondage Gallup publié mercredi, le Parti pirate serait aux portes du pouvoir si des élections se tenaient aujourd’hui. Il recueille 43,0% d’intentions de vote, très loin devant le Parti de l’indépendance (21,6%), le Mouvement gauche-Verts (opposition, 11,2%), les sociaux-démocrates (10,2%) et le Parti du progrès (7,9%).

Perçu comme un homme politique de la vieille garde
Jóhannsson ne bénéficie pas de la même image. L’ancien ministre de l’Agriculture est perçu comme un homme politique de la vieille garde ayant fermé les yeux sur les excès du secteur financier qui ont plongé l’Islande dans une crise financière historique en 2008 puis une profonde récession. Un sondage fin mars lui accordait 3 % d’opinions favorables.

L’opposition de gauche et du centre était unanimement d’accord, dès l’annonce de son arrivée au pouvoir mercredi soir, pour faire soumettre au vote du Parlement une motion de censure déposée lundi, même si elle n’a aucune chance d’être adoptée.

Des législatives dès cet automne
« Nous allons continuer à travailler ensemble. Nous espérons évidemment que cela apportera de la stabilité politique », a déclaré Jóhannsson à la presse au moment de sa prise de fonction, dans les murs du Parlement, où s’étaient réunies les deux formations de la coalition aux affaires depuis 2013. « Nous prévoyons d’organiser des élections (législatives) cet automne », soit six mois environ avant la fin de l’actuelle législature qui courait normalement jusqu’au printemps 2017, a-t-il précisé.

Selon les usages, le président Ólafur Ragnar Grímsson, 72 ans, qui partira en retraite fin juin après 20 ans d’exercice et cinq mandats, n’aura d’autre choix que d’entériner l’accord.

L’ex Premiier ministre, premier « trophée » des Panama Papers
Dans une position devenue intenable, l’ex-Premier ministre Sigmundur Davíð Gunnlaugsson, qui conserve jusqu’à nouvel ordre la présidence du Parti du progrès, s’était mis en retrait de ses fonctions mardi. Les deux partis de coalition, dont trois ministres et plusieurs conseillers municipaux de Reykjavik sont mis en cause dans le scandale des paradis fiscaux exposé par les « Panama Papers », cherchent à gagner du temps pour éviter un vote-sanction promettant d’être cinglant en cas d’élection rapide.

« Ils ont perdu toute légitimité, mais je doute fort qu’ils partent d’eux-mêmes. Le temps joue pour eux et ils s’accrochent », analysait ainsi Gyða Margrét Pétursdóttir, une universitaire de 42 ans venue manifester mercredi soir devant l’Alþingi, le Parlement islandais.

Le Premier ministre sortant est devenu le premier « trophée » du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) qui dévoile depuis dimanche les pratiques financières et fiscales à tout le moins opaques de personnalités, chefs d’Etat, entrepreneurs, sportifs, banques, etc.

Source AFP

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